Quand Nicolas Sarkozy fait plaisir à Bush en voulant renforcer les troupes françaises en Afghanistan, il offre d’abord un joli cadeau aux Taliban.
Les talibans et leurs alliés d’Al Qaïda en Afghanistan peuvent respirer. Ils ont reçu coup sur coup deux « bushra » inespérées - « bonnes nouvelles » dans le Coran – qui leur ouvrent de nouvelles perspectives d’expansion. La première leur est d’abord parvenue des États-Unis, où invité le 7 novembre par George W. Bush, Nicolas Sarkozy a promis non seulement que son pays « restera engagé en Afghanistan aussi longtemps qu’il le faudra », mais qu’il envisageait d’y envoyer plus de Français… Sans préciser la nature du renforcement de la présence française qu’il projetait, Sarkozy a fait part à Bush et au Congrès américain de ses réflexions sur « la meilleure façon d’aider à l’émergence d’un Afghanistan démocratique ». La preuve selon lui que « l’Amérique peut compter sur la France ». Une aubaine pour les increvables talibans et autres Al-Qaïda : promettre plus de « busheries » a toujours eu pour effet mécanique de déclencher de nouvelles vocations et justifier l’élargissement des cibles mécréantes. Les services français de renseignement le savent bien et n’ont pas manqué de rappeler à l’Élysée que plus elle en fait sur les fronts étrangers aux côtés du grand Satan, plus la France a de chances d’intéresser les réseaux extrémistes.
Mais Sarko n’a pas peur et l’a dit haut et fort à Washington : « le terrorisme ne gagnera pas, parce que les démocraties ne sont pas faibles, parce que nous n’avons pas peur de la barbarie ». Oubliées, les promesses du candidat à l’Elysée qui affirmait entre les deux tours vouloir « poursuivre » la politique de retrait engagée par Chirac, arguant que « la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde » n’était « pas décisive ». Le Président fait tout le contraire et sort le kärcher : cet été, il a ordonné le déplacement des Mirages et leurs équipes du Tadjikistan vers le site militaire de l’OTAN à Kandahar, en plein cœur d’une région talibanisée du sud afghan. Il a aussi ajouté aux 1 100 militaires oeuvrant dans le cadre de l’ISAF (Force internationale d’assistance à la sécurité) plusieurs dizaines de nouveaux collègues pour former l’armée afghane moribonde à se défendre seules contre les offensives talibanes. Il a même trouvé à y caser à terme des avions de combat Rafale, qui font déjà chauffer les moteurs.
La deuxième « bushra » faite aux talibans relève du miracle : la conversion à l’Islam d’un officier américain qui dirige quelque 300 troupes de l’ISAF et dont les services de l’OTAN se sont bien gardés de faire état. Devant un public ému réuni dans la province de Ghazni (en pleine zone talibane), composé indistinctement de Taliban, de soldats de l’ISAF et des autorités politiques locales, le général Michel Cormier, est ainsi devenu « Abdoul Waheed ». La cérémonie de conversion s’est conclue sous un feu nourri d’Allah-o-Akbar pour le congratuler. Exclusivement relaté par la presse afghane, cette scène mémorable fait déjà les gorges chaudes des moudjahidines. Le Porte-Parole des Taliban, Mohammed Youssef, s’en est lui-même félicité au sein de la publication interne du mouvement, y voyant le signe divin avant-coureur de la défaite des croisés et de l’avènement de l’Emirat islamique d’Afghanistan…
On vous l’avait pourtant bien dit de ne pas voter pour le Surdimensionné Nabot 1er. Toujours content de lui, ce monsieur est quand même un artiste raté.
Il nous dit d’un air compatissant, que l’Etat n’a plus d’argent dans les caisses. Mais alors où trouve t-il le financement de sa petite guerre contre le terrorisme ?
Fera-t-il appel au patriotisme du peuple franssais pour régler la note, qui promet d’être salée ? Il peut ainsi évacuer les problèmes intérieurs, comme la chute du pouvoir d’achat qui le préoccupe tant quand il cause dans le poste de télé.
Pense t-il réellement réussir en fransse, là où W. Bush est en train d’échouer lamentablement, précipitant les USA dans le bourbier sans fin de la guerre, ainsi que dans la honte et la misère ?
Il se met lui-même en scène infatigablement. Et quand il sera la risée de tous (ça ne devrait plus tarder mainhtenant) il donnera alors la pleine mesure de la haine qui est en lui. Et n’oublions pas que cet homme trépignant a entre ses mains agitées, le dangereux pouvoir des armes nucléaires.
Ces gens là pensent-ils sérieusement pouvoir tromper et outrager longtemps les peuples qui les ont élus, et sans qui ils ne seraient plus rien ?
Ce système est à bout se souffle, à bout de ressources, et on en reparlera dans vingt ou trente ans.
Longue vie à tous…
Je découvre Bakchich !
J’aime assez le ton et la démarche, aussi le regard un peu multiculturel.
Mais c’est quand même pas une raison pour mettre n’importe quoi sans avertissement ! votre seule source est le post du site du ministère des affaires étrangères, et on voit que vous ne réfléchissez pas beaucoup : l’officier US a un nom français, qui se trouve être celui du correspondant en Afghanistan de la chaîne canadienne CBC si j’ai bien compris. Vous reprenez sans vérifier qu’il commande 300 soldats, comme s’il avait convoqué ses hommes pour la cérémonie…c’est vraiment n’importe quoi.
Merci de respecter les règles de base du journalisme dans le croisement des sources.
Il y a deux présences françaises en Afghanistan, celle de l’ISAF/NATO, et celle intégrée à la "coalition contre le terrorisme", plutôt, donc, dans le sud, et sud est. Cette coalition, surtout composée de forces US et britanniques, mène une véritable guerre, si les mots ont encore un sens. Un exemple, dans le "daily mail" du 01/10/06, où des soldats anglais racontent leurs expériences : "In one incident, the Paras were called to rescue Afghan troops and French Special Forces who had been ambushed by the Taliban. They were flown in by Chinook helicopter, but when they landed, were stunned by what they saw. The ground was littered with the bodies of Afghan soldiers, while incoming bullets hit the helicopter. "I could not believe we were going to charge off this helicopter into a wall of lead,’ said one. "Not everyone wanted to get off. One guy actually defecated. He sat rigid with fear inside the cargo hold until we pulled him up and pointed him towards the door. "We had to fire and manoeuvre across open ground for 200 metres. The scene was like a human abattoir. We fought off the Taliban but were too late to save the French guys. All of us were shaking when we were flown back to base. One of the Afghan survivors said the French had been tied up then gutted alive by the Taliban. It was one of the most shocking things I had ever heard."
Un autre visage de la guerre, de l’aveu même de la coalition, et dans une grande indifférence médiatique, c’est le fait que les bombardements aériens avaient tué plus de civils que les taliban eux-mêmes…
Sous un autre aspect, on peut s’interroger sur ce que cette coalition combat en réalité, quel but elle poursuit, quel objectif. Des pashtouns voulant le retour du mollah Omar, des pakistanais agissant pour le compte de partis religieux ou pour leur gouvernement, des combattants étrangers venant d’Asie centrale, du Moyen Orient ou d’Afrique…
Bref, prolonger la présence française au sein de la coalition contre le terrorisme, c’est prendre en charge un sacré fardeau, du genre de ceux dont on ne se débarrasse jamais…