Jack Lang a soigné sa rentrée politique avec la publication le 20 août de « L’école abandonnée » (Calmann-lévy). Ce pamphlet démonte, sur un peu moins de cent pages, les réformes de Xavier Darcos.
Libération, Le Figaro, Le Monde, France 2… On peut dire que Jack Lang a réussi son coup (médiatique) avec sa « lettre à Xavier Darcos » intitulée L’école abandonnée. Une critique acérée des réformes de l’enseignement primaire. Pour fêter la sortie de son livre le 20 août, il s’est d’ailleurs pris quelques jours de vacances (une carte glissée dans la page de garde le précise : « hommage de l’auteur absent de Paris ») mais a pris soin avant de s’éclipser, d’accorder une interview au JDD le 16. Histoire de lancer la déferlante médiatique puis de revenir avec brio tout bronzé, sur France 2 le 22 août. Un petit cache-cache bien pratique avec les journalistes pour faire parler de lui. Sauf que Jack n’a pas pensé à l’adage pourtant célèbre : « les absents ont toujours tort ».
Tort de jouer les girouettes en permanence. Est-il nécessaire de rappeler que l’ami Jacquot a voté pour la révision constitutionnelle le 21 juillet dernier au Congrès de Versailles, tournant ainsi le dos à sa famille politique ? Qu’il a donc joué le jeu du Président de la République et de ses petits copains de l’UMP ? Du « made in Sarko » pour les institutions oui, mais pas pour l’école. Si l’ancien ministre et prof n’a pas tort cette fois sur la « paupérisation » de l’école ou l’ « abandon des enseignants », Jack Lang accuse surtout Xavier Darcos d’être un petit Nicolas Sarkozy en puissance.
« Reconnaissons-le, votre méthode de communication est efficace : frapper vite et fort. Sonnés par la violence du coup, sidérés par la rapidité de votre blitzkrieg [La guerre éclair en allemand], beaucoup restent bouche-bée, prenant tout ce que vous dites pour paroles d’évangiles ». Une méthode que notre président recommande. Tout comme le rapt de l’héritage cher à la gauche. Souvenez-vous, Jaurès, Guy Moquet… Et là encore, Xavier Darcos n’échappe pas à la critique acerbe de Jack : « Quant au “retour aux fondamentaux”, que vous présentez bien souvent comme un héritage de l’école de Jules Ferry, il s’agit d’une frauduleuse captation d’héritage moral ». Sous la plume du socialiste, le ministre devient un « illusionniste », terme également souvent repris pour attaquer Sarkozy.
Difficile de comprendre le personnage Jack Lang et de croire à son honnêteté intellectuelle. Certes il n’hésite pas non plus à attaquer son propre camp politique : « J’accuse aussi la gauche de s’être endormie (…) car l’école est depuis toujours au cœur de ses engagements ». Ce qui le laisse donc libre de tous les choix possibles à l’avenir. Droite, gauche, centre ? Allez Jack, t’inquiètes pas, tant que le vent soufflera, la girouette fonctionnera.
La liberté de parole n’est décidément pas bien vu sur Backchich.
On peut penser ce qu’on veut du personnage, il n’empêche que Lang est le seul homme politique de gauche qui se fasse entendre et qui n’ai pas peur de se fâcher avec ses "amis" en disant ce qu’il pense.
En votant la réforme de la Constitution, il a fait preuve d’honnêteté intellectuelle. En effet, pourquoi voter contre des mesures revendiquées depuis longtemps (Mitterrand en avait promises certaines) par la gauche mais que celle-ci n’avait jamais osé mettre en place ?
Maintenant, il critique Darcos et on le traite de girouette.
Vous me faites tous de la peine. Pour vous, on est de gauche ou de droite, on est gentil ou méchant … et celui qui décide de ne pas suivre la ligne est un immonde traître qui faut pendre haut et court.
C’est ça la France d’aujourd’hui. Chacun chez soi, de son côté et on rabache les mêmes discours étroits et stériles.
On est bien parti, je vous le dit !