Pour la deuxième année consécutive, les candidats au concours de Normale sup’ vont devoir repasser une épreuve. En cause, des « erreurs humaines » qui s’accumulent.
« On a d’abord cru à un canular », raconte un étudiant. Les 3200 candidats au concours de Normale sup’ Lettres sciences humaines ont en effet été nombreux à penser que le mail intitulé « anulation(sic) épreuve de géographie du lundi 20 avril 2009 Concours d’entrée à l’ENS LSH » était une – mauvaise – blague. Le mail qui explique qu’en raison d’une « erreur humaine », tous les candidats devront repasser l’épreuve de géo, est en effet bourré de fautes d’orthographe et son style est quelque peu confus : « une lettre du président présice(sic) la date de la nouvelle épreuve. Croyez bien que nous sommes absolument désolé(sic) de cette difficulté imprévue et nous vous souhaitons d’assumer au mieux cette nouvelle épreuve. » Le mail se terminant par un étrange « cette lettre tient lieu de convocation ». Stupeur et interrogation dans les rangs des Khâgneux qui ont passé l’épreuve plus d’un mois auparavant…
D’autant que, week-end de la Pentecôte oblige, la direction est pendant quelques jours aux abonnés absents. Renseignements pris, l’annulation avec deux « N » est bien confirmée.
Faute d’informations, toutes les rumeurs ont commencé à circuler sur le Net sur la nature de l’« erreur humaine » à l’origine du plantage. Plusieurs groupes Facebook se sont ainsi créés dans le week-end. Olivier Faron, le directeur de l’ENS-LSH, a confirmé à Bakchich que la perte d’une seule copie avait contraint l’Ecole à prendre cette décision. « Nous avons l’obligation de respecter l’égalité entre les candidats », nous a-t-il indiqué, « mais nous sommes bien sûr désolés de ce qui arrive aux étudiants ». Reste que la mésaventure a un petit air de déjà vu.
L’année dernière, une épreuve orale avait dû également être repassée pour cause de « vice de procédure ». Et, décidément, un peu à côté de ses pompes, l’Ecole s’est cette année encore trompée dans l’intitulé du sujet de lettres en déformant une citation de Starobinski. Allez, les vacances ne sont plus très loin …
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Contrairement à ce que laisse croire l’article, c’est bien l’Ecole Normale Supérieure de Lyon qui accuse ce dysfonctionnement. A quelques centaines de kilomètres de la fameuse Rue d’Ulm qu’on lit dans le chapeau de l’article. L’enthousiasme de brocarder une grande école, sans doute, fait bafouiller les gens peu au fait des subtilités du système : il y a encore pour l’instant deux ENS, l’ENS historique de Paris, et sa concurrente lyonnaise, qui encaisse depuis deux ans les soucis d’organisation.
C’est d’ailleurs curieux, quand j’étais en prépa, il y a pas si longtemps, celle de Lyon gagnait en prestige, face à Ulm qu’on accusait de s’encroûter légérement.
Mais en même temps, les grands chefs de l’Enseignement Supérieur méditent depuis pas mal de temps une fusion des deux Ecoles, dans le but avoué "de constituer un pôle d’excellence visible au niveau international", et dans celui plus concret de faire des économies. Il est possible que cette fusion progressive, visible depuis quelques années à travers l’alignement des programmes des deux concours (qui sont désormais en Lettres très semblables, alors qu’il y a encore deux ans c’était deux univers différents), se fassent au détriment de l’Ecole la moins prestigieuse, et désorganise légérement, à travers tous les changements en cours, ses administrations. D’où gros bordel, assez rigolo d’ailleurs pour les candidats du concours parisien, dont j’étais…