Flavio Briatore, directeur de l’écurie Renault F1, est sous les feux de la rampe depuis la tricherie avérée de son équipe à Singapour. De quoi avertir sur la vie d’un homme d’affaires peu scrupuleux.
Que Flavio Briatore, qui est à la vertu ce que Madoff est aux placements financiers, ait pu rester bien installé dans l’univers de la Formule 1 pendant 20 ans est un bon indicateur de l’importance que ce monde attache à la morale. A propos de trader, et Flavio n’a cessé de gérer la F1 selon les principes de cet étonnant métier, souvenons nous que c’est en vendant des tuyaux à la bourse de Milan que Briatore, après avoir été moniteur de ski, a connu ses premiers succès d’argent. En quelque sorte en jouant les argents de change.
Pourtant, d’un complot l’autre, sautant comme dans un gué entre les combinaziones, Briatore ne s’est jamais fait coincer dans un coup tordu : Flavio fait peur et sait négocier. Un détail. Avoir pu racheter l’écurie Ligier, si chère (c’est le cas de le dire) à François Mitterrand, une entreprise pleine ressorts cachés, sans se faire pincer par le fisc, c’est assez fort. Mais peut être que Flavio a bon ange gardien ? Lui qui aime tant Taormina, en Sicile, là où Saint Michel, patron des purs esprits qui volent, tient une belle agence…
Mais voilà notre Flavio rattrapé par ses pairs de la F1, des garçons sympathiques mais qui, eux-mêmes, ne sont pas toujours en mesure de faire la différence entre le droit et le tordu. Largué par ses amis, Briatore a-t-il trahi le pacte de la bande ? Ne voilà-t-il pas, il y a un gros mois, que le patron de l’équipe Renault de F1 a met à la porte le pilote Nelsinho Piquet, brésilien et fils de l’ancien champion du monde Nelson Piquet. C’est vrai que le petit Piquet n’allait pas très vite. Mais ce qui est surprenant c’est que le fils a papa est remplacé par un autre fils de, celui d’un banquier suisse qui, sur le piste, est encore moins pressé d’arriver que le Nelsinho ? Mystère du sport… Non quand on sait que Flavio exerce aussi le noble métier d’agent de pilotes : en plaçant ses clients dans des Renault il est certain de gagner, au moins de l’argent.
La grosse affaire en cours la voici. Peu rodé à l’omerta sportive, le Nesinho, à peine débarqué de sa caisse pointue, balance une sale histoire d’arrière cuisine, le tout à la télé brésilienne Rede Globo : « Eh ben voilà. En 2008 lors du Grand Prix de Singapour, Flavio m’a demandé, pour faciliter la victoire de mon coéquipier Alonso, de me coller volontairement dans le décor. » La combine, selon le minuscule Piquet, est la suivante : Alonso, qui s’est mal qualifié, fait un gros baroud dès le départ et remonte comme une pendule. Puis ravitaille avant tout le monde. C’est alors que Piquet se lance dans le mur ; et implique l’intervention de la « voiture de sécurité ». Ce qui permet à Alonso de doubler ses adversaires qui, eux, sont scotchés aux stands ! Malin. Et ceci ne retire rien au talent du chauffeur espagnol qui mérite mieux que Briatore comme coach. Sur le coup, à Singapour, le doute fait métastase dans la tête de quelques esprits malins… mais la presse vante quand même la « science de la course » de Flavio.
C’est ce scénario, dénoncé par Piquet, que la Fédération Internationale de l’Automobile (honnête association toujours présidée par Max Mosley, facétieux personnage qui aime, en compagnies de putes, à se déguiser en prisonnier des camps de la mort) se prépare à examiner le 21 septembre. Inutile de dire qu’à l’annonce de cette mauvaise nouvelle l’honorable firme Renault à longuement regardé ses cothurnes en silence. Elle n’a pas le choix.
En vingt années de compagnonnage de piste, l’association du losange et du Flavio a mis sur les étagères autant de trophées que de pesants secrets. Si l’ancienne Régie ne soutient pas Flavio, cet excellent homme ayant de la mémoire, c’est lui qui pourrait délirer sur des thèmes aussi tordus que cette mise au Piquet dont elle est l’objet. C’est donc contre cet employé mauvais coucheur, qu’en prudes hommes, que ceux qui désespèrent Billancourt ont lancé la contre attaque, menaçant Nelsinho d’un procès pour « chantage »…
Mais de quoi donc, dans le genre chaud et confidentiel, le délicat Briatore pourrait parler ? Par exemple, de Supertec, société fondée en 1999 par Flavio. Alors que Renault s’est retiré de la course, mais continue à produire des moteurs, Briatore lance cette boîte chargée de commercialiser le merveilleux propulseur à 10 cylindres. Quelle guêpe pique Renault alors que les deux années précédentes, en 97 et 98, les mêmes blocs ont été vendus sans problèmes aux clients par la firme elle-même, sous la marque Mécachrome ? C’est le nom du sous-traitant qui fabrique les moteurs de l’ancienne Citadelle Ouvrière en suivant les consignes des ingénieurs Renault ? Imaginons, à Ghosn ne plaise (et il n’est pour rien dans cette vieille histoire), que Flavio mette sur Internet les comptes de Supertec…
Taisons-nous tous, le secret industriel (et donc financier) n’est-il pas une chose sacrée ?
Lire ou relire sur Bakchich.info :
Accessoirement, Felipe Massa y perd le titre de champion du monde.
Mais surtout, la vie du Nelson Piquet junior, et celle des autres pilotes a été mise en danger.
La sanction devra être exemplaire.
Après les vagues de suicide au technocentre, la politique discutable l’entreprise incarnée par C.Goshn (objectifs de contrat 2009 inatégnables) et la mévente d’un certain nombre de modèles, qui sont désormais camouflés par la crise : les hauts dirigeants de renault, à l’instar de ceux de ce merveilleux monde médiatico financier doivent se remettre en cause. Ce ne sera pas le cas, comme partout. Briatore avait de bonnes raisons de dépasser définivement les bornes. Il devient donc un bouc émissaire "coupable" de choix. Désolé.
Cet article est une grosse daube diffamatoire visiblement écrite par quelqu’un qui ne connait rien à la Formule 1.
Vous baissez, Bakchich, vous baissez…