Bakiev reste à l’assaut du pouvoir

Le président déchu du Kirghizstan Kurmanbek Bakiev refuse de se démissionner et d’admettre le gouvernement provisoire légitime : "Tous des bandits et des assassins !" -a-t-il lancé lors d’une manifestation devant ses partisans lundi dans son village natal de Tejit… à laquelle à peu près 200 personnes, venues des régions voisines, ont participé. Tandis que le rassemblement contre lui qui a eu lieu le 7 avril avait rassemblé plus de 25.000 participants. Pour expliquer ce coup du sort aux journalistes, le président malchanceux a incriminé la pluie. « Nous envisageons de faire passer une manifestation plus grande demain. Je ne crois pas que le gens se sont détournés de moi », a-t-il annoncé.

Le président a également déclaré qu’il ne se considérait pas coupable du sang versé pendant les événements de la semaine dernière : "Sinon je ne me trouverais pas ici : je me serais enfui, comme Akaev" (l’ancien président du pays renversé par Bakiev à la suite de la révolution en 2005). Le gouvernement provisoire a également refusé d’assumer la responsabilité pour les désordres et les victimes et rejette la faute sur l’ancienne direction du pays. Plus de 80 personnes ont été tuées, victimes des actions agressives des forces de l’ordre annonce rian.ru, agence de presse russe.

"Quand nous sommes venus le matin le 7 avril sur la manifestation, tout était calme, - dit Azamat Isakov, un participant aux événements. Mais ensuite quand les policiers ont commencé à tirer sur nous, nous avons commencé à nous comporter agressivement : enlever aux miliciens les matraques et les casques. D’abord tout ca faisait peur, mais petit a petit on s’est habitué a la crainte. Je ne regrette pas que je suis venu ! Bakiev a distribué le Kirghizstan à sa famille, cela devait s’achever. Avec le président passé c’était la même chose, mais maintenant le gouvernement ne trompera plus les gens !"

Une base de négociation

Tandis que Bakiev tente de reprendre le pouvoir et que les habitants espèrent un avenir dégagé, les États-Unis et la Russie ont établi des rapports avec le nouveau gouvernement. Bichkek négocie avec Moscou une aide de 1,7 milliards de dollars. Selon le site russe polit.ru Moscou avait déjà promis cette somme au Kirghizstan l’année dernière si le pays fermait la base militaire américaine près de la capitale. Le journal américain The Global Post avait ainsi écrit vendredi que l’opposition arrivée au pouvoir était pro-Kremlin, et que la clôture de la base américaine était prévisible. Mais les Etats-Unis auraient "racheté" leur base avec une "aide" économique plus substantielle et une promesse de la reconnaissance du nouveau gouvernement. Washington propose également de l’aide humanitaire à la république ex-soviétique.

Cette fois-ci il est donc peu probable que le gouvernement provisoire du Kirghizstan reçoive l’aide financière de Moscou, selon une source au Kremlin de GZT.RU, un journal web russe. La même souligne qu’au Kremlin personne ne soutient les leaders de l’opposition directement, et qu’en même temps la Russie n’acceptera pas d’accueillir Bakiev comme elle l’avait fait avec Askar Akaev à l’époque.

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