La célèbre chaîne de magasins a mitonné un joli règlement intérieur pour ses salariés, que seuls de vils syndicalistes passéistes trouvent "sécuritaires".
Pourfendeur du téléchargement illégal, membre éminent des Gracques, patron de la Fnac, au mieux avec les éminences politiques de droite comme de gauche, Denis Olivennes a tout du grand patron bien sous tout rapport.
Mieux, il s’inscrit dans la si droite ligne du gouvernement quant à la revalorisation du travail et le célèbre slogan « travailler plus pour gagner plus ». Pour enjoindre ses ouailles à remettre la France en marche, un nouveau règlement intérieur est même en gestation à la Fnac.
Un texte d’une rigueur louable mais que, bien entendu, d’affreux syndicalistes, en l’occurrence les rescapés bolcheviques de la CGT Fnac relais ont choisi de dénigrer. Et de parler sans rire d’une « dérive sécuritaire ».
Tout ce ramdam simplement parce que, par exemple, « un contrôle doublé d’une fouille au corps pourra s’effectuer en cas de disparitions renouvelées et rapprochées d’objet ou de matériel appartenant à l’entreprise ». Bah, s’ils n’ont rien à se reprocher, pourquoi ne pas se laisser fouiller…
Et puis la direction prend soin d’eux après tout. « Compte tenu de la sécurité requise dans les établissements recevant du public, la direction peut procéder à une vérification, avec le consentement des intéressés, informés en conséquence, du contenu de leurs effets personnels ». Voilà, ce sera demandé gentiment. Sauf s’ils sont de mauvaise volonté. « En cas de refus des salariés de se soumettre à cette vérification, il pourra être fait appel aux services de police ». Un procédé tout ce qu’il y a de démocratique en somme. Personnel d’accord : fouille. Pas d’accord : les flics débarquent.
Et, preuve que la direction de la Fnac prend grand soin de ses salariés, dans un élan d’amour quasi filial, elle veille à leur alimentation. « Temps de pause fixé par le responsable », « interdiction d’entreposer des denrées périssables dans les vestiaires » ; et surtout pas de grignotage au Fnac Café entre les repas. « Lors des autres pauses (…) l’accès en tant que consommateur ne sera pas autorisé au personnel du magasin ».
Cerise sur la gâteau, la Fnac veut prendre des nouvelles de ses salariés et de leurs petits soucis. « L’absence (y compris pour maladie) devra être signifiée au responsable (…) immédiatement et au plus tard dans les 24 heures ». La loi, laxiste, ne prévoit qu’un délai de 48 heures.
La Fnac va au-delà de la loi pour prendre soin des salariés et certains osent encore se plaindre. Incompréhensible…
c’est vrai les gars, à bas la dictature et le fachisme. ah ! si on pouvait mettre au bout d’une pique les têtes de tous ces dictaillons qui osent ouvrir leurs portes et proposer à quelques 15 000 personnes de travailler, trouver sa voie (80% des managers de la FNac ont commencé vendeurs), élever ses enfants, saisir des oppportunités.
bref que ces immondes esclavagistes qui proposent du travail et en plus qui les payent avec des 13ème mois, des interressements collectifs, des primes de vacances, des primes d’ancienneté, des prestations sociales comme les tickets resto, une bonne mutuelle qui couvren les conjoints et les enfants, des remises réservées aux personnels….honteux tout ça, surtout vis à vis des salariés qui bossent dans des boites ou tout ça n’existe pas, hein ?
Petite réponse à simer.
Le salaire de référence à la fnac, c’est le smic, même après 10 ou 15 ans d’ancienneté. L’intéressement a quant à lui quasiment disparu. Il reste en effet le mirifique 13eme mois à 1000 euros nets et la fameuse prime de vacances à 200 euros nets… Quant à la prime d’ancienneté, 5% de 1000 euros tous les 5 ans, un véritable privilège… La mutuelle, suivant le même chemin, nous fait aujourd’hui réfléchir à 2 fois avant de nous rendre chez le dentiste. En suivant ton raisonnement, je serais d’avis que nous alignions nos salaires et nos conditions de travail sur celles des travailleurs chinois pour l’abolition universelle des "privilèges", cela va de soi. Les vrais responsables de ta condition, avec de tels raisonnements, ont encore de beaux jours devant eux…
Etant également employé fnac je confirme que les salaires sont dérisoires (950 euros nets les meilleurs mois) et que la logique du "flicage" y prend hélas de + en + d’ampleur.
Certes nous sommes peut-être mieux lotis que d’autres mais cette technique de commentaire qui consiste à déformer grossièrement les propos (qui a parlé de fascisme ? … qui s’écrit sans H d’ailleurs) et à dire "ne vous plaignez pas y’a pire" est plus que fatigante : elle nuit à la discussion, à l’intelligence des débats.
Les vraies questions à mon sens sont : pourquoi dans un pays comme le notre, dans une grande entreprise comme la fnac, pourquoi est-ce qu’on tend à instaurer des conditions de travail de moins en moins respectueuses de la personne humaine ? (alors que les idéaux républicains et démocratiques nous ont toujours poussés dans l’autre sens). pourquoi est-ce que ça semble déranger si peu de monde ? jusqu’où sommes-nous capables d’aller ?
la FNAC comme le reste de la société est entrée dans l’air du soupçon : bientôt, il ne sera plus "normal" d’être de bonne foi et toute erreur deviendra - a priori - faute.
La pensée unique a fait son chemin et formate de plus en plus nos actes, nos réflexions, nos modes de vie : ne rien faire, ne rien penser de différent des autres, sinon on devient potentiellement inquiétant voire dangereux… le fric a vraiment tout détruit !