Après les livres parus sur Cécilia en janvier, il y a eu une avalanche d’ouvrages « politique people » autour de Nicolas Sarkozy. Parmi lesquels « Carla et Nicolas », d’Yves Azéroual et Valérie Benaïm (éd. du Moment) ou « Nicolas et ses femmes », de Bruno Jeudy et Éric Decouty (Plon). « Bakchich » publie quelques extraits croustillants du « Sarkozy et les femmes, un homme sous influence », publié jeudi 5 juin chez Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, par deux jeunes journalistes de « Gala » et de « VSD », Candice Nedelec et Caroline Derrien.
Article paru le 4 juin :
Avec Cécilia, Carla, Rachida, Rama, Christine, Valérie, Catherine et les autres, on avait compris que les femmes tiennent, pour une raison ou une autre, à un niveau ou à un autre, une place exceptionnelle dans la vie du président. Toutes, il les séduit. Toutes, il les vante, les met en scène ou en valeur, les expose aux médias. Pour les auteurs, Sarko est un « serial-séducteur ». Bonnes feuilles.
Très jeune, il a voulu s’extraire du « pesant présent », monotone et sclérosant. « Il a toujours été dragueur, séducteur, dès qu’il est arrivé à la mairie de Neuilly. C’était plus fort que lui, il assumait tout, car il n’avait peur de rien, se souvient l’ancienne conseillère municipale de la ville [ndlr : Neuilly], Lucienne Buton. Tout le monde était un peu fasciné par ce jeune homme qui parlait bien, qui monopolisait la parole et avait un avis sur tout. » La pétillante socialiste a vécu les premiers émois politiques de l’édile. Très tôt, « Nico », comme le raconte son ami de jeunesse Serge Danlos, « s’intéresse aux femmes. Dès ses quinze-seize ans, il bascule, se métamorphose totalement. Avec Jean-Marie, le troisième de la bande, il chassait franchement ». L’après-midi, ils enchaînaient les parties de pétanque « avec le méchant tee-shirt Ricard et la casquette à l’envers vissée sur la tête », raconte Danlos.
Tous trois prenaient un malin plaisir à se déparer des codes vestimentaires de leur milieu, au grand désarroi de « Dadu » [ndlr : madame Sarkozy mère], horrifiée par la vulgarité de ce spectacle potache. Nicolas joue même, selon son camarade, à rouler des mécaniques façon Aldo Maccione avec une distance amusée. À la belle saison, le triumvirat de choc écume les soirées enfiévrées du Rancho ou de La Grange, les discothèques « in » de Royan à l’époque. L’ado Sarko se voit vite affublé d’un surnom très cru et sans équivoque sur sa capacité à « emballer », comme diraient les jeunes du XXIe siècle. Un peu plus tard, naît aussi cette fameuse légende d’une immersion dans un lieu interlope et très « hot » de Berlin au retour d’un voyage estival en Turquie.
En fait, le jeune Sarkozy rechigne à draguer dans les soirées chicissimes du rallye Fortunet, où s’amusent néanmoins Serge Danlos – ce « quatrième » fils de la famille pour Dadu – et son copain Guillaume, l’aîné des Sarkozy. Plus tard c’est le benjamin, François, qui se défoulera dans ces sauteries sélectes, avec Pierre, l’un des fils Balladur.
La politique devient peu à peu le nouveau terrain de chasse du futur président. Il conquiert le pouvoir, et les filles avec. « Nico est un conquérant, les femmes, le pouvoir, tout ça se mélange, c’est la même chose pour lui », assure son « pote » de toujours. (…) Durant ses années initiatiques, le jeune Nicolas était déjà très entouré d’une cour de jeunes filles BCBG. Elles étaient cinq ou six à le suivre. Lui, l’étudiant de la fac rouge de Nanterre, les côtoyait dans les dîners entre copains, dans les couloirs de la Sorbonne, là même où étudiait sa première femme Marie- Dominique. Certes, il lui manque quelques centimètres – une prestance moindre par rapport à ses deux frères Guillaume et François et son copain Serge qui mesure déjà « 1,82 mètre en 5e », dit-il, pas peu fier. « Il nous a confié un jour : “Comment voulez-vous avec ma taille que je joue au football ? Donc oui, j’aime les sports individuels”, raconte l’ami. C’est la seule fois où je l’ai entendu parler de sa taille. »
Le « petit » Nicolas court après la vie, après la reconnaissance de tous et du genre féminin, en particulier. Par une verve et un volontarisme peu communs, il séduit sans mal. Beaucoup succombent, en tout bien tout honneur, comme cette ancienne conseillère générale des Hauts-de- Seine, présente sur la liste de Nicole Goueta et de Rama Yade aux municipales, à Colombes, en mars 2008. À quatorze ans, inscrite à La Tour, un collège huppé du XVIe arrondissement de la capitale, elle rencontre par le biais d’une camarade le jeune Nicolas inscrit alors à Saint-Louis de Monceau. Les premières boums, les slows qui s’éternisent, ils les ont vécus ensemble.
