À l’orée du mois d’août vient l’heure de l’épopée romanesque, du voyage à travers l’histoire et les contrées lointaines. Ainsi Claude Mossé narre t-il l’histoire de Gengis Khan dans « La Pelisse de Zibeline », roman publié aux éditions Pascal Galodé.
Sur la plage le temps s’allonge, comme vous, dans la maison des champs ou des montagnes avec une glycine qui, comme vous, a soif, dans l’appartement de la ville où, comme vous, le béton brûle : on a chaud et on s’ennuie. Parfois. Un moyen de raccourcir le temps et de se rafraîchir, corps et mémoire, est de lire un livre « épatant », comme ne le dira plus Guillaume Durand sur les écrans d’une quelconque usine à mensonges. Ce bouquin là est un peu gros mais le temps n’est-il pas aux obèses, et ce n’est pas parce que son histoire vous souffle qu’il est boursouflé. J’en arrive enfin au titre, qui est un peu con, « La Pelisse de Zibeline » et le contenu vaut mieux que la vitrine. Claude Mossé, « journaliste et écrivain » comme on l’écrit dans les pages littéraires du Monde -l’un irait-il sans l’autre ?- est un champion discret de la résurrection de la mémoire du temps, des histoires de l’Histoire. Attention, équipé de cette Pelisse-là, vous n’entrez pas pour autant dans la boutique de Castellot-Decaux, les Roux-Combaluzier du genre. Sans emprunter le code de Da Vinci, Mossé bricole les faits pour qu’ils soient plus jolis, plus étonnants plus épatants donc, pour reprendre Guilland Duraume.
Après nous avoir entraînés jadis dans les alcôves de tous les papes d’Avignon, chez les Borgia et fait grimper sur tous les bûchers, cette fois Mossé et sa Pelisse (bien montée) nous installe dans la yourte de Gengis Khan. Un garçon un peu turbulent mais pas plus meurtrier qu’un été de Bush, que Saladin (dans le bouquin nous assistons à la prise de Jérusalem) ou notre frère Napoléon. L’auteur nous emmène, en bateau, des steppes au palais des Doges, à cheval pour la prise de Pékin par les cavaliers Mongols. C’est Hollywood à l’encre noire, le choc des civilisations mais pas celui décrit par quelques crétins d’aujourd’hui. Alors vous me dites : « Mais que fait la Pelisse ? » et je vais vous répondre, « elle m’enchante ».