A l’approche des élections provinciales qui doivent se dérouler dans les jours qui viennent, le PC chinois a érigé dix « tabous » que les candidats ne doivent jamais, ô grand jamais, briser. Sur le papier du moins.
Lors d’une récente conférence nationale, le Département de l’organisation du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et la Commission centrale de contrôle et de discipline du même PCC se sont surpassés. Juste avant le remaniement des gouvernements et des organes de consultations politiques au niveau provincial, ils ont sortis de leurs chapeaux « dix tabous » que les candidats devront respecter pendant la campagne électorale. Et qu’importe si, d’origine polynésienne, le mot “tabou” n’a pas d’équivalent en mandarin, la langue officielle de la République Populaire de Chine.
Pour ces élections locales, il sera ainsi interdit d’utiliser « diverses voies pour gagner des soutiens durant le remaniement, telles que passer des appels téléphoniques, faire des visites, tenir des banquets et offrir des cadeaux ». Finie aussi « l’organisation d’activités sociales au nom de réunions de camarades de classe, de collègues de travail ou de compagnons d’armes pour former des clans ». Définitivement abolie « l’offre de pots-de-vins en argent, de cadeaux et de titres financiers pour acheter des postes gouvernementaux ». Idem pour « la dissimulation des activités illicites » et « l’emploi de l’intimidation ou de tromperies pour gêner ou enfreindre les droits démocratiques des délégués ou des membres des comités ».
Ces pratiques politico-sociales somme toutes ordinaires et communes à toutes les sociétés chinoises (et pas seulement) sont par la magie du verbe et la toute puissance du Parti transfigurées en stricts interdits. D’un coup de baguette magique. Bah, pour le moment elles ne sont que strictement théoriques…