Gentiment, le spectre de la Coupe du monde de football 2002 réapparaît.
L’avant-Mondial, déjà, laissait tinter les chaînes du raté. De grands joueurs blessés (Ballack, Essien, Beckham). Des stars fatiguées par une interminable saison (Messi, Ronaldo, Drogba). Les débuts de la compétition ont confirmé l’impression. Des enceintes dégarnies, et seulement comblées du doux son des Vuvuzelas. Aussi attirant et reposant que le brame d’un cerf. Des commentateurs obligés de s’enflammer autour de rencontres quelconques (le match d’ouverture Afrique du Sud-Mexique). Des favoris (Cameroun, Espagne, Portugal, Italie) à la peine.
La Coupe du monde aura du mal à se trouver pleine. Sauf de mécontentements. Même la Corée du Nord se met à faire trembler. En 2002, au prix d’un arbitrage acrobatique et d’une préparation médicale suspecte, sa jumelle du Sud s’était hissée jusqu’aux demi-finales. En 2010, le Nord a offert plus qu’une honorable résistance aux assauts brésiliens, concédant une toute petite défaite (2-1).
Ne manquait plus qu’un peu de sel français – une élimination dès le premier tour – et la tambouille sera versée. Dans une Coupe du monde ratée… Sauf pour la Fifa, aux poches déjà bien rembourrées.