L’ex-dirigeant du FC Nantes Pascal Praud est revenu à ses premières amours médiatiques. Le journaliste qui truste les plateaux télés a pris l’habitude de donner son avis sur tout. Et surtout n’importe quoi.
Deux mois après son départ du FC Nantes où il était en charge de la communication et du marketing, Pascal Praud est redevenu un "vrai" journaliste. Chroniqueur de « L’objet du scandale » sur France 2, « Cactus » sur Paris Première et « On refait le match » sur RTL, l’ancien journaliste de « Téléfoot » pourrait rejoindre Europe 1, d’après France Football Mais que les auditeurs de la radio de Lagardère se rassurent, l’intéressé vient de démentir l’info. Un gage ? Rien n’est moins sûr puisque Praud a l’habitude des affirmations péremptoires contredites dans la foulée. Retours, en vidéos…
C’est que le bonhomme rebondit vite. Souffre-douleur du mythique entraîneur des Canaris Jean-Claude ("Coco") Suaudeau pendant les non moins mémorables soirée Ligue des Champions 95-96, Pascal Praud a rejoint « le club de son enfance » au poste de directeur délégué en charge de la com’ et du marketing en janvier 2008.
A son arrivée, le club repris par Valdemar Kita évolue en Ligue 2 où il partage la tête avec Le Havre. L’homme d’affaires franco-polonais connait bien le journaliste qui s’est occupé de la com’ de son entreprise Cornéal. Le FC Nantes entraîné par l’ex-joueur Michel Der Zakarian remonte dès la première année en première division. Mais à l’intersaison, Praud, qui s’est mis à dos quelques anciens en déclarant maladroitement que « le temps d’Amélie Poulain, des Choristes et de Radio Nostalgie, c’est fini » , annonce un changement de coach. « L’idée, c’est de mettre en place un entraîneur qui ne sera pas issu du pool nantais », explique-t-il devant les caméras de L’Equipe TV en août 2008. La formation et le séduisant "jeu à la nantaise", deux mamelles historiques du club, semblent remisées au placard pour faire table rase du passé. Une saison plus tard, Nantes échoue à la 19ème place et redescend en Ligue 2 où il végète toujours aujourd’hui.
Éternel donneur de leçons, Pascal Praud - qui ferait presque passer Luis Fernandez pour un génie du ballon rond (à voir ici) - ne s’est pas fait beaucoup d’amis lors de son passage à Nantes. Tant du côté des journalistes, qu’il empêche d’accéder aux joueurs quand le club est en difficulté sportive (voir ce reportage de France 3 Pays de la Loire (13/12/2008)), que de celui des supporters.
Il doit par exemple être escorté par des gardes du corps après une émission spéciale d’Europe 1 sur le FC Nantes, retourné en Ligue 2 suite à une saison (2008-2009) catastrophique. Un supporter nantais demande à venir sur le plateau mais Pascal Praud refuse. Au téléphone (alors qu’il est juste à côté), le fan du FC Nantes critique le président Kita et le départ d’anciens nantais. Mais la communication est brusquement coupée. D’après des témoins cités par 20minutes.fr (07/10/09), l’ami Pascal aurait fait signe avec ses doigts d’interrompre ce supporter. Conspué, le directeur général rentre chez lui sous escorte.
Praud, engagé pour soigner l’image de Nantes, prend un malin plaisir à multiplier les gaffes. Comme en septembre 2008, lorsqu’il confie à d’autres journalistes que les joueurs de Valenciennes sont des « trompettes » (ici) ou, selon les versions, des « pompes à vélos » (là). Le bouillant entraîneur (en 2008) de VA Antoine Kombouaré a sans surprise soufflé dans les bronches du malotru dans les couloirs de la Beaujoire.
Avant de revenir sur l’incident : « Qu’il fasse le barbeau, je ne le juge pas (…) En revanche, que Pascal Praud ose se pointer pour me serrer la main, me demander si je vais bien et me poursuive en me disant qu’il n’a jamais dit ça… Je n’aime pas les menteurs, les hypocrites, les faux-culs, les mielleux. Qu’il assume plutôt que venir me chercher des embrouilles. Je suis respectueux avec les gens respectueux et con avec les cons ! Maintenant, l’incident est clos. Je ne vais tout de même pas perdre mon temps avec Pascal Praud ! »
En guise de réponse, le dandy Praud rappelle dans L’Equipe « le pedigree » de Kombouaré, sanctionné plusieurs fois par la commission de discipline.
