Les ministres gabonais sont des hommes comme les autres. Et comme les autres ils ont souvent un « deuxième bureau », jolie métaphore africaine pour désigner leur maîtresse et le lieu où ils l’installent.
Jean Massima, l’ancien Trésorier payeur général du Gabon (TPG), ne fait pas exception. Et l’ex porteur de valises en chef du président Omar Bongo au, n’est pas un goujat…ou pas tout à fait.
Le désormais ministre de la Prévention et de la gestion des calamités naturelles (ça ne s’invente pas) avait installé, au milieu des années 90, sa muse dans un appartement F3, situé dans l’immeuble Gabon 2000 de Libreville. Une bâtisse cossue qui accueille désormais le conseil national des chargeurs, l’association des femmes éducatrices du Gabon mais qui, à l’époque, devait servir à loger les coopérants français.
Maîtresse de baron du régime permet ainsi de se loger à moindre frais et immédiatement. L’Etat gabonais choit ses hauts fonctionnaires et leurs amies, via des attributions directes dans le patrimoine immobilier de l’Etat ou des prises en charges de baux administratifs, quand bien même ceux-ci sont interdits depuis 1991. Les demandes de logements émises par de petits fonctionnaires locaux finissent, elles, directement à la poubelle. Après tout c’est bien le moins quand nombre d’enfants, légitimes ou pas, du Mollah Omar, se retrouvent dans le gouvernement ou, au pire, dans les cabinets ministériels…
La vie n’a cependant pas été qu’un long fleuve tranquille pour la sirène de Massima. Aux dires d’un ancien membre de l’Arig (association des résidents de l’immeuble Gabon 2000), l’ancien TPG s’est rarement acquitté des charges communes au cours de ses rares apparitions à cette adresse. Et la maîtresse des lieux se disait incapable de régler de tels montants.
Jean Massima, faut-il le rappeler, était alors chargé de collecter les impôts et autres charges dues à l’Etat gabonais. Encore un homme à qui la femme a fait perdre la tête. Sans nul doute…