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Star Trek : la petite Enterprise de J. J.

Nanar / mercredi 6 mai 2009 par Marc Godin
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Quand Kirk rencontre Spock. Roi du marketing, J. J. Abrams raconte la genèse de deux légendes de la SF.

« Mon divorce m’a coûté une planète. » Depuis des années, les geeks et les branchés tentent de nous persuader que J. J. (pour Jeffrey Jacob) Abrams est quelque chose comme le messie du ciné et de la télé, voire le nouveau Spielberg. Créateur d’Alias et de Lost, réalisateur de Mission : Impossible III, producteur de Cloverfield, Abrams, 42 ans, look de comptable, transforme tout ce qu’il touche en paquets de dollars. C’est en fait l’employé du mois des studios à la ramasse qui doivent réactiver la franchise Mission : impossible, bousillée par Tom « La Sciento, c’est trop cool » Cruise, faire un film de monstres japonais après le caca katastrophik de Roland Emmerich, ou remettre au goût du jour cette vieille baderne de Star Trek et ses persos rigolos en pyjama.

Star Trek - JPG - 17.5 ko
Star Trek
© DR

Roi du marketing, J. J. est très malin, mais il utilise à chaque fois les mêmes (grosses) ficelles : repartir à zéro, faire jeune, être cool. Pour Star Trek, J. J. revient donc aux sources de la mythologie Star Trek, à savoir à la rencontre originelle entre le capitaine Kirk et Spock, leur jeunesse. Pas vraiment original puisque c’est le « concept » que nous déclinent tous les studios de films de super-héros, notamment le dernier Superman, Iron Man ou le très mou du genou Wolverine.

Les ados de l’espace

Le jeune James Tiberius Kirk est un rebelle, un vrai. Il n’aime pas les ordres, fait de la moto sans casque, drague les gonzesses et se bagarre le samedi soir dans les bars. Bref, c’est un héros américain. Mais c’est surtout un teenager. Et voilà le coup de ripolin de J. J. : faire de tous les personnages de Star Trek des ados de l’espace, tyrannisés par leurs hormones. Cela donne un coup de jeune à la série vieille de 43 ans et surtout, cela permet au public bouffeur de pop corn de s’identifier totalement aux héros. Pour le reste de l’histoire, J. J., épaulé par les deux scénaristes de Transformers - des pointures, donc - lâche ses cadets plein de sève à la poursuite de Nero le Romulien (je vous jure), un malfaisant tatoué qui fait disparaître les planètes en générant des trous noirs. La galaxie serait-elle en danger ? Peut-être, mais un peu moins que le scénario et que l’intelligence du spectateur.

Un teen-movie à 150 millions de dollars

Pour masquer le vide sidéral du script, J. J. fait un teen-movie à 150 millions de dollars, du pur J. J. Au programme, des blagues pas drôles (voir la citation en début d’article, oui, tout là-haut), des gags tout pourris (l’allergie de Kirk et ses mains qui gonflent), des acteurs jeunes et jolis à regarder, mais qui n’ont pas grand chose à jouer (Chris Pine, épatant dans Mi$e à prix, arbore le même air constipé pendant 2h10), des effets spéciaux pas top, pourtant réalisés par ILM, et un coup de théâtre toutes les dix minutes, avec de la musique TRES forte, pour réanimer le spectateur hagard. Pas vraiment fan de la série qu’il trouve « fun, mais sans plus », J. J. pique ses idées à droite et à gauche, pille l’industrie du jeu vidéo et nous ressert des scènes entières de Star Wars, Le Trou noir, Sphère, Alien… Son Star Trek s’apparente à une attraction de fête foraine : c’est coloré, vulgaire, rapide, mais surtout vide et vain. Et oublié dès que l’on descend du manège.

