Perte de lecteurs, chute du chiffre d’affaires, manque de réflexion sur les nouvelles technologies, la "NR" pourrait bien déposer le bilan.
La Nouvelle République du Centre-Ouest, sixième quotidien régional français (208.232 exemplaires en 2008) sera peut-être le premier titre de la presse quotidienne française à déposer son bilan. Mais il sera difficile à ses dirigeants de faire croire que c’est la faute à la crise.
La situation financière très tendue qui règne dans le quotidien de Tours (Indre-et-Loire) est surtout le résultat d’une longue descente aux enfers, d’un manque chronique de réflexion sur les contenus éditoriaux et d’un manque d’anticipation par rapport aux nouvelles technologies. Jacques Saint-Cricq, alors qu’il était président du directoire du journal, avait l’habitude de dire que « le contenu n’a pas d’importance » et que « les lecteurs prennent ce qu’on leur donne ».
Des anciens journalistes de la « NR » n’ont pas le souvenir d’une véritable politique rédactionnelle. Les pages locales brillent par leur banalité (en 2003, certaines éditions départementales avaient mis plus de huit jours à découvrir que la canicule sévissait), le journal ne sort jamais de scoop et le site Internet est un simple copier-coller du journal. Résultat : dans une région où la population continue de croître, la NR a perdu… un tiers de ses acheteurs en trente ans !
Côté chiffres, La Nouvelle République du Centre-Ouest (le titre le plus long de la presse française) a réalisé en 2008 un résultat net déficitaire de 2,5 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 98 millions d’euros. Une situation due à une baisse de 6 % des recettes publicitaires de février 2008 à février 2009, à une diffusion en recul de 1,8 % et à une édition du dimanche, lancée en 2005, qui perd 800.000 euros par an. En janvier, le journal de Tours (636 salariés) a dû emprunter 6 millions d’euros pour payer notamment le 13e mois du personnel. Jacques Saint-Cricq, ingénieur des mines de formation, qui avait succédé en 1975 à son beau-père Jean Meunier, ancien député socialiste et maire de Tours à la Libération, a laissé à son tour la place à son fils Olivier. Mais, devenu président du conseil de surveillance, il continue de tirer les quelques ficelles qui lui restent.
Le 13 juin, les actionnaires sont donc convoqués en assemblée générale pour une modification des statuts. La Société anonyme à participation ouvrière (SAPO) avec Coopérative de main d’oeuvre, qui faisait du personnel le propriétaire de son journal, sera remplacée par une société anonyme à directoire et conseil de surveillance. La SAPO, écrit Jacques Saint-Cricq dans une lettre aux actionnaires, « ne nous permet pas de nous adapter aux contraintes économiques modernes de notre profession ».
Elle empêche surtout l’entrée dans le capital de la « NR » du groupe Centre-Presse-La Montagne, qui ne cache pas son intérêt, mais pas à n’importe quel prix. Propriétaire du Berry républicain, il demanderait ainsi la fermeture de l’édition du Cher de la NR (qui perd deux millions d’euros par an). Le journal ne serait alors plus présent que dans cinq départements (Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Indre, Vienne, Deux-Sèvres) contre huit au temps de sa splendeur, quand il dépassait allègrement les 300.000 exemplaires quotidiens. Grandeur et décadence…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Ca fait cinq ans que je me refuse à ouvrir ce journal, dans lequel il n’y a plus aucune analyse de fond mais seulement des articles médiocres sur la vie de cette ville de Tours où il ne se passe rien.
Il y a quelques années encore ce journal présentait un intérêt mais les dernières personnes qui savaient écrire et qui avaient quelque chose à dire ont dû partir à la retraite.
Quant à la famille Saint-Criq, tout le monde sait qu’elle fonce dans le mur depuis plusieurs années en klaxonnant.
"franchement que trouve t-on à lire d’intéressant là dedans ? rien. la PQR du sud, même si elle n’est pas un exemple, est déjà plus lisible"
Allons !!! C’est toujours mieux ailleurs ! C’est bien connu. Et puis on est virulent qu’avec ceux que l’on aime bien… l’affinité portée à la marque NR est proportionnelle à l’intransigeance des lecteurs… et il suffira au citoyen d’être en photo un jour dans le journal, pour y trouver du coup toutes les qualités. Cela dit, si les journalistes descendaient un peu de leur tour d’ivoire, le lecteur y gagnerait en quantité et en qualité. Dont acte.