Anodines, les élections aux conseils de quartier d’Issy-les-Moulineaux ? Ce petit scrutin local se déroule, du 1er au 8 décembre, sous étroite surveillance.
Cette semaine, on vote à Issy-les-Moulineaux. On vote exclusivement sur Internet. Pas pour choisir un nouveau maire : André Santini, secrétaire d’État chargé de la Fonction publique, est toujours là, bon pied bon œil, aux manettes de cette commune de la banlieue ouest de Paris.
Ces élections très spéciales ont pour but de choisir les nouveaux conseillers de quartier. Vous savez, les conseils de quartier, ces lieux d’expression de la démocratie locale, institués en 2002… Obligatoires dans les villes de plus de 80 000 habitants, ils sont facultatifs dans les communes plus petites, comme c’est le cas d’Issy-les-Moulineaux (60 000 habitants au dernier recensement). À Issy, il y a quatre quartiers et dans chacun, un conseil de quartier, censé être un « lieu d’expression et d’échange avec la population Isséenne ». Chaque conseil compte 18 membres : six élus, huit habitants et quatre représentants d’associations. Vous suivez toujours ? L’élection en cours, du 1er au 8 décembre, porte sur une infime partie de la petite assemblée : quatre habitants élus sur 18. Tous les autres sont désignés par le maire. L’enjeu est donc mince et la menace pour le pouvoir de Dédé, réellement insignifiante. Mais alors, pourquoi donc Dédé est-il si nerveux ?
Un jeune habitant d’Issy-les-Moulineaux, étudiant en journalisme, vient de l’apprendre à ses dépens. Le jeune homme, qui n’a pas souhaité répondre aux questions de Bakchich (appellons-le "Momo") croyait tenir un super sujet pour le petit film qu’il doit présenter à sa classe début 2009 : l’élection des conseils de quartier dans sa ville. Candide qu’il était ! Il a vite compris qu’à Issy-les-Moulineaux, on ne filme pas et on ne pose pas de questions. Momo avait pourtant demandé, avant toute chose, un entretien à Joëlle Sueur, maire adjointe chargée de la démocratie locale. Cheveux blonds permanentés et foulard de soie, Joëlle est une fidèle du maire. Mais comme on le lui a appris à l’école de journalisme, Momo veut entendre aussi le point de vue de l’opposition municipale et filmer un peu d’action.
Fin novembre, il apprend qu’une réunion est organisée à la mairie, au cours de laquelle chaque citoyen candidat vient présenter son programme. Il demande à y assister. On lui refuse sèchement. Le mercredi suivant, pas découragé, il se rend dans une rue du centre ville, où les candidats se présentent à la population, et commence à poser des questions, caméra au poing. Ça n’a pas duré longtemps. Une employée de la mairie lui a aussitôt sauté dessus, lui interdisant de filmer. Devant ses protestations, elle a appelé la maire adjointe, qui a eu la même réponse. Dès le lendemain, Momo apprenait que l’entretien prévu avec madame Sueur n’aurait jamais lieu. Circulez !
Cette histoire ne surprend pas Laurent Pieuchot, conseiller municipal socialiste : « Ces élections ne sont qu’une mascarade de démocratie locale. On ne sait même pas qui sont les électeurs, inscrits eux aussi sur Internet. Dans les nouveaux conseils de quartier, le maire verrouille tout. Lors de la précédente mandature, l’opposition avait deux élus présents dans chaque conseil. C’est fini. Quant aux représentants d’associations, autrefois choisis par la maison des associations, ils sont désormais, eux aussi, désignés par le maire ».
La présidente de la maison des associations, Françoise Daviot, a commis un crime de lèse-majesté, en se présentant – en 28ème position !- sur la liste d’opposition « Issy à venir » aux dernières municipales. Quelques jours après les municipales, elle a été convoquée par Thierry Lefèvre, un autre adjoint au maire, qui lui a purement et simplement intimé de démissionner de la présidence de la maison des associations et même de celle de l’association de solidarité avec les travailleurs immigrés (ASTI). Françoise Daviot a refusé mais depuis les relations sont pour le moins tendues…
Alors, Momo, toujours envie de devenir journaliste ?
À lire ou relire sur Bakchich.info :
Permettez-moi d’être surprise par la violence des attaques me concernant dans votre article. C’est moi les « Cheveux blonds permanentés et foulard de soie » ! Si vous étiez un temps soit peu coquette, vous connaîtriez la définition et les effets d’une permanente. Et vous, ne faites ni dans la soie et encore moins dans la dentelle, tant votre article n’est qu’un tissu de mensonges, pour ne pas dire un ramassis.
Pour la bonne information de vos lecteurs, sachez que les élections des conseils de quartier organisées avec l’accord favorable de la CNIL, ont remporté un franc succès. Taux de participation en hausse de 9%. Dépouillement électronique clôturé à 18h30 pour le plus grand plaisir des nombreux présents, en présence de la CNIL.
On peut regretter que le dénigrement vous tienne lieu de religion. Est-ce à l’école de journalisme qu’on vous a appris cette méthode ? Est-ce à cette même école qu’on vous a appris que le syndicat des eaux sur lequel vous enquiétiez il y a quelques mois, était affilié à la CGT comme vous le croyiez… alors qu’il s’agit d’un syndicat intercommunal ? Le bruit court que cette enquête ajoutée au reste de votre œuvre vous a valu une mise à l’écart de L’Express. Est-ce à l’école de journalisme qu’on vous a également appris à manipuler des reporters amateurs ? Tout cela n’est pas très digne ni très professionnel. A Issy, nous avons l’habitude de nous méfier des professeurs de vertu. Votre article nous y encourage un peu plus encore.
Pourquoi les journalistes (sic) disent-ils TOUJOURS qu’Untel « n’a pas souhaité » répondre à telle question, au lieu de dire tout bonnement la vérité : qu’il a REFUSÉ ?
Ils ont peur des mots ? Un comble, pour des gens qui font profession d’écrire !