L’ancien chef de la Brigade des fraudes aux moyens de paiements, le célèbre commissaire Moigne, accusé de corruption, trouve le temps un peu long dans sa cellule de la Santé et commence à balancer des noms. De nouvelles mises en examen pourraient intervenir.
Incarcéré à la Santé depuis maintenant trois mois, le commissaire Moigne, ex-chef de la Brigade des fraudes aux moyens de paiement, accusé de corruption, commence à trouver le temps long. Et surtout que ça commence à bien faire… De fait, les incarcérations de commissaires de police ne sont pas légions. Qui plus est, s’agissant d’un des patrons d’un prestigieux service de la Préfecture de Police de Paris. Initialement, le commissaire de police avait d’ailleurs été remis en liberté au lendemain de sa mise en examen le JLD (juge des libertés et détentions) estimant que le fonctionnaire de police et père de famille présentait des garanties de représentation suffisantes.
Une décision immédiatement frappée d’appel par le Parquet qui parvenait donc à expédier notre commissaire en prison. L’initiative témoignait d’une volonté –politique - forte de sanctionner un fonctionnaire certes indélicat, de faire « un exemple », mais peut-être aussi d’obtenir un peu plus que les aveux recueillis en garde-à-vue.
De fait, il apparaît que - malade - le commissaire supporte très mal sa détention et jusqu’à présent ses demandes de remises en liberté se sont heurtées à un impitoyable front du refus.
Etait-ce le but recherché ? Toujours est-il que selon nos informations le policier désireux d’en finir se serait récemment mis à table pour une confession bien plus complète. Des aveux ravageurs pour certain de ses collègues à la PP mais aussi pour ses commanditaires. Dont, selon une source proche de l’univers de la « tricoche », ceux qui ont commandité l’enquête sur le train de vie d’ Olivier Besancenot le facteur le plus célèbre de France.
De nouvelles mises en examen devraient intervenir prochainement. Parmi les cibles dans le collimateur, sont citées, le patron d’un service de la PP ou encore un ex grand flic reconverti dans la « sécurité privée » qui aurait recours à des informations sensibles via Moigne.
Et ce n’est peut-être même qu’un début. En privé certains évoquent de très « gros cabinets d’avocats » de la place de Paris. Lesquels, friands d’informations sensibles auraient utilisé la filière Moigne. Pas directement bien sûr, mais les fusibles s’inquiètent….
Joint au téléphone le défenseur du commissaire n’a pas souhaité répondre à aucune question de Bakchich.
Amorcé au printemps, le grand ménage au sein de la PP se poursuit donc cet été. Il y a quelques jours comme l’a révélé le Point ce sont deux motards de la Préfecture de Police qui sont tombés pour avoir servi d’escorte à des trafiquants de drogue du « tout Paris ».
Une affaire loin d’avoir livrée tous ses secrets même si les deux lascars – en dépit de la gravité des faits – ont eux été très rapidement remis en liberté.
Lire ou relire dans Bakchich :
Vivement la suite en effet.
Il ne faut pas oublier que si des informations policières sont vendues c’est aussi et surtout parce qu’il y a des acheteurs qui sont prêts à y mettre le prix !
C’est inacceptable dans notre État de droits.