Intoxications, grèves, élections : un trio sans compassion.
Pour la presse ivoirienne, l’affaire du moment est bien évidemment l’incroyable pollution qui affecte Abidjan. La population ne comprend pas ce qui arrive et comme accablée par la multiplication des désastres qui la frappent réagit de façon erratique. Fraternité Matin évoque la résignation et le fatalisme des habitants de la capitale puis dans un article sur la situation dans les différents quartiers de la ville revient sur la prise à partie du ministre des transports du gouvernement démissionnaire, Anaky Kobena. Le reconnaissant au détour d’un carrefour, certains habitants se sont rués sur sa voiture, l’ont menacé puis molesté avant d’incendier le véhicule. Ne sachant trop si derrière cette exaspération il y a le simple problème de la pollution ou si une dimension politique a joué, l’ex-ministre a préféré passer l’éponge et oublier un incident qui aurait pu tourner au tragique mais qui est ô combien compréhensible.
Dans les rues de Cocody, les journalistes entendent répéter à l’envi une formule terrible : « la ville est gâtée ». Pour la nettoyer, on croise des avocats qui proposent leur service à tous les plaideurs potentiels. On croise aussi des experts français. Le responsable de la mission envoyée de Paris donne un avis clair et net sur le sujet : « la cinétique première est passée »…Si les habitants d’Abidjan ne sont pas rassurés, c’est qu’ils sont vraiment obtus.
Heureusement, le quatrième festival international du rire d’Abidjan (FIRA) s’est ouvert le 15 septembre…
Tandis que la situation pourrit gentiment dans les universités d’Accra, au point de susciter des interrogations de l’Accra daily mail sur ce que veulent vraiment les enseignants du Ghana, au Bénin, Fraternité Info se désole des menaces des enseignants à la veille de la rentrée universitaire.
Comment peut-on parler de construire l’avenir de l’Afrique et comment comme le font souvent les enseignants faire montre de militantisme tiers mondiste quand on sacrifie le destin de la jeunesse dans de répétitifs mouvements de grève ? L’éditorialiste rappelle qu’un minimum de civisme est indispensable au bon fonctionnement des administrations. Force est de reconnaître malgré tout que les enseignants ont parfois des raisons de se plaindre. Car le journal l’indique, pour tout un chacun, la grande question est de savoir à quel moment de l’année, selon son habitude l’Etat cessera de verser les salaires des professeurs, faute de fonds dans ses caisses…
En ces périodes électorales, les candidats sortants ayant envie de rester doivent faire face à des critiques sur leur âge. La jeunesse comme valeur suprême quand l’Afrique reconnaît à ses anciens la sagesse et la pondération. C’est en tout cas selon le Soleil de Dakar l’association entre expérience, sagesse et âge respectable que met en avant le président Wade pour justifier sa candidature à un nouveau mandat.
Qui plus est, le président sénégalais rappelle à qui veut l’entendre qu’il est le candidat d’un parti et que ce ne sont pas des campagnes de presse autour de son âge qui doivent déterminer son attitude. Le journal ne dit pas s’il a eu l’occasion d’en parler à Lionel Jospin. Le journal de Dakar revient sur les promesses faites par la France de revaloriser les pensions des anciens tirailleurs et autres combattants de la Seconde Guerre mondiale.
Le temps finit toujours par résoudre les problèmes et pour en avoir conscience il importe d’avoir une longue carrière derrière soi. Bref, Wade sera candidat à la prochaine présidentielle. Le journal ne dit pas s’il a eu l’occasion d’en parler à Jacques Chirac….