Sarkozy aime toucher, appréhender l’autre dans toute son intimité. Un cadre de l’UMP n’a pas oublié ce grand raout organisé par le parti autour de la communauté chinoise de Paris, bien avant l’élection présidentielle. « À la stupéfaction de certains, Sarkozy s’est mis à passer la main dans le dos de manière ostensible d’une responsable chinoise, abasourdie par son attitude. Il ne peut pas s’empêcher d’avoir les mains baladeuses, c’est plus fort que lui, il est très tactile, il pelote toutes les filles », poursuit le politique. La dramaturge Yasmina Reza, dans son livre, n’a pas résisté non plus à l’envie de relater les « aventures tactiles » furtives du personnage durant sa campagne. Lors d’un dîner dans un restaurant réputé de la cité niçoise, il s’est, selon l’auteure, égaré à quelques accolades charnelles, subjugué par la plastique d’une blonde et belle convive « à l’épaule dénudée ». « Il a besoin de toucher, de s’approprier les gens ; Nicolas Sarkozy prend possession d’eux avec la tentation consciente ou inconsciente de les réduire à des objets, mais il le fait autant avec les hommes qu’avec les femmes », analyse le psychiatre Serge Hefez. Un « enfant » qui, suggère de son côté son confrère Winter, aurait besoin d’un « doudou ».
« Comme les autres peuvent ne pas avoir de consistance pour lui, il les toucherait pour se persuader de leur existence. » Sarkozy saisit le bras de l’une, tape dans le dos d’une autre, comme s’il abolissait la « bulle » intime, propre à tout individu, et, ce faisant, il élude, esquive le temps de l’apprivoisement, de la naissance du sentiment. « Le malaise avec Angela Merkel, par exemple, poursuit l’expert, vient du fait qu’il touche pour faire croire qu’il y a un contact. Or il ne peut pas y avoir de coup de foudre à chaque fois pour Merkel, Blair ou même Poutine… Ce n’est pas crédible si ça se répète. C’est le symptôme de quelqu’un qui veut donner le change. Tripoter n’est pas nécessairement érotique, mais plutôt le geste d’un ado plus spontané que réfléchi. » Nicolas serait-il resté l’« enfant » qui, par essence, craint par-dessus tout la solitude… ?
Un ami de longue date du président se souvient bien de cette période, des dîners place Beauvau qui ne s’éternisaient guère. Début du service à 20 h 30, puis, à 22 heures pile, le ministre de l’Intérieur filait dans Paris, en voiture banalisée, pour aller rejoindre la journaliste. Nicolas Sarkozy est, certes, un couche-tôt, mais il ne s’exonéra pas non plus de dîners moins « politiques » pour présenter sa nouvelle amie à des proches comme Martin Bouygues. Lors d’un meeting à Nîmes, A. était au premier rang. Juste avant de monter sur le podium, Sarkozy lui aurait glissé : « Est-ce que tu veux m’épouser ? Si tu dis oui, je l’annonce ce soir, là, devant tout le monde. » Avant même la séquence express de la saga Carla, Sarkozy témoignait déjà de son peu de goût pour les atermoiements de l’amour et de sa propension viscérale à faire vite. Dans les affaires du cœur, comme dans les affaires de l’État.
À la belle saison, en cet été 2005, il ira jusqu’à orchestrer avec l’un de ses complices, l’intrigant Pierre Charon, une mise en scène digne d’un polar, pour rejoindre sa dulcinée. Tout le monde est censé alors croire qu’il farniente, à l’ombre des dunes, dans la maison qu’il louait chaque année au Pyla avec Cécilia, dans le bassin d’Arcachon. À deux pas de celle de l’animateur Bernard Montiel. Sarko y passa un dîner mémorable avec Isabelle Adjani et son amie Yamina Benguigui. Dans la chaleur de l’été, il est en fait exfiltré à sa demande par son chef de cabinet de l’époque, Laurent Solly – dernier-né des « Sarkoboys » –, vers l’Italie, où il rejoint sa chère et tendre. « A. a pu s’offrir ainsi un week-end secret avec Nicolas », se souvient cet intime du chef de l’État. Plus tard, des photos immortaliseront l’idylle naissante. On les verra arriver ensemble au domicile d’A., lui portant des sacs de course.©
D’autres se sont déjà intéressés aux belles du Président. Jean-François Probst, ex-RPR et auteur du livre Les dames du président, avait passé au crible ces drôles de dames devant la caméra de Bakchich. Et notre site avait publié des extraits d’un livre sur Cécilia.
L’amour est aveugle !
A lire ou relire sur Bakchich :
Candice Nedelec et Caroline Derrien, « Sarkozy et les femmes, un homme sous influence », Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, parution 5 juin 2008.
Les intertitres sont de la rédaction.