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La mort refuse les lois du marché

funéraire / jeudi 6 mars 2008 par Bertrand Rothé
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« La concurrence entraîne une baisse des prix », c’est ce que déclare le Premier ministre François Fillon à la suite de Jacques Attali. Le joyeux marché des pompes funèbres n’est pas d’accord.

De 1905 à 1993, les croque-morts ont pu enterrer en paix, à l’abri des monopoles municipaux. Au moment de la séparation des églises et de l’État, les municipalités ont en effet hérité de la mise en bière de leurs administrés, et prestement délégué cette doucereuse tâche à d’autres. Recyclant les sous-traitants des paroisses, menuisiers et autres tailleurs de pierre.

À partir de 1983 les crânes d’œuf socialistes, déjà cornaqués par Jacques Attali, s’amourachent des vertus du marché. De là provient l’idée du sénateur Jean-Pierre Sueur de déréguler la profession. La loi du 8 janvier 1993 « met fin au monopole communal en matière d’organisation des obsèques et en ouvre le service des pompes funèbres à la concurrence ». La mort crée des vocations. En une décennie, 13 114 nouvelles habilitations sont délivrées par les préfectures, avec autant de créations d’entreprises. Un vrai boom… qui entraîne une augmentation des prix.

« Un corbillard rutilant de marque Mercedes coûte 55 000 euros »

D’abord parce que les divers établissements ne s’empressent pas de baisser leur devis. Après tout, un dernier adieu à un être cher n’a pas de prix… Et gratter du grisbi devant un cercueil est un exercice auquel peu de clients se risquent.

Ensuite, et surtout, parce qu’il faut bien rentabiliser une activité qui nécessite des investissements importants. En plus du bail commercial, il faut en effet un corbillard, une chambre mortuaire qui répond à des normes sanitaires strictes et une équipe formée pour exercer cette activité. À titre d’exemple, un beau corbillard rutilant de marque Mercedes coûte 55 000 euros chez un carrossier spécialisé.

Et comble de malchance, la mortalité baisse en France depuis 2003, quand la décennie qui a suivi la dérégulation s’est accompagnée d’une hausse de 34 000 décès par an.

Faute de clients, cette baisse de la consommation entraîne une augmentation des prix, afin de rentabiliser les investissements. La mort refuse les lois du marché.

Voir en ligne : in Bakchich n°70

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