Les 16 et 17 novembre dernier, s’est tenue à Oslo la conférence annuelle de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE). Cette brave assemblée ambitionne tout bonnement d’épurer le secteur extractif (pétrole et gaz notamment) de toute corruption. Un vaste programme un peu moins chimérique qu’il n’y parait, tant il est soutenu par tout ce que la communauté internationale compte d’instance, FMI et Banque mondiale incluse.
Mieux, le processus de validation des critères ITIE pourrait, dans un avenir proche, conditionner les réductions de dettes accordées aux pays les plus endettés, dont quelques pays africains…
Cela tombe bien, un Congolais a été nommé au Conseil d’administration de l’ITIE, Christian Mounzeo. Un nom dont la seule prononciation hérisse oreilles et porte-feuilles du trop respecté président congolais Denis Sassou Nguesso. Fer de lance des familles des victimes du Beach, inlassable militant des droits de l’homme et habile pourfendeur de la corruption, Mounzeo, en compagnie de Brice Mackosso n’en finit plus de chercher querelle à Sassou. Dernière lubie en date, vouloir rendre transparent la gestion des colossaux et très volatiles revenus pétroliers du Congo.
Le clan Sassou a alors lâché les juges à leurs trousses. Les si intègres magistrats congolais les harcèlent depuis avril en les accusant de faux, usages de faux, et dernièrement d’abus de confiance. Comme l’avait révélé Bakchich (in Bakchich #3 du 6 octobre) l’accusation ne porte pas sur grand chose et la procédure paraît un brin téléguidée. Malgré le soutien affiché et ostentatoire de la Banque mondiale et son patron Paul Wolfowitz en tête, aux deux hommes, la « justice congolaise », continue son oeuvre. Et les coups de fils et « conseils » à leurs familles redoublent.
Et en écho à la nomination au conseil d’administration de l’ITIE de Christian, qui asseoit un peu plus l’envergure internationale de son combat contre la corruption, les tribunaux congolais en ont remis une couche.
Les si droits magistrats de Pointe Noire ont décidé le 24 octobre dernier, de relancer une instruction pour abus de confiance à l’encontre des deux compères. Et ont reporté leur procès au 14 novembre. En prime, la présidente du tribunal a lancé un mandat d’amené à l’encontre des « deux ennemis de la République ».
La transparence et les pressions internationales, Sassou s’en fout.