Mais Pascal Praud en a vu d’autres. Sa confrontation homérique en 2001 avec Bernard Tapie dans un magasin de fringues avait été fort joliment relatée dans un article de L’Humanité titré "Quand un ’connard’ rencontre un autre ’connard’"
Le zélé Pascal Praud adore montrer qu’il connait sur le bout des doigts son club de coeur. A l’occasion du tirage au sort du seizième de finale de la Coupe de France 2008 (2 février), il se livre à un monologue qui irrite sensiblement ses ex-confrères journalistes d’Eurosport. En saluant, comme il en a l’habitude, son cher président Valdemar Kita, Praud se félicite de rencontrer Sedan. Bien vu : les Ardennais sortent Nantes de la Coupe.
Celui qui devait redonner son lustre au FC Nantes a manifestement échoué. Le jovial dirigeant se félicitait pourtant de « tout ce qui a été fait depuis un an, depuis que Valdemar Kita est président du FC Nantes ». « Je ne parle pas de l’aspect sportif et de la remontée », poursuit-il, « mais dans tous les autres domaines, ce club a plus bougé en un an qu’il n’avait bougé depuis de nombreuses années. » (voir vidéo ci-dessous). S’il est vrai qu’on ne croise plus beaucoup de "Nantais historiques", la plupart des observateurs du FCNA sont loin de partager l’avis éclairé du directeur délégué.
Depuis l’arrivée de Kita et Praud, rarement le club, d’ordinaire très populaire, a été aussi peu aimé. Le duo est parvenu à faire oublier le triste président Jean-Luc Gripond dans le coeur des supporters. Un authentique exploit quand on se remémore la haine que le dirigeant véhiculait à Nantes.
Une semaine avant d’être prié de vider les lieux, Praud niait pourtant avec ardeur devant les journalistes de 20minutes.fr être dans le collimateur : « Franchement, c’est extravagant ! Ici, il se passe quelque chose tous les jours. Hier, l’entraîneur devait partir, aujourd’hui c’est moi… Je démens fermement, évidemment ! » Le lendemain (19/02/10), le coach Jean-Marc Furlan est mis à la porte.
Pascal Praud revient donc dans l’émission « On refait le match » où il prenait un malin plaisir à critiquer les dirigeants nantais qui l’ont précédé. Les saillies du « journaliste indépendant » , comme il aime à se faire présenter, fait le bonheur des sites satiriques cahiersdufootball.net et horsjeu.net (lire encadré ci-dessous). Le très amusant groupe Facebook "Admirateurs de l’élégance vestimentaire de Pascal Praud" raille régulièrement le Nantais depuis son passage chez les Canaris.
Il faut dire que Praud y met du sien. L’expert ès football est passé maître dans les déclarations péremptoires. Tel un Nostradamus des pelouses, Praud s’illustre aussi dans le jeux des pronostics (que ses camarades ont la délicatesse d’oublier l’émission suivante). Comme le 26 avril dernier où il répète inlassablement pourquoi il est sûr que Lyon et le FC Barcelone vont se qualifier (« aisément », même pour les catalans) pour la finale de la ligue des champions… (à écoutez religieusement vers les 2ème, 6ème, 9ème, 10ème, 26ème, 29ème minutes de la dernière vidéo). Les deux équipes regarderont la finale à la télévision.
Cette semaine, le délicieux Replay des Cahiers du Football se paie particulièrement la tête de Pascal Praud. Le journaliste régale désormais de ses pertinentes analyses les téléspectateurs de France 2 dans « L’objet du scandale » et les auditeurs de RTL sur « On refait le match ». Une mine d’or pour les sacripants des Cahiers du foot qui s’associent depuis quelques semaines avec hors-jeu.net (dont nous ne saurions assez vous conseiller le grinçant comité de vigilance médiatique) pour dénicher les pépites des acteurs du ballon rond. « 40 jours en Afrique du sud, la question est : comment on règle le problème de sexe ? », se demande sérieusement Praud. Qui se répond : « La solution pour Raymond Domenech, c’est pas de faire une liste de 23, il faut faire une liste de 46 ! » (vers la troisième minute du Replay). En bonus, cette éclatante démonstration mathématique : « Gloire + Sexe + Argent = Sexe »