Abrams vs Spielberg

Pour finir, un mot sur la comparaison J. J. Abrams-Steven Spielberg. À 24 ans, Spielberg bouclait Duel en 12 jours pour la télé et trois ans plus tard, il signait Les Dents de la mer, plongée au cœur de nos peurs les plus troubles, sublimée par une mise en scène de génie. J. J. est quant à lui un as du marketing, capable d’enrober une vieille merde et d’en faire un produit d’appel frais et parfumé. Un cinéaste ? C’est celaaaaa, oui.

À lire ou à relire sur Bakchich.info :

La dérive sanglante d’un mouvement d’extrême gauche japonais. Un cocktail Molotov cinématographique.
Science-fiction, voyage dans le temps, terrorisme nucléaire et star du X : un trip psychédélique, entre nanar postmoderne et chef-d’œuvre du troisième type.
En Amérique du Sud, l’agent triple 000 poursuit de méchants nazis et kasse du juif. Drôle ?

Star Trek de J. J. Abrams avec Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Eric Bana, Bruce Greenwood.

En salles le 6 mai.


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4 MESSAGES

Forum

  • Star Trek : la petite Entreprise de J. J.
    le samedi 9 mai 2009 à 13:07, masslor a dit :

    J’ai été le voir hier en tant que fana de SF…plutôt indulgent en général.

    J’adhère totalement au commentaire avec quelques nuances :
     les ados sont trop caricaturaux… et les teenagers actuels auront du mal à s’identifier car ceux du film correspondent trop au prototype de l’amérique profonde des années 70 : le héros principal est donc une sorte de james dean plouc. Même le russe fait plouc du middle ouest.

     Je confirme le creux du scénario, mais je tiens à préciser qu’il y a pire : les incohérences permanentes du non-scénario qui font qu’on n’y croit pas un seul instant. Plus génant, les fans de la série connaissent bien évidemment comment a débuté la série (on la trouver sur le web). Réinventer un nouveau début, totalement opposé à celui de la série est à mon sens malvenu.

    _Enfin, j’ai du mal à comprendre que ce film ait coûté si cher : à part quelques scènes comme celles sur la plateforme de forage, le reste fait "cheap" à l’image des romuliens et de leur vaisseau, des loubs avec des tatouages mélanésiens et des mini-oreilles pointues dans un vaisseau en carton pâte, et trois clampins ) l’intérieur….aucun effort d’originalité et d’imagination.

    Bref, cela fait cher le téléfilm….car cela ne vaut pas mieux qu’un téléfilm sensé lancer une série.

    Bref, j’ai été très déçu.

    JL

    • Star Trek : la petite Entreprise de J. J.
      le mardi 12 mai 2009 à 09:13, Godin Marc a dit :
      Vous avez raison. Le scénario est inexistant, mais de cela, on a l’habitude dans les grosses machines pour ados. On pouvait néanmoins penser que les effets spéciaux seraient un véritable feu d’artifice. Tout faux. Tout est laid et très cheap : en fait, un peu comme la série, tournée avec une poignée de dollars et quelques pyjamas. Où sont passés les 150 millions de dollars ?
  • Star Trek : la petite Entreprise de J. J.
    le jeudi 7 mai 2009 à 01:25

    De toute façon "Star Trek" n’est jubilatoirement valable que dans la version série à 2 balles ( genre : les costumes d’E.T. qui tombent…si ! si ! regardez bien )de la fin des 60’s : idéologie Kennedienne des "Nouvelles Frontières" tous unis ( le Blanc Kirk , le Jaune Sulu, la Noire Uhra, le "Rouge" Tchékov, sans parler du sang-mélé de Spock…et même l’ Ecossais - ha !ha !- le prolo Scott )

    Tout le reste n’est qu’iconoclaste.

    Du Spockien,

    Âne de démocrite

  • Star Trek : la petite Entreprise de J. J.
    le mercredi 6 mai 2009 à 14:33, J_P_M a dit :

    D’accord pour le génie de Spielberg dans Jaws (et bien sûr dans Duel). Mais il a un peu mal vieilli à partir de La couleur pourpre, quand il a commencé à se prendre au sérieux.

    Moralité : messieurs les réalisateurs de génie, un conseil, mourez jeunes !

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