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Môssieur Charles au tribunal

lundi 5 novembre 2007 par Xavier Monnier
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Mossieu Charles au tribunal ! Tout arrive. L’ancien ministre de l’Intérieur, sorte de Jack Lang de la place Beauvau, Charles Pasqua est renvoyé en correctionnelle à partir de cette après midi, pour financement illégal de son parti, le RPF (Rassemblement pour la France), lors de la campagne européenne de 1999.

La justice s’intéresse tout particulièrement à un petit pécule de 7,5 millions d’euros qui a garni les comptes de campagne du parti de Pasqua. Une somme rondelette versée par Marthe Mondoloni, fille d’un proche de « Carlito », Michel Tomi, un habitué de la Maison Pasqua. Suspicieuse, l’instruction croit savoir que ce coquet bas de laine a été transmis, non par idéal politique, mais contre l’attribution d’une licence à Tomi et son acolyte d’alors, Robert Feliciaggi, pour le casino d’Annemasse (en Haute-Savoie), en 1994. Licence que seul le ministère de l’Intérieur peut accorder et qui était à l’époque le terrain de jeux d’un certain Pasqua Charles. Bref, grisbi contre licence casinotière.

Et si l’ami Charlie n’est pas passé, comme à l’accoutumée, entre les mailles du filet judiciaire, la faute en revient grandement à la justice… monégasque.

Un magistrat du rocher s’est en effet piqué de fouiller une petite affaire.

Durant l’hiver 2000, une bande de joyeux drilles s’invite dans un casino de Monaco. Un certain Jean-Claude Féliciaggi, qui anime à ses heures perdues une boîte de nuit montpelliéraine, et un loustic fiché au grand banditisme. Las, la législation monégasque oblige les clients d’hôtel à remplir des fiches signalétiques, examinées par les poulets de la principauté dès le lendemain. Le verdict des flics est sans appel : pas question que des petits malfrats fréquentent le gratin de haut-vol. Les deux hommes sont expulsés.

Double peine

Les juges de la chambre correctionnelle ne seront pas les seuls petits veinards à profiter de la gouaille légendaire de Charles Pasqua. La Haute Cour de Justice de la République aura également l’insigne honneur de recevoir Môssieur Charles. Cette prestigieuse chambre est la seule habilitée à juger des faits commis par un ministre dans l’exercice de ses fonctions. Et en l’occurence, l’attribution des licences casinotières d’Annemasse…

Malheureux hasard, un policier fait du zèle et passe à la loupe les comptes en banque des deux compères. Et tombe sur d’étranges transferts de fonds entre Jean-Claude et ses deux frères, Robert et Charles Féliciaggi. Quelques 300 millions de francs venus d’Afrique et, surtout, de la revente de licence du casino d’Annemasse en Haute-Savoie.

Et l’enquête du flic fait un petit : une information judiciaire pour blanchiment d’argent est ouverte par la justice monégasque, qu’un obscur juge d’instruction, Jean-Christophe Hullin mène au pas de charge. Le garçon retrouve les traces des mouvements de fonds supposés du RPF, que les juges parisiens cherchaient jusqu’alors en vain. Bienfaitrice du RPF, gérante du PMU gabonais et fille de Michel Tomi, Marthe Mondoloni n’a pas consenti son aide financière au RPF grâce à une vente de Sicav, mais bien grâce à la sombre histoire du casino d’Annemasse, découvre le juge Hullin.

Charmante et paisible bourgade haut-savoyarde, Annemasse a fait saliver les casinotiers au début des années 90. Non pour son côté champêtre il s’entend. Plutôt pour sa proximité avec Genève, et ses milliardaires en vacances, grands amateurs de jeux en tout genre. Une jolie clientèle que la bande des Corses, Tomi-Feliciaggi souhaite « ferrer ». Aussi Robert Feliciaggi demande par trois fois au début des années 90, une autorisation d’ouvrir un casino dans le petit bled… Trois demandes pour autant de refus. Mais finalement, la persévérance paie. Charles Pasqua revenu au ministère de l’Intérieur en 1993, le dossier « Annemasse » est finalement accepté en 1994. Et sitôt les licences attribuées, Robert Féliciaggi en cède les droits d’exploitation pour 100 millions de francs à Jean-Caude Aaron alors également propriétaire du casino voisin de Divonne-les-Bains.

Tout naturellement, le juge Philippe Courroye, qui s’intéresse de près, à l’époque, au financement du RPF, se prend de passion pour les investigations monégasques. Dès janvier 2001, il lance une commission rogatoire à Monaco. Qui l’aidera grandement à boucler l’instruction qui renvoie aujourd’hui et pour au moins trois semaines, Môssieur Charles Pasqua au tribunal…

Le clan Pasqua sur Bakchich :

- La Pasqua connection

- Pierre Pasqua : le retour du fils prodigue

- La Pasqua connexion en vidéo


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1 MESSAGES

Forum

  • Môssieur Charles au tribunal
    le lundi 5 novembre 2007 à 23:24, cassandre a dit :

    J’ai enfin réussi trouver le livre, La Maison Pasqua de Nicolas Beau, ce livre écrit en 2002 et vraiment en plein dans l’actualité

    L’auteur a eut 8 procès gagnés, quand l’ensemble des journalistes français la bouclent sur ces gens là.

    Ces lâches pensent "en avoir", parce qu’ils écrivent quand une crapule est morte.

    Patience môssieur Pasqua à 80 ans ,les pisses copies ne vont pas tarder à trouver l’inspiration à son sujet, et se prendre pour des journalistes libres et courageux…

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