Penser que Bernard Arnault, le milliardaire président du groupe de luxe LVMH, puisse mettre en péril l’indépendance des Echos, qu’il veut acheter à tout prix, relève du « procès d’intention ». L’intéressé l’a assuré dans une interview au Figaro (4 juillet) : « Je ne suis jamais intervenu dans les différents journaux du groupe LVMH. » Bizarrement, les journalistes de La Tribune n’ont pas les mêmes souvenirs que lui. Bah, Bernard Arnault veut nous détendre et nous faire rire alors que la météo nous plombe le moral. Penser que des raisons politiques expliquent la suppression de l’émission La bande à Bonnaud par le directeur de France-Inter, Frédéric Schlesinger, relève là aussi du « procès d’intention ».
C’est le nouveau truc à la mode : à peine soulève-t-on une interrogation, on est accusé de « procès d’intention ». Quel meilleur moyen de faire taire les mauvais esprits en ce temps de sarkozysme triomphant ! Vous êtes donc priés de le noter : accuser notre grand timonier de l’Élysée de vouloir supprimer les droits sociaux, de faire des cadeaux fiscaux aux plus riches, de faire la chasse aux sans-papiers, enfants compris, tout cela relève du « procès d’intention ». D’ailleurs, avez-vous vu des reportages sur ces thèmes à la télévision ? Non. Alors, tout est parfait
Si on se laissait aller, on pourrait penser pas mal de trucs
vaut mieux pas
tout le monde il est beau tout le monde il est gentil
soyons nuancés, en plus. c’est à dire centristes.
les gouts et les couleurs ça se discute pas
c’est la naïveté volontaire, ça permet toujours d’être dans le bon wagon, d’être bien serré dans le peloton.