SMP, le distributeur du Taser- pistolet à létalité réduite selon la police- a perdu son procès en diffamation contre Besancenot. L’histoire n’est pas finie. SMP fait appel.
Entre le Taser, pistolet à impulsion électrique, et Olivier Besancenot, le facteur Rouge du XVIIIe arrondissement, l’histoire d’amour a commencé par des mots doux. En juin 2007, sur son blog, Olivier électrise SMP Technologies, distributeur du Taser en France, en affirmant que les pistolets auraient « probablement déjà fait taire plus de 150 personnes aux USA ». Et d’avoir réitérer ses propos dans 20 minutes. « Dans le meilleur des cas, il y a des doutes. Dans le pire, le Taser peut tuer ». Des mots doux qui ont fait monter le rouge au front du pdg de SMP Antoine Di Zazzo : procès en diffamation.
Et en octobre dernier, surprise, six personnes dont Antoine Di Zazzo, se retrouvent mis en examen pour avoir commandité une enquête sur le petit Olivier, tout à la construction de son Nouveau Parti Anticapitaliste. Sans doute pour en connaître plus sur son soupirant.
Las, les deux hommes n’arrivent jamais à se voir. Di Zazzo n’a pas assisté au procès en diffamation, que Besancenot a utilisé comme tribune pour déclarer son amour du Taser. Et ne sera pas là non plus aujourd’hui pour le rendu du verdict. « Je suis en déplacement à Brazzaville et j’attends sans anxiété le verdict », a-t-il déclaré à Bakchich, qui, ces derniers jours, a apporté quelques pièces au dossier.
Des notes internes qui laissent à penser que, pour les pontes de la police, le Taser tue mais modérément…et que son contrôle reste à désirer.
Ce n’est que partie remise. Fort remonté contre « ce gag de la justice », Antoine di Zazzo a décidé de faire appel de la décision. « Il faut arrêter la plaisanterie, l’offre de preuves de Besancenot a été rejetée, il n’y a toujours pas de preuve que le Taser tue, et on le relaxe pour bonne foi », insiste le patron de SMP, qui n’hésite pas à taxer la justice de frilosité. « Je me doutais un peu qu’on ne condamnerait pas un leader politique ». Mais sans rancune et à la prochaine donc… « J’ai plutôt des sympathies pour Besancenot et ce qu’il représente ». Pas sûr que le Che de Montmartre soit sensible à une telle attention. Ni l’entourage de Di Zazzo d’ailleurs. « On risque de donner une nouvelle tribune à Besancenot », craint Me Versini, conseil de SMP.
Mais au moins Taser a-t-il reçu une décharge d’affection d’outre-Manche. La police britannique devrait bientôt commander 10000 pistolets électriques. Nul n’est prophète en son pays.
Les deux articles de Bakchich :