Al Qaïda dans les pays du Maghreb islamique a fini par revendiquer la série d’attentats perpétrés en Algérie entre le 4 et le 8 juin. L’ex-GSPC est particulièrement prolixe au sujet de l’opération qui a visé la société française Razel et communique son propre bilan des victimes.
Le groupe algérien d’Al Qaïda dans les pays du Maghreb islamique (AQMI) vient de revendiquer la série d’attentats perpétrés entre le 4 et 8 juin en Algérie (Lire ou relire dans Bakchich Algérie : reprise des attentats), dont celui visant les employés de la société française de BTP Razel, à Beni Amrane, à l’est d’Alger. Plus que se rappeler au bon souvenir des autorités algériennes, l’ex-GSPC apporte surtout une nouvelle – et troisième – version des faits. Avec au programme de nouveaux bilans des victimes qui tombent en pleine polémique opposant les médias étrangers basés à Alger, tout particulièrement l’AFP, et les responsables sécuritaires du pays.
Accusée par le Ministère algérien de la Défense d’avoir gonflé le nombre de victimes de l’attentat, en évoquant treize morts et non pas deux, comme établi officiellement, l’AFP s’était vue retirée aussi sec son accréditation le 11 juin. Pourtant, selon le communiqué d’AQMI diffusé sur les forums djihadistes en arabe, daté du 12 juin et que Bakchich s’est procuré, « l’agence française s’approchait le plus de la vérité » en publiant ce chiffre. Faisant ainsi preuve d’une « belle hardiesse qui a réjouit les moudjahidines », ajoutent les signataires, malgré « les efforts des renégats de la sécurité algérienne à vouloir contrôler l’information sécuritaire par le mensonge et la dissimulation ».
Version AQMI, l’attaque du 8 mai contre le convoi de l’entreprise française, baptisée « attaque du martyr Abdel Rahmane », a ainsi « tué deux Français et 37 militaires » sans compter « les dizaines de blessés dans les rangs des renégats ». Et ce n’est pas faute d’avoir « prévenu à maintes et maintes reprises la société Razel des conséquences de sa présence comme celles des autres compagnies croisées, qu’elles constituaient des cibles pour les moujahidines et que les renégats [le régime algérien, NDLR] étaient incapables de les protéger ».
Autres rectifications, vraies ou fausses, apportées aux informations diffusése, celles concernant les deux autres opérations contre les forces de sécurité : contrairement à la version officielle relayée par les agences, il n’y a pas eu un, mais « deux kamikazes » à avoir frappé la caserne de la Garde républicaine de Bordj El-Kiffan (banlieue est d’Alger) et le café la jouxtant : « les héros martyrs Youssef Abou Bassir Al-Assami et Ibrahim Al-Adham », dont les photographient figurent sur le communiqué d’AQMI. Comme il n’y a pas eu trois, mais bien « selon notre correspondant sur place » (sic !) « 23 morts parmi les renégats de la Garde républicaine ». Quant à l’attaque menée le 6 juin près de la caserne située à proximité de Delly, toujours à l’est d’Alger, ce ne sont pas six, comme le veut la version officielle, mais « pas moins de 14 militaires », selon le groupe, à avoir succombé.
Soit, selon Al Qaïda, un bilan total de 72 membres de l’armée et deux Français… en trois opérations et cinq jours ! A quand une convocation du dircom’ d’AQMI au Ministère de la communication algérien pour « diffusion de fausses informations » ?