Quand le gouvernement Mitterrand redoutait la menace du subversif Villeneuve. Document.
Jamais à court d’archives, Bakchich est allé fouiller dans celles de la fameuse « Cellule de l’Élysée » qui dans les années 80 assurait la protection de François Mitterrand. Avec des méthodes, en particulier un recours intensif aux écoutes téléphoniques – qui devaient assurer à jamais sa notoriété. Le document que nous publions démontre une fois de plus que les super gendarmes n’étaient pas à court d’imagination.
Signée du patron de la cellule, Christian Prouteau, cette note concerne la sécurité de Régis Debray qui occupe à l’époque un poste de conseiller auprès du Président de la République. Des « informations alarmantes » seraient ainsi parvenues à la Cellule, au point de saisir le « ministre de la Défense » et de placer l’ancien compagnon de Che Guevara sous la protection du GIGN. Mais, précise la note cette protection s’exerce « le plus discrètement possible ».
Un souci qui s’explique alors par le passé de « guérillero » de Régis Debray qui fut on le sait pendant un bref séjour au maquis en Amérique du sud l’un des derniers compagnons de Che Guevara. Un ancien guérillero sous la protection des gendarmes, voilà qui pourrait bien faire ricaner et c’est donc un « secret » que tentent de préserver les hommes du Président. C’est dans ce contexte qu’apparaît le « fâcheux », Charles Villeneuve, alors journaliste à Europe 1. Ce dernier a eu vent des mesures prises et cherche à en savoir plus. Pire il possède « des détails très précis » s’alarme Prouteau jugeant indispensable d’en informer aussitôt Mitterrand. Mais où va se nicher la sécurité de l’État ?
D’autant plus piquant que l’ami Villeneuve n’a pas le profil d’un dangereux terroriste. On le dit même pas en mauvais rapport avec l’armée ce qui l’a d’ailleurs conduit à commenter moults défilés du 14 juillet.
Un frère gendarme, Charles est lui-même passé par l’École Militaire de Saint-Maixent, et on trouve encore trace de son passage à l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) organisme qui a pour vocation de promouvoir « l’esprit, la culture de défense ».
Charles Villeneuve n’est pas sans « touches » à la DGSE – nos services secrets – assurent les gens réputés informés, tandis que les imaginations les plus fertiles décryptent son parachutage à la tête du PSG, comme le souci des pouvoirs publics – s’agissant tout de même du club de la capitale –, que les magouilles inhérentes au ballon rond (si, si) restent contingentées dans des limites à peu près raisonnables. En clair il faut éviter que le PSG passe aux mains d’un fonds mafieux.
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