Contre les affligeantes conditions de garde à vue dans nos prisons, les avocats français pavoisent.
Le dossier chaud des gardes à vue, qui oppose depuis plusieurs mois avocats et policiers, a atteint la XVIIe chambre du TGI de Paris. Laquelle examine, jusqu’à jeudi, une plainte déposée par l’ordre des avocats de Paris (21 000 membres), l’Association des avocats pénalistes (Adap) et le Syndicat des avocats de France (SAF).
Le syndicat de police Synergie doit y répondre de propos dénoncés par l’ordre des avocats de Paris comme "offensant la profession". Dans un tract intitulé "Gardes à vue illégales : campagne publicitaire des avocats" diffusé en novembre 2009, les policiers affiliés au syndicat avaient estimé qu’ils n’avaient "pas de leçon d’intégrité à recevoir de commerciaux dont les compétences en matière pénale sont proportionnelles au montant des honoraires perçus".
Contre les affligeantes conditions de GAV dans nos prisons, les avocats français pavoisent. À leur tête, le barreau de Paris et son ancien bâtonnier, Me Christian Charrière-Bournazel. Pas mécontent d’avoir trouvé ce cheval de bataille que toute la profession en robe ne peut qu’enfourcher, tant les exemples sordides de privations de liberté sont légion. Depuis longtemps.
L’arrêt de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) sur lequel se fonde la fronde, en demandant la présence d’un avocat dès la première heure de garde à vue, a été rendu en septembre dernier. Alors qu’il émane d’une affaire turque datant de 2001. Pas un seul des 44 000 « baveux » français n’avait alors pensé à porter l’affaire devant la CEDH…
Mais Charrière s’est réveillé. Et pas trop à la bourre pour les élections à la présidence du Conseil national des barreaux, prévue en 2011. Jamais trop tôt pour mener campagne et rassembler une profession aussi hétéroclite, du commis d’office à 45 euros de l’heure aux avocats d’affaires à 1 000 euros la demi-heure.
Ici, le bâtonnier devrait rentrer dans ses frais. En toute fin d’année, avant qu’il ne cède sa place, le barreau de Paris lui a mis un petit pécule de côté. Une indemnité de 90 000 euros hors taxes, en tant que bâtonnier sortant, versée à son cabinet. Soit la moitié du revenu annuel perçu par le nouveau titulaire du poste. Le salaire moyen d’un avocat parisien, plaide le Conseil… De quoi mener bien des croisades désintéressées.
"Dans un article mis en ligne sur Bakchich le 3 mars 2010, figure un texte de M. Xavier Monnier affirmant que, avant de quitter mes fonctions de bâtonnier, j’aurais obtenu le versement d’une indemnité de 90.000 € HT.
Cette prétendue information a été reprise dans un article mis en ligne sur Bakchich le 31 mars, sous la même signature.
Cette information est fausse.
Le Conseil de l’Ordre a, en effet, voté le principe d’une indemnité pour le bâtonnier sortant de ce montant. Mais le Conseil de l’Ordre a également pris acte de ce que j’avais expressément refusé que cette somme me bénéficie.
La résolution du Conseil de l’Ordre est, en effet, ainsi rédigée : "2ème résolution : indemnité au cabinet du bâtonnier sortant : "Le Conseil de l’Ordre décide de verser au bâtonnier sortant une indemnité égale à la moitié de celle du bâtonnier en exercice sachant que cette mesure ne prendra effet qu’en 2012, à la demande expresse de M. le bâtonnier Christian Charrière-Bournazel qui a refusé qu’elle s’applique à lui-même.
Vous comprendre que je ne puisse accepter que vous diffusiez, de façon répétée, une information qui met en cause mon intégrité alors qu’elle est totalement contraire à la réalité".
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