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Kouchner ingère le Liban

Crise / mardi 5 juin 2007 par Uriel Da Costa
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Kouchner aime le Liban. Soutient l’armée qui veut attaquer les islamistes provocateurs de Fatah al-Islam. Et surtout, poursuit une politique étrangère Chiraco-haririenne, version Sarkozy.

Hormis le fait d’avoir rassuré le gouvernement de Fouad Siniora et les membres de la coalition du 14 mars (sunnites, druzes et une partie du camp chrétien) sur la poursuite de l’indéfectible politique Chirac/Hariri version Sarkozy, le voyage de Bernard Kouchner au Liban (24 et 25 mai derniers) a passablement inquiété l’opposition (Hezbollah et Chrétiens du général Aoun) quant aux affrontements en cours dans le nord du pays, aux environs du camp palestinien du Nahr al-Bared.

La décision d’attaquer ou pas « appartient » au gouvernement et à l’armée. « Qu’ils la prennent me semble juste », a déclaré le French Doctor qui était déjà partisan de la guerre en Irak. Décidément, l’inventeur de « l’ingérence humanitaire » conçoit celle-ci de manière de plus en plus musclée. Mais au-delà de ce choix pour la solution militaire à Nahr al-Bared, la déclaration implique des conséquences politiques nettement plus lourdes. En effet, Bernard Kouchner et ses conseillers ne peuvent être sans savoir que le conflit initial concernant le braquage d’une banque en représailles de commissions non versées (entre les FSI – sécurité intérieure – proches de la coalition du 14 mars et les islamistes) ne concernait en rien l’armée à majorité chi’ite et échappant peu ou prou à l’autorité du premier ministre Fouad Siniora.

Bernard Kouchner  - JPG - 22 ko
Bernard Kouchner
© Khalid

En choisissant d’attaquer nuitamment un poste de l’armée et en assassinant trois soldats durant leur sommeil, les islamistes de Fatah al-Islam (dernièrement financés par le prince saoudien Bandar Bin Sultan) et dont le chef, le cheikh Naji Kanaan est très proche de Saad Hariri, choisissaient délibérément d’impliquer l’armée dans une provocation destinée à mettre le feu à la totalité des camps palestiniens (quelque 400.000 personnes) avec le reste de la population libanaise.

Cette « provocation », comme l’appelle les membres de l’opposition vise, semble-t-il, plusieurs objectifs. Outre le fait d’impliquer et de fragiliser une armée qui reste fidèle au président pro-syrien Emile Lahoud, l’affaire du camp de Nahr al-Bared amène le débat politique sur la poursuite de l’application de la résolution 1559, visant principalement le désarmement des factions palestiniennes et, surtout, du Hezbollah. Une opération militaire frontale contre Nahr al-Bared aurait pour conséquence un soulèvement des autres camps palestiniens des régions de Beyrouth et Saïda risquant de déboucher – cette fois-ci – sur une nouvelle guerre intra-libanaise.

Le gouvernement Siniora, appuyé par ses alliés américains et français, cherche aussi à « internationaliser » la gestion de la frontière syro-libanaise à la manière de la frontière sud. Washington réfléchit, d’ores et déjà a la mise sur pied d’une FINUL II qui pourrait faire face à Damas. Ce dispositif s’inclut parfaitement dans la stratégie d’adoption sous chapitre VII de l’installation d’un Tribunal international chargé de juger les assassins présumés de l’ancien premier ministre Rafic Hariri visant une mise en cause des régimes syrien et iranien.

D’une manière plus large, en attaquant Nahr al-Bared, le gouvernement Siniora – principalement conseillé par Washington pour les affaires militaires – porte une « guerre juste » contre des alliés d’Al-Qaïda, reprenant ainsi la main à son avantage et évitant de traiter les désaccords politiques qui l’opposent à l’opposition nationale du Hezbollah et des partisans du général chrétien Michel Aoun.

Comme à Gaza, on saupoudre la situation avec un peu d’Al-Qaïda et de « guerre sans fin contre la terreur », ce qui évite de revenir à la table de négociation, tant dans le cadre du conflit israélo-palestinien que dans le cadre libano-libanais. Vive la « stratégie de l’instabilité constructive » !!! La lutte anti-terroriste a l’avantage de reproduire son alternative redondante imparable : « Alors, vous êtes avec nous ou contre nous ? »

Pour ce faire neuf transporteurs C-130 chargés d’armements (en provenance du Koweït) ont atterri ces derniers jours à Beyrouth. Interrogé sur l’aide militaire de la France à l’armée libanaise, notoirement sous-équipée, le bon Bernard s’est contenté de dire : « nous avons fourni ce qu’ils nous demandaient ». « C’est du matériel de routine de l’armée (…) Tout n’est pas arrivé, mais est en train d’arriver » , a-t-il ajouté avant son départ.

Certes, dans le cadre de la FINUL, l’armée française doit donner des camions transport de troupes Renault à l’armée libanaise… mais ce que Nanard oublie de préciser, c’est que Paris est en train de livrer aussi des « systèmes de visée nocturne », matériels hyper sophistiqués alloués à la lutte anti-terroriste que la France a toujours refusé de vendre – par exemple – à l’Algérie. Il faut croire que le Liban éternel a d’autres arguments à faire valoir que l’Algérie de Bouteflika…

Voir en ligne : in Bakchich #37

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1 MESSAGES

Forum

  • Kouchner ingère le Liban
    le dimanche 29 juillet 2007 à 19:35, sympatoche a dit :
    Et si la raison a tout cela eté simple : La france a peur d’etre frappé par le hezbolah.
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