Le ministère public vient de requérir la réclusion criminelle à perpétuité contre le « monstre des Ardennes ». Si la conclusion du procès ne fait guère de doute, les débats n’ont pas permis de lever le voile sur l’origine de la fortune du serial killer.
C’est sans surprise que la réclusion criminelle à perpétuité a été requise jeudi 22 mai dans la soirée aux Assises des Ardennes contre Michel Fourniret et son épouse Monique Olivier. Un procès des « diaboliques » qui dure depuis un mois et dont l’issue ne fait guère de doute, quand bien même c’est désormais aux avocats de la défense de jouer.
Un mois de débats donc, qui n’auront pourtant par permis d’éclairer une page mystérieuse du sérial killer : celle de l’origine de sa fortune. Lors de son arrestation, Fourniret avait évoqué « le trésor d’Action directe » (AD). Il avait été aussitôt démenti par un communiqué d’AD, une organisation officiellement dissoute en 1982… Un épisode sur lequel la justice a préféré étrangement faire l’impasse…
En marge du procès du « monstre des Ardennes », Michel Fourniret, une dépêche de l’agence Reuters, en date du 14 mai, sort du lot. Et son auteur de soulever une curiosité du dossier, parmi les mille et une turpitudes qui lui sont reprochées, sur laquelle la justice française parait avoir choisi de faire silence. Il s’agit du meurtre, en avril 1988, de Farida Hammiche, compagne d’un compagnon de cellule de Fourniret, Jean-Pierre Hellegouarch, un « gangster » incarcéré pour braquages. C’est ce même Hellegouarch qui, sur la base de confidences recueillies auprès d’un autre détenu, aurait permis à Fourniret de mettre la main sur le trésor du gang des postiches enfoui dans un cimetière. Selon ce que déclareront les postiches, il y en avait pour « 600 à 800 millions d’anciens francs », 34 lingots et des milliers de pièces d’or.
S’il semble établi que Fourniret a bien étranglé la compagne d’ Hellegouarch pour mettre la main sur une somme conséquente, l’affirmation selon laquelle il s’agisse du magot des postiches pose question. Selon le récit que ces derniers ont livré, ils auraient peu ou prou indiqué à divers compagnons de cellules leur cachette pour s’apercevoir – des années plus tard – qu’on ne pouvait faire confiance à personne en ce bas monde. Autre fait sur lequel il est soigneusement fait silence : le long compagnonnage d’Hellegouarch avec le groupe Action Directe… « La justice a inexplicablement négligé de joindre cette affaire aux poursuites et n’a pas trouvé le corps. Le dossier, qui semble aujourd’hui prescrit, n’est pas reproché au tueur et n’était examiné que dans le cadre de l’examen de sa personnalité », observe Reuters.