Joyeux anniversaire la censure ! Le 16 novembre 1970, l’Etat interdisait Hara-Kiri Hebdo, après sa "une" titrant sur le décès de De Gaulle "Bal tragique à Colombey : un mort".
Joyeux anniversaire Anastasie ! Le 16 novembre 1970, l’Etat français interdisait Hara-Kiri Hebdo, après la célèbre "une" titrant "Bal tragique à Colombey : un mort".
Annonçant le décès du Général de Gaulle sur son lieu de résidence à Colombey-les-Deux-Eglises, cette couv’ faisait finement allusion à un fait-divers survenu quelques jours plus tôt en Isère. Le 1er novembre, un incendie dans un "dancing" – comme on disait alors – tuait 146 personnes ( !) à St-Laurent-du-Pont. En plein mois des morts, les titres inspirés avaient essaimé les jours suivants.
Rencontre avec Delfeil de Ton alias DDT, ancien journaliste à Hara Kiri, aujourd’hui chroniqueur au Nouvel Observateur.
Pour l’anecdote, les dessinateurs d’Hara Kiri avaient planché jusqu’au bout pour trouver LE dessin de une sur la mort du Général… et finalement choisir un titre sans illustration !
Delfeil de Ton l’avait ainsi raconté : "La couverture, c’était tout le temps un grand dessin. C’était un travail collectif, et on y passait des heures : les dessinateurs gratouillaient et nous les écrivants, on critiquait, etc…. Et à la mort de De Gaulle, ils ont merdé et à minuit on n’avait pas encore la couverture. Rien à faire. Parce que profondément on s’en foutait, De Gaulle c’était zéro, c’était rien.
Et alors le professeur Choron lâche ce titre ’Bal tragique à Colombey : un mort’, parce qu’il y avait eu, dix jours avant, le bal tragique à Saint-Laurent-du-Pont (…). Et on a éclaté de rire, mais il n’y avait pas de dessin à faire : ça se suffisait. C’était se moquer de De Gaulle mais aussi de la presse, du sensationnalisme. C’est la seule couverture de l’hebdo qui n’a pas été dessinée, et c’est la plus célèbre."
Ce sera aussi la dernière pour Hara Kiri Hebdo, qui tombe officiellement pour "pornographie", quatre bites parues dans les numéros précédents ayant déplu au ministre de l’Intérieur Raymond Marcellin.
Et aujourd’hui qu’en est-il de la censure, où est-elle ? Delfeil de Ton y répond :
Pourrait-on titrer encore aujourd’hui « Bal tragique à Colombey, un mort » ?
Pour commémorer dignement ce combat pour le mauvais esprit, Bakchich vous offre quatre "belles images" tirées du livre fraîchement paru aux éditions Hoebeke et signé Cavanna – cofondateur, avec le Professeur Choron, d’Hara-Kiri, Hara Kiri : la pub nous prend pour des cons, la pub nous rend con. Bêtes et méchantes. Idéales en fond d’écran.
Légende : C’est dans le respect des traditions que William Saurin en personne, sanglé dans son habit de lumière, porte l’estocade à la bête courageuse au terme d’un combat loyal. Ce n’est pas chez William Saurin que des travailleurs se feraient couper les doigts dans une machine à égorger les lapins !
La meilleure information est le rire de DDT. Ah ! ce que je suis content de voir, enfin, ta bonne bouille de vrai homme. Tu ressembles d’ailleurs à Bob et tu as la même gouaille qu’Arthur. A l’époque DDT était un mystère.
Génération HK, CH, GO , je te salue bien que nous n’ayons pas encore réussi notre mission humaniste. Abonnez-vous ! Accessoirement merci aux journalistes de B.fr d’écrire "De" Gaulle et non "de" Gaulle ( Mon Général y tenait )
Une enquête qui n’a jamais été faite (censure ?) : le poids du porno dans le chiffre d’affaires de la société Rentabiliweb dont Arnault est actionnaire (une filiale de Rentabiliweb, Mailorama, s’est illustrée avant-hier par une campagne obscène de distribution de billets de banque au Champ de Mars).
J’ai l’impression que, directement (par l’exploitation de sites pornos) ou indirectement (en fournissant des solutions de paiement) Rentabiliweb tire plus de la moitié de son CA du porno.
Bernard Arnault est actionnaire de Rentabiliweb. Quand son service de com’ est obligé de le mentionner, c’est pour dire que "oui, c’est vrai, on tique un peu devant certaines activités" - alors que je suis quasiment certain que le porno et sa monétisation sont l’activité principale de Rentabiliweb.
La presse, toujours servile devant LVMH et ses énormes budgets publicitaires, préfère mentionner en passant des activités "olé olé". Qu’en termes élégants ces choses là sont dites. L’exploitation de la pire misère humaine, oui !
La pornographie, stade suprême du capitalisme !
On ne prête qu’aux riches ,mais après cette tragédie de Saint Laurent du Pont, je crois me souvenir que le député RI, Aimé Paquet avaiit eu des confidences de prostituées disant que l’incendie était criminel, lié à un racket et que les gens qui avaient mis le feu étaient membres…du SAC et bien évidemment des truands.
Comme dab, l’enquête avait été caviardée et les gens désignés par les prostitués déclarés oar la justice impossibles à gauler, etc…
Enfin le tintouin habituel quand on s’approchait d’un peu trop près de cette mafia gaulliste.
Il serait peut être bon que Bakchich confirme ou infirme cette piste… et j’espère que je ne suis pas trahi par ma mémoire.Cet article du Nouvel obs en 72 confirme ce dont je me souviens :
http://referentiel.nouvelobs.com/archives_pdf/OBS0415_19721023/OBS0415_19721023_056.pdf
Si dans la presse "qui fait bien son boulot" vous incluez le Canard, alors il est temps de vous demander d’ouvrir les yeux : combien de grosses affaires le Canard a-t-il sorti ces 10 dernières années et combien de fois s’est-il couché pour ne pas déranger ?
Faites le compte et ce n’est pas glorieux.
Idem pour les autres titres…
Il arrive que sur un dossier par ci par là, ils fassent bien leur boulot mais je crois que ce serait une erreur fondamentale de raisonner en titres qui bossent bien et ceux qui ne bossent pas bien : il y a des bons journalistes partout mais rarissimes sont les titres qui peuvent échapper à la critique car peu ou prou tous se compromettent.