Régulièrement taquiné du canon par des rebelles qui en ont après lui, Idriss Déby a sauté sur l’affaire de l’Arche de Zoé pour se rappeler au bon souvenir de Paris. Et dire que le président tchadien n’en est pas à son coup d’essai… Portrait.
Cabotin comme pas un, le président tchadien Idriss Déby aime toujours à se rappeler au bon souvenir de la France, sa presque mère patrie. Car, sans la terre des Droits de l’homme, ce brave militaire de formation n’aurait pu atteindre le sommet de l’État tchadien. Et encore moins s’y maintenir depuis 17 ans. Déjà, en 1990, grâce à l’appui de la DGSE, l’ami Idriss a tranquillement pu renverser son ancien compagnon d’armes, le doucereux Hissène Habré (poursuivi pour crimes de guerre) et prendre le pouvoir. Les forces françaises en poste dans la zone dans le cadre de l’imposant dispositif Epervier n’avaient guère jugé utile de moufter…
La marche triomphale de Déby l’avait fait transiter par la Libye, où le père Kadhafi s’est toujours targué de jouer les grands mamamouchis de la sous-région, puis par le Soudan, d’où il a lancé ses cohortes armées vers N’Djaména. Coquine, l’histoire se répète à présent telle un boomerang. De la frontière tchado-soudanaise s’élancent régulièrement des groupes rebelles, divers et variés, qui veulent faire la peau au bon Déby. Et d’anciens compagnons d’armes du président tchadien viennent le taquiner. Comme Déby a jadis trahi Habré, le général Mahamat Nouri, ex-ministre de la Défense, a trahi Déby pour unifier les rebelles. Ces malpolis n’ont décidemment aucun respect pour le suffrage universel. Réélu de façon triomphale et totalement transparente (on ne rit pas) dans une N’Djaména assiégée, en mai 2006, l’éthylo-président tchadien a dû faire face à une forte poussée de contestation armée. Bonne mère, la France avait aussitôt mis le couvert pour parer à tout coup d’État.
Peu avant le simulacre d’élections du 3 mai 2006, le dispositif Epervier a été complété. Quelques éléments du COS (Commando opérations spéciales) ont discrètement débarqué en Centrafrique, histoire d’assurer une remontée de renseignement vers Bangui et Ndjaména. Un DAMI (détachement d’assistance militaire et d’intervention) a été dépêché dans la capitale tchadienne. Une équipée de poètes composée d’éléments du Ier RPIma (régiment parachutistes d’infanterie et de marine) et du 11e choc (commando) ont, eux, été affectés à la garde de l’éthylo-président tchadien. Quelques coups de « semonce » ont même été tirés, fort prêts du sol, histoire de décontenancer un peu les rebelles qui, du coup, se sont un temps retranchés à Abéché, futur lieu de villégiature de la désormais célèbre association humanitaire l’Arche de Zoé, qui a mis le pauvre Déby dans tous ses états.
Car le bonhomme, à défaut d’être un grand enfant, sait cajoler les petits. Que ce soit lors de sa prise de pouvoir en 1990, ou pour lutter contre la rébellion, l’Idriss les a couverts de joujoux : des mitraillettes véritables, le rêve de tout enfant-soldat !
Et leur a donné de quoi jouer à la guéguerre à balles réelles. Qui sait, peut-être le brave Déby retrouve-t-il toute l’espièglerie des rejetons de la famille dans leurs jeux enfantins ? De son neveu Yaya par exemple, qui n’a pas hésité à payer en chèques en bois son appartement au Plazza et qui distribuait ses richesses à des « copines » tarifées.
Galant homme, le Yaya ne rechignait pas à sortir le chéquier pour s’offrir la compagnie de ces dames, siglant ses talons de chèques d’un « Filles – 10 000 francs », « Nadya », ou « Carole ». Toute une éducation…
À moins que le brave Déby ne se remémore son petit Brahim, le fils prodigue, trop vite rappelé à Dieu. Arrêté en France pour détention d’armes et de quelques centaines de grammes de cocaïne, feu Brahim a brûlé la vie par les deux bouts. Avant que des mécréants n’étouffent sa joie de vivre dans un sac plastique, sur un parking de Courbevoie (92), il y a quelques mois. Un authentique drame familial, d’autant que le fils et le père étaient quelques peu brouillés. Dauphin officiel de son président de père, Brahim s’est exilé en France en 2005, quand le paternel a épousé… son ex à lui, le fils bien aimé. Pas étonnant qu’avec un tel vécu, du sort des enfants tchadiens, le brave Idriss se soit ému.
CA COMMENCE A SENTIR DE PLUS EN PLUS MAUVAIS
LE DEPUTE TCHADIEN NGARLEGY YORONGAR VOUS EN DIT PLUS LORS DE SON INTERVIEW EXCLUSIVE ( 14 NOVEMBRE )
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