Chaises musicales avant la création de France Monde

Il est extrêmement rare, dans l’administration, qu’un agent retrouve un poste qu’il a précédemment occupé. Pourtant, c’est ce qui vient de se passer à la tête de la chaîne de la francophonie, TV5 Monde. En 2006, Marie-Christine Sarragosse démissionne de la direction générale de la chaîne, dont elle a la charge depuis 5 années. Mésentente avec son président d’alors, Jean-Jacques Aillagon, décidé à dépoussiérer TV5 de vieux réflexes administrativo-diplomatiques ? Peut-être, mais surtout, « virage personnel », comme elle l’avait expliqué devant les salariés réunis dans le hall de l’entreprise, située alors rue Cognacq-Jay.

Larme à l’œil (« MCS » est méditerranéenne), elle évoqua ce jour-là l’accident de tennis qui la cloua au lit un mois durant et qui l’aida à réaliser qu’elle pouvait se passer de TV5. Elle devrait dorénavant « prendre du temps pour [elle] », assura-t-elle à l’auditoire… Une belle et grosse ficelle, qui n’empêcha pas de nombreux fidèles de verser leur larmichette.

Un miracle de l’ouverture

C’est naturellement au Quai d’Orsay qu’elle est partie pantoufler durant 2 ans, attendant que les miracles de l’ouverture l’aident à réaliser son rêve : revenir à TV5 par la grande porte. Appuyée par Abdou Diouf, président de la francophonie et, à ce titre, protecteur de la chaîne et par le dircab de Bernard Kouchner, Philippe Etienne, qui assurait la tutelle de TV5 lorsqu’elle en était directrice générale, elle a dû attendre que le cafouillage France Monde nécessite une réorganisation de l’entreprise pour proposer sa candidature.

Personne n’y croyait, tant cela est contraire aux usages, mais voilà deux semaines, les yeux écarquillés, les salariés de TV5 ont vu réapparaître, tel un fantôme, Marie-Christine Sarragosse dans les bureaux de la chaîne. Même si elle n’a promis aucune chasse aux sorcières, certains commencent à entrevoir la sauce à laquelle ils seront mangés… Du réchauffé qui risque de coûter cher à certains.