Alain Riou nous met en garde contre l’élitisme des lignes de métropolitain et préconise des binômes politiques sur banquette.
Malgré des relations apaisées avec le couple présidentiel, Mme Dati a perdu ses voitures de fonction. Bakchich nous a même révélé l’existence d’une troisième auto secrète. Des voix s’élèvent pour suggérer qu’elle prenne le métro. L’idée n’est pas sans pertinence. À l’heure des économies d’argent et de carbone, le budget transports de nos élus peut être mis sur la sellette. Cela dit, le métro peut induire des effets pervers.
Suivant les lignes assignées par leurs fonctions, nos dirigeants pourraient être conduits à favoriser leurs compagnons de wagon habituels : tentation d’une politique élitaire pour ceux qui, comme M. Claude Goasguen, député du XVIe arrondissement, emprunteraient surtout la ligne 2 (Étoile, Victor-Hugo, Porte-Dauphine), la 9 (La Muette, Jasmin, Ranelagh) ou la 10 (Mirabeau, Chardon-Lagache, Église-d’Auteuil). Attrait, en revanche, du populisme pour Mme Lagarde, que sa mission entraînerait inévitablement vers une 6 roturière (Dugommier, Quai de la Gare, Bercy).
Conservons donc les voitures de fonction, mais en mettant en pratique l’initiative si courageusement promue par Mme Pécresse lors de la campagne des régionales : le covoiturage.
Il s’agirait de ne pas faire n’importe quoi. Une commission ad hoc serait constituée pour former des synthèses bénéfiques. Mme Alliot-Marie, par exemple, si inutilement sèche, gagnerait sans aucun doute à partager son siège avec l’onctueux M. Bertrand. M. Douillet, l’homme fort du régime et qui prend de la place, ferait banquette commune avec M. Woerth, si maigre qu’on dirait une subvention à la culture. M. Apparu, ministre du Logement qui cherche d’urgence 70 000 appartements en Ile-de-France, compagnonnerait de la façon la plus heureuse avec Georges Tron, qui connaît les bons plans. Pour M. Joyandet, qui n’a que trop pollué avec ses jets privés, un Vélib’ à deux places, avec M. Borloo. Mme Dati retrouverait donc une voiture, mais flanquée de Mme Morano, qui s’habille si mal et à qui elle pourrait montrer les meilleures boutiques, en passant.
Restent ceux qui ne peuvent s’entendre avec personne : on les mettrait dans la voiture du Président.