Pékin 2008 pour les Jeux d’été, Sotchi 2014 pour les Jeux d’hiver. Le comité international olympique a décidé de se placer sous la bannière des droits de l’homm. Pus vite, plus haut, plus fort…
Une partie de chasse avec Bush, histoire de préserver la détente et hop ! Vladimir se rend au Guatamela, non pour un bon café mais pour défendre la candidature russe de Sotchi aux Jeux Olympiques d’hiver en 2014. S’il revient bredouille des USA, il ramène la flamme dans son pays. De quoi chauffer sa datcha présidentielle sur les bords de la Mer noire pendant au moins sept ans.
Le bois étant trop périssable, c’est le gaz de Gazprom qui tournera à plein régime. La société n’a pas attendu le feu vert du CIO pour investir les lieux. Multipliant les constructions d’hôtels luxueux, la société se lance dans le tourisme puisque l’ « énergie n’est pas éternelle ». Emportée par sa fougue, Gazprom construira le plus important complexe immobilier non loin du village olympique. Un véritable « village Gazprom » selon Lefim Biteniov, responsable du comité de candidature de Sotchi pour 2014. Alexandre Joukov, vice-premier ministre du gouvernement russe, au regard si froid qu’il pourrait glacer un iceberg, se glorifiait des 40% d’investissements qu’apportaient les sociétés russes privées dans le projet olympique. Pas si privées que ça puisque les trois premières sociétés déjà présentes à Sotchi sont Gazprom, Interros (spécialisées dans le minerais) et Rosneft ( pétrole), toutes sous la férule de l’Etat, même si ses capitaux ne sont pas majoritaires.
Tout est à faire à Sotchi. Seulement quelques tire-fesses et deux télé-sièges font office de station. Poutine a promis pour l’occasion la plus belle enveloppe de toute l’histoire olympique :12 milliards de dollars, de quoi appâter bien du monde… Salzbourg, une des villes défaites à Guatemala, n’a pas manqué de critiquer le CIO. Le Premier ministre autrichien, Alfred Gusenbauer, était plus qu’amer : « Si c’est une question de pouvoir politique et de gros sous, alors Salzbourg n’avait aucune chance ». Après les victoires de Pékin et de Londres, il est désormais certain qu’un bon dossier est plutôt un handicap. Jugée de « bonne qualité », la candidature de Sotchi ne devait pas faire le poids face à la « très bonne qualité » de Pyeongchang, la candidature coréenne, mais le CIO aime bien pencher pour des pays aux pratiques décomplexées…
Mis en cause à Pékin, le CIO ne s’est pas justifié face aux un million et demi habitants Pékinois délogés ou expropriés. La pratique est commune à tous les Jeux Olympiques et fut le mois dernier dénoncée par le COHRE, une ONG de défense contre les expropriations. Selon Iouri Dzagania, élu communiste local, « 1 694 familles de Sotchi sont déjà menacées ». La classe paysane, en majorité sur une population de 400 000 habitants, va connaître les affres de la spéculation immobilière. Partir, construire ou périr, voilà les choix magnifiques de l’entreprise aux cinq anneaux.
Ah ! L’esprit olympique ! Il menace les hommes mais aussi la nature. Cadre exceptionnel, les premiers sommets enneigés se trouvent à une heure de voiture de la station balnéaire. Sauvages, les paysages sont menacés. Un contrat écologique a été conclu avec des ONG telles que Greenpeace mais d’autres associations locales ont déposé des plaintes face à la déforestation ou à l’arrivée récentes d’usines. La Cour Suprême a opposé une fin de non recevoir et le débat est clos. Personne ne s’en offusque, surtout pas le CIO.
Le CIO, co-opté et opaque à souhait, et l’organisation des jeux ont finalement toujours suivi le cours de l’histoire…
En 1931, le commité décidait ainsi de confier l’organisation des jeux à Berlin, ainsi que pour les jeux de 1916..
Qu’en sera-il en 2014 ??