Le nouvel ouvrage de Ghislaine Ottenheimer contient de savoureuses anecdotes.
Nicolas Hulot l’a balancé. Dans le gouvernement Fillon, Alain Juppé devrait bénéficier d’un poste de Ministre de l’Environnement, des transports et de l’aménagement du territoire. Et il semblerait qu’il sera le seul à pouvoir se vanter du titre de « Ministre d’Etat ». Bel avenir en perspective pour un homme qui a été condamné pour prise illégale d’intérêt dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Solide destinée pour quelqu’un qui vient d’être entendu comme témoin dans le procès des chargés de mission, toujours à l’hôtel de ville de Paname. Et surtout pour un chiraquien jadis haï par Sarkozy. Avant l’exil d’Alain Juppé à Montréal en août 2005, Jacques Chirac voulait faire de son premier Premier Ministre son successeur. Ce à quoi Nicolas Sarkozy répondait : « Les héritiers, on leur coupe la tête ».
La félonie doit être le propre de l’homo politicus. Mais quand les intérêts des uns rejoignent ceux des autres, (ensemble) tout devient possible. Ces stratégies politiciennes ont fait florès tout au long de la campagne. Elles sont aujourd’hui accessibles via l’ouvrage de la journaliste et écrivaine Ghislaine Ottenheimer, Le Sacre de Nicolas, petits et grands secrets d’une victoire (Seuil). L’anecdote du 8 janvier 2007 a retenu l’attention de Bakchich, avide de comprendre la tactique du gendarme ! Ce 8 janvier, « le secrétaire général de l’Elysée, Frédéric Salat-Baroux, est témoin d’une conversation pour le moins surréaliste. Il reçoit un coup de fil d’Alain Juppé. Le maire de Bordeaux souhaite avertir le chef de l’Etat de son intention d’apporter officiellement son soutien à Nicolas Sarkozy (…). Jacques Chirac répond du tac au tac à Juppé : « Vous êtes certain ? Ce n’est pas un peu prématuré ? » Le congrès d’investiture de l’UMP est le 14 ! Réponse de Juppé : « Je crois que c’est le moment de s’engager. Sinon, que voulez-vous que je dise ? ». Blanc. Gêne. La chose est dite. », commente Ghislaine Ottenheimer (p.67). Le ralliement officialisé, Nicolas Sarkozy téléphone au Bordelais pour le remercier et lui dit : « Chirac m’a appelé pour me dire qu’il t’avait fortement encouragé à le faire. » (p.68)
Séance de rattrapage ? Au fameux congrès du 14 janvier, l’Aquitain prononce un discours dans lequel il tente de concilier la chèvre et le chou. D’un côté il rappelle son « soutien loyal et actif à Nicolas Sarkozy », de l’autre, l’édile affirme sa « fidélité personnelle à Jacques Chirac ». Explication peu convaincante quand on sait l’animosité qui règne entre les deux en jeu.
Sarkozy, l’homme de la « rupture » aura au moins récupéré deux éléments clef de la chiraquie. Le légendaire bluff de Chirac, « prince des ambiguïtés » (p.73) et Juppé, le « meilleur d’entre nous ».
Préalablement à l’élection, on imagine que les ralliements de Villepin ou Raffarin (pour ne citer qu’eux) ont dû faire ricaner dans les rédactions. Lesquelles dans leur singulière majorité ont cependant gardé leurs railleries pour elles, n’allant pas au-delà de leur rôle de passeurs d’informations. Voilà où en est le journalisme français, jamais totalement complaisant, jamais complètement déplaisant. Robinet d’eau tiède au meilleur des cas, ce qui dans l’esprit de Sarkozy et de ses architectes de campagne se révélait largement suffisant.
http://medias-mes-tris.over-blog.fr/
Vous oubliez l’épisode de Juppé et son Hlmn rue Jacob, j’ai envie de pleurer ces gens ont des condamnations au casier et reviennent en politique sans problème, un ex détenu a très peu de chance de se réinsérer ou de monter une société cherchez l’erreur, les français sont bêtes, la corruption ne les gènent pas.
Logements sociaux pour tous les Juppé http://www.humanite.fr/journal/1995-07-05/1995-07-05-729102
c’est parfait. rien à ajouter
si quand même. j’ai lu très récemment un article d’un journaliste allemand qui écrivait qu’Angéla Merkel serait contrainte à la démission si elle acceptait ne serait-ce qu’une invitation pour un déjeuner à 40 euros de la part d’un chef d’entreprise !
j’aimerais tant que l’on m’explique pourquoi des millions de français aux moyens très modestes acceptent que les élus bafouent les lois,dilapident l’argent de l’état,c’est à dire celui du citoyen,mentent,échappent à toutes les poursuites judiciaires, peuvent être réélus alors qu’ils ont un casier judiciaire,cumulent les mandats et les indemnités ,cumulent les retraites…..
dans le même temps un manifestant,avec un casier vierge,est condamné à 6 mois ferme pour avoir été pris avec un projectile à la main et le travailleur pauvre doit vivre avec 760 euros par mois !