Le cercueil est resté ouvert vendredi de 21 heures à 23 heures, au Stade de France que tous puissent voir le visage du défunt : l’équipe de France de football. C’est où exactement, la Biélorussie ?
Sous terre. Une longue file. Compacte. Silencieuse. Parents, grands-parents, enfants, cousins. Marchent au pas. Tête basse. Les habits froissés par la déception. Des guenilles siglées Hac, Havre Athletic Club, doyen des club professionnels, passent là. Direction le RER D. Plaine Saint-Denis Stade de France, 80 000 personnes viennent d’assister à un enterrement. Sans mise en bière, breuvage quasi interdit aux alentours des stades français. Triste. Le cercueil est resté ouvert de 21 heures à 23 heures, au Stade de France que tous puissent voir le visage du défunt. L’Equipe de France de football.
Les Biélorusses se sont chargés de mettre la dernière pelletée. 1-0 à la 86e minutes. Une hola de rumeurs parcourt le Stade. "C’est où EXACTEMENT la Biélorussie ?". Loin, très loin. A l’Est. Au-delà de la 100e place au classement Fifa, aucune participation à une quelconque compétition internationale depuis la chute du mur. Le quart monde du ballon rond. Qui a refermé la bière des Bleus.
Pas crispant. Blasé. Par l’absence. De jeu. De fougue. D’envie. Et la foule, à mesure que la messe est dite, peine à retenir un bâillement devant un spectacle vu tant de fois. Et de sourire en voyant ces enfants de chœur qui chantent aussi bien La Marseillaise qu’ils s’abîment en récitant les prières.
Dans ses envies de relances propres mais frustes, le défendeur Adil Rami suscite l’empathie. Voisin de droite. "Il a gardé quelque chose du monde amateur". Voisin plus à droite. "Oui, le niveau". Dernier loustic. "En bridge". Sourires gênés. "On le sent pas ce match".
Pensionnaire du Stade rennais le milieu Yoann Mvila découpe à tout-va. Un gai bûcheron à l’abattage de jambes plaisant. "Il finira pas le match". Bien vu. Pas d’expulsion mais porté disparu en 2e mi-temps. "On a vu un tir cadré déjà ?". 45e, le moment choisi par Florent Malouda pour alerter le portier biélorusse… qui essaiera de faire tomber sa cage quelques minutes plus tard. "Au moins ils nous font rire. Et l’important ça reste de faire marrer les potes". Le public aussi en met une couche. Aucune action, pas d’intensité, mais la foule se meut. Hola ! "Bande de footix", grommelle une voix caverneuse avec une pointe d’accent.
Puis vint un bref espoir. Début de mi-temps. Les Français attaquent vers nous. Un tir, puis deux, puis trois…puis rien. "Tu le vois Valbuena". "Ben non, ça doit être qu’il joue". Le petit Marseillais se démène, au risque de faire couler sa gomina. Mvila laisse passer le ballon et un joueur biélorusse devant lui. Valbuena tente un lob de collégien sur le gardien adverse. L’attaquant parisien Hoarau semble tout troublé, au point de marcher pour regarder ses partenaires.
De courts sifflets pour accompagner le but biélorusse. Une petite bronca pour saluer la défaite. Aucune mauvaise foi pour la justifier. Au moins la mise à mort de Bloemfontain, en Afrique du Sud avait l’odeur du sang. Une exécution au milieu des chants, des Vuvuzelas, et d’un peuple heureux.
Le Stade de France ne ressemble pas à un stade de ballon. Ni les Bleus à une équipe de football. Et l’enterrement a manqué de panache.
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Ah bon,L.Blanc n’est pas un privilégiè,lui ?
Sais-tu conbien il touche,hé,hé ?
C’est son père qui doit être heureux…les syndicats Français,en particulier la CGT,roulant toujours pour elle et n’inspirant que du dégoût…sauf pour les gogos,évidemment ?