Ambassadrice de France en Géorgie devenue ministre des affaires… toujours de Géorgie, Salomé Zourabichvili plaît beaucoup, tant à Washington qu’à Paris. Qui en feraient bien le Premier ministre de la petite république caucasienne. Un parcours cocasse…
En déplacement ce lundi 1er septembre à Bruxelles pour plaider la cause de son pays, le Premier ministre Georgien Lado Gourguénidzé est sur un siège éjectable mais ne le sait pas encore. Condoleeza Rice et ses proches conseillers du département d’Etat, comme l’administration Bush d’une manière générale, ne le trouvent pas à la hauteur et font actuellement pression sur le Président Saakachvili – dit « Misha » pour ses concitoyens – , pour qu’il nomme une personnalité plus en phase avec les restes d’une politique impériale américaine empêtrée dans ses deux guerres d’ Irak et Afghanistan, et dans l’élection présidentielle, qui mobilisent toutes les énergies. L’administration US est donc à la recherche d’un homme (ou d’une femme) qui affirmera une plus grande cohésion nationale.
Le nom de Salomé Zourabichvili , qui a la double nationalité géorgienne et française, ancien ambassadeur de France à Tbilissi, est ainsi cité dans les couloirs de la Maison-Blanche. Cette dernière anime un parti politique d’opposition « la voix de la Géorgie » et ses états de services sont susceptibles de séduire aussi bien Washington que Paris.
Ses études à l’université de Columbia aux USA, où elle suivait notamment les cours de Zbigniew Brzezinski, en feraient une interlocutrice tout à fait acceptable pour les Américains.
En France, cette petite cousine germaine d’Hélène Carrère d’Encausse, passe par Sciences Po, puis rejoint le ministère des Affaires Etrangères. Elle intègre notamment en 1980 le Centre d’analyses du ministère des affaires étrangères alors dominé par la personnalité de Dominique de Villepin dont elle deviendra très proche.
Sa carrière diplomatique la mène à Rome à Washington, au Tchad et encore à Bruxelles comme premier secrétaire à la mission permanente de la France auprès de l’OTAN.
En 2003 cette petite-fille d’un ministre du dernier gouvernement indépendant de Géorgie, avant l’ère soviétique est nommée d’ambassadeur de France en Géorgie. Une carrière qui s’accélère brutalement en mars 2004, avec sa nomination comme ministre des Affaires Etrangères de Géorgie par Saakachvili après avoir reçu dans l’urgence (et quelques jours après avoir été nommée ministre ) la nationalité géorgienne. Une loi taillée à sa mesure par le Parlement géorgien lui permet de conserver sa nationalité française. Situation totalement inédite, puisque comme le révèle le Canard Enchaîné, notre ministre géorgienne continue d’être appointée (15000 euros ) par le ministère français des Affaires Etrangères… Embarrassé, le Quai d’Orsay explique alors que ce « traitement » est à inscrire au titre de « l’assistance technique » dans le cadre de la coopération entre la France et la Géorgie.
La section CFDT du Quai ne l’entend pas de cette oreille. Dans une tribune libre publiée par Le Monde, le syndicat presse Mme Zourabichvili : « Ambassadrice ou ministre il faut choisir » … Un point de vue appuyé par un recours devant le conseil d’Etat, qui finira par annuler le 5 mai 2006 ce « contrat d’assistant technique ».
Ils auraient mieux fait de l’embaucher comme traductrice…
Lire : "Géorgie : une simple erreur de traduction a prolongé la guerre d’un mois !"
Eh bien, comme cela, elle ne fera pas baisser le ratio des ministres "géorgiens" à double nationalité. Bon nombre ayant fait des études aux USA payées par ce gouvernement et entretenus par Soros ensuite…
La majorité ont la double nationalité avec un passeport israélien.
Voilà donc la raison pour laquelle la bannière étoilée (la nôtre) est toujours placardée dans le dos de Saakachvili et sans doute aussi pourquoi notre président en exercice de l’Union n’y trouve rien à redire, pas plus d’ailleurs que l’ensemble de nos médias : finalement, l’Europe et la Géorgie, c’est la même chose pareille !
Misha et sa brillante ministre des Affaires étrangères (enfin, notre ambassadeur quoi !) sont allé bombarder l’Ossétie du Sud et l’envahir. Les troupes russes qui y étaient stationnées – avec mandat d’y maintenir l’ordre (traité russo-géorgien de Dagomys en 1992) – ont rameuté quelques renforts et ont infligé une correction cinglante aux agresseurs. Elles ont instauré une zone « tampon » à l’extérieur des frontières des deux nouveaux états que la Russie, répondant à leur demande et en application des deux referendums d’autodétermination qui y ont été organisés en 1992 et 2006, a décidé de reconnaître.
Heureusement qu’il y a le plan de paix de Nico et Nanard ! Les Russes n’ont qu’à bien se tenir. La menace est à peine voilée : si ils retournent pas chez eux et qu’ils ne nous rendent pas l’Abkhazie et l’Ossétie on va arrêter de leur acheter leur pétrole et leur gaz.
Et pendant ce temps là, les Etats-Unis installent leurs missiles en Pologne.