Heureux pays qui donne sa chance aux jeunes ! Au Zimbabwe, l’ami dictateur Mugabe a décidé de leur confier un domaine hautement sensible, la répression politique.
Au début de la crise zimbabwéenne, Robert Mugabe a pu compter sur l’association des vétérans de la guerre d’indépendance pour faire le coup de poing (et plus) contre les rallyes du MDC (le mouvement d’opposition dirigé par Morgan Tsvangirai) et pour intimider les Blancs zimbabwéens récalcitrants devant sa politique de redistribution des terres. Mais les promesses non tenues d’un avenir radieux grâce à une distribution anarchique des terres ont fini par lasser même les plus pauvres tandis que l’armée zimbabwéenne n’est plus sûre à 100% (un général, Solomon Mujuru, joue la carte de la dissidence à l’intérieur du parti de Mugabe et Harare bruisse de la rumeur d’exécution de 14 officieux séditieux la semaine dernière). Instrument autrefois zélé de la répression anti-MDC, la police elle-même semble troublée par une situation économique qui ne cesse de se dégrader.
Heureusement pour Mugabe, il reste les jeunesses du parti, le National Youth Service (NYS). Alors que le visage tuméfié de Morgan Tsvangirai apparaissait sur les chaînes de télévision internationales et provoque un torrent de protestations diplomatiques, un jeune de 22 ans qui a rejoint le NYS en 2005 s’enfuit d’un des camps d’entraînement et raconte, à l’étranger, le quotidien de sa « formation ». Initiation à la torture sur des prisonniers politiques, sabotage de la voie de chemin de fer Harare/Bulawayo (attribué a l’opposition), espionnage de certains ministres suspectés de dissidence, attaque d’un rallye de l’opposition, viols, disparition de cadavres, etc.
Un vrai contrat d’apprentissage, le tout sous l’œil bienveillant d’un membre de la Central Intelligence Organisation, les services de renseignement zimbabwéens.
L’enlèvement du journaliste Edward Chikomba le 29 mars à Harare ne serait, dès lors et selon toute vraisemblance qu’un rendu de travaux pratiques. Licencié de la chaîne publique ZBC en 2002 lors d’une purge collective par le ministre de l’Information, Edward Chikomba a eu le tort de fournir les images de Morgan Tsvangirai sur son lit d’hôpital à des médias occidentaux. Son corps a été retrouvé deux jours plus tard à Darwendale.
Devoir moins fignolé, Gift Phiri, le rédacteur en chef du journal The Zimbabwean, a été tabassé durant sa garde à vue et accusé de pratiquer le journalisme sans accréditation (les demandes d’accréditation ne sont quasiment plus délivrées par les autorités).
En chute libre depuis 2000, Robert Mugabe prépare les élections présidentielles de l’année prochaine par la répression pure et dure (escadrons de la mort, prisons secrètes, torture des opposants, etc.), telle qu’on la pratiquait en Amérique du Sud dans les années 70 ou dans l’Afrique du Sud de l’Apartheid. Une bonne école dont Mugabe suit, à la lettre, les leçons.
Après les membres de l’opposition, les médias indépendants sont actuellement la cible privilégiée du régime. À Harare, il est maintenant commun pour les journalistes indépendants de voir leur nom émarger sur une des listes à en-tête des services de renseignement qui énumèrent les personnes à faire disparaître. Mais le décès de Edward Chikomba montre que le régime ne pratique pas que l’intimidation. Ah, la fougue de la jeunesse…
Les félicitations de Gbagbo à Mugabe
Source : Fraternité Matin (Abidjan) ACTUALITÉS 18 Avril 2007 Publié sur le web le 19 Avril 2007 Abidjan
" Monsieur le Président et Cher Frère,
La commémoration de la Fête nationale de la République du Zimbabwe m’offre l’agréable occasion de vous adresser, au nom du peuple et du gouvernement ivoiriens ainsi qu’en mon nom personnel, mes vives et chaleureuses félicitations.
En cette heureuse circonstance, je forme des voeux de santé et de bonheur pour Votre Excellence, ainsi que ceux de paix et de prospérité toujours croissante pour le peuple frère du Zimbabwe.
Je voudrais, enfin, saisir cette opportunité pour vous réaffirmer ma volonté d’oeuvrer, de concert avec vous au raffermissement des relations d’amitié et de Coopération entre nos deux pays, pour le triomphe d’une Afrique de paix, de justice et de liberté.
Très haute et fraternelle considération "
LAURENT GBAGBO
Président de la République de Côte d’Ivoire
Conclusion : "asinus asinum fricat" (l’âne se frotte à l’âne) proverbe latin