Pendant la Coupe du Monde, l’actualité ne s’arrête pas au Moyen-Orient.
La mort du chef d’Al-Qaeda en Irak, Abou Moussab al-Zarqaoui, a fait cette semaine la une de tous médias arabes… et français. Nous n’y reviendrons donc pas. Mais tout de même, sale semaine pour la famille et les amis du disciple de Ben Laden.
Le Jordan Times daté du 10 juin nous apprend que Omar Khalayleh, le cousin de Zarqaoui qui avait été arrêté en mai à Amman, a officiellement pris connaissance jeudi dernier des charges qui pèsent contre lui : « Omar Khalayleh, 30 ans, est accusé d’avoir planifié des attentats contre des cibles américaines et d’avoir recruté des militants pour combattre les troupes américaines en Irak. » On est jamais aussi bien servi que par les siens. Le Kuwaït Times ajoute dans son édition du 12 juin que « quatre députés jordaniens ont été arrêté dimanche à Zarqa alors qu’ils faisaient partie des centaines de personnes venues présenter leurs condoléances à la famille de Zarqaoui. Les quatre hommes font tous parti du Front d’action islamique et sont accusés “d’avoir exprimé leur sympathie à l’encontre de Zarqaoui” ». Particularité jordanienne : les députés ne pourront pas se protéger derrière l’immunité parlementaire, celle-ci n’étant tout simplement pas valable lorsque l’Assemblée est en vacances, ce qui est présentement le cas. Ils encourent donc jusqu’à dix ans de prison.
De son côté, Al-Arab, quotidien basé à Londres, nous éclaire dans son édition du 9 juin sur la façon dont l’Islam peut se montrer parfois étonnamment plus permissive que les autres religions, bien loin des clichés : « Le grand mufti d’Egypte, Ali Gomaa, a élaboré une fatwa pour permettre l’avortement si l’enfant conçu est le fruit d’une union illégitime. » Ali Gomaa a une façon très personnelle de légitimer ces petits arrangements : « Pendant les 120 jours qui suivent la conception, Dieu n’a pas encore insufflé l’esprit du fœtus et il est donc possible de mettre un terme à la grossesse dans certains cas spécifiques. » Restrictif, mais toujours bon à prendre.
Cette semaine, l’hebdomadaire francophone la Revue du Liban consacre un dossier aux opposants syriens : « Une cinquantaine de personnalités opposées au régime de Damas, dont l’ancien vice-président syrien Abdel-Halim Khaddam qui vit en exil en France et le chef de la confrérie des Frères musulmans de Syrie, Ali Sadreddine al-Bayanouni, ont tenu leur première rencontre à Londres. Cette opposition syrienne en exil a choisi de se constituer en un mouvement qui a pris pour nom le Front de salut national (FSN) et appelé à l’issue de ce congrès fondateur, tel que l’ont qualifié ses membres, les Syriens et les forces armées du pays “à briser les barrières de la peur”. L’opposition s’est même prononcée en faveur de l’édification d’un Etat moderne, civil et démocratique, basé sur la pluralité et le transfert pacifique du pouvoir”. » De biens belles intentions mais tout de même : difficile de croire qu’Abdel-Halim Khaddam, l’une des principales figures de la vieille garde du parti Baas et un pilier du régime de feu Hafez El-Assad, soit devenu un homme épris de liberté et de démocratie. Idem pour les Frères musulmans qui ne sont pas un modèle en matière de libertés. La Revue du Liban signale par ailleurs que « 14 militants syriens des droits de l’homme détenus par le régime, ont décidé d’entamer une grève de la faim. Ils demandent à comparaître libres devant les tribunaux chargés de les juger. Parmi les détenus : l’écrivain Michel Kilo et deux militants des droits de l’homme : Anouar Bounni et Mahmoud Merhi. »
Finissons sur une note bien plus infantile. L’info qui nous aura fait sourire cette semaine (quoique…) : le retour de Mickaël Jackson. Dans Al-Arab du 9 juin, on peut lire que « la star américaine, qui réside au Bahreïn depuis son acquittement dans une affaire de pédophilie aux Etats-Unis, a créé un nouveau label en collaboration avec un membre de la famille royale, Abdullah Hamad al-Khalifa ». Et devrait sortir un nouveau disque. Bahreïn, terre de rédemption ?