Alors que Dmitri Medvedev a annoncé la retraite des troupes russes de la Géorgie dès lundi 18 août, des polémiques enflammées continuent en Russie. Le rôle joué par Moscou dans ce conflit armé divise les commentateurs.
Une fois que les tirs d’artillerie en Géorgie s’étaient calmés, il y a une semaine, le temps était venu des réactions et des analyses. Quelques titres de presse russe continuent, certes, à insister sur la « victorieuse opération de maintient de la paix en Ossétie du Sud ». Le journal de référence Izvestia part dans une envolée patriotique dans son éditorial du 15/08 : « A peine les chenilles des tanks de l’armée russe s’étaient-elles ébranlées, que nous avons réalisé : nous voilà définitivement installés dans un autre pays. Les tanks allant vers Tskhinvali ont réveillé le sentiment de fierté, mêlé de stupéfaction ». Avant de s’interroger : « A quoi doit s’attendre la Russie sur le plan international après cette victoire ? Ses relations avec les Etats-Unis et l’Europe, vont-elles se détériorer ? »
Beaucoup de commentateurs, face aux réactions des pays occidentaux, n’ont pas pu éviter la question qui, de toute évidence, dérange : est-ce que la Russie pouvait éviter d’intervenir militairement dans le Caucase ? « Pas vraiment », répond le news magazine Itogui et d’énumérer : « Premièrement, les négociations avec Tbilissi n’auraient rien donné, vu le soutien formel et informel des Américains à Saakachvili. Deuxièmement, Moscou ne s’est pas laissé de choix : en dotant les habitants des provinces rebelles de passeports russes, il a pris la responsabilité d’assurer leur sécurité. Troisièmement, il était impossible de rester sans réagir aux tueries en masse des soldats russes du maintien de la paix ».
Alexeï Venediktov, le rédacteur en chef de Echo de Moscou, sans doute la seule radio d’opposition à informer en temps réel via les ondes FM et Internet, s’est exprimé également « pour » l’entrée des troupes russes en Ossétie du Sud. « Je suis convaincu que l’entrée de l’armée russe pour défendre la population civile exposée au feu des Grads, était justifiée. Quelle que soit la nationalité de la population, […] je pense que la Russie avait le droit moral d’y entrer pour la défendre. Ce que je trouve injustifié, du point de vue politique, c’est la sortie de nos troupes en dehors des frontières d’Ossétie du Sud et d’Abkhasie. Le bombardement des cibles et des infrastructures non militaires, des civils à Gori et dans les environs de Tbilissi est une erreur, c’était trop », s’est-il exprimé le 12 août dans l’émission « Sans intermédiaires ».
Sergueï Kovalev, le célèbre défenseur des droits de l’homme, n’est pas de cet avis. Dans une vidéo diffusée par le webzine www.grani.ru, l’ancien dissident constate avec amertume que « beaucoup de [ses] amis parmi les défenseurs des droits de l’homme […] approuvent l’invasion russe, estimant qu’elle a permis d’arrêter des massacres ». Et de rappeler que la Russie a tout fait pour déstabiliser la région : « Moscou a régulièrement, sans arrêt et par tous les moyens augmenté les tensions dans cette région ».
Pour Pavel Felgenhauer, l’éditorialiste du journal d’opposition Novaïa gazeta, cette guerre était inévitable, car elle a été préparée longtemps à l’avance. « Aujourd’hui, il m’est tout à fait évident, que l’intrusion russe en Géorgie était préparée à l’avance et la décision politique définitive de terminer les préparatifs pour déclencher une guerre au mois d’août, était prise, vraisemblablement, encore en avril », écrit cet analyste. Il revient en détail sur le mouvement des troupes militaires russes depuis plusieurs mois aux portes de la Géorgie et le sommet de l’OTAN à Bucarest en avril qui a donné un coup d’accélérateur aux intentions russes dans le Caucase. Tout le monde semble s’accorder sur un point : la Russie s’est retrouvée isolée à l’issue de la crise. « Personne ne l’a soutenu : ni la Chine, ni le Vénésuela [Hugo Chavez s’est depuis exprimé en faveur de l’opération russe dans son émission dominicale « Allô, président ! »], ni Loukachenko. Seul le dirigeant de l’île de Cuba nous est resté fidèle », constate Alexandre Golts sur le webzine www.ej.ru.
Petite précision sémantique : les troupes russes n’ont pas effectué de retraite, comme vous le signalez, mais ont à peine amorcé un début de retrait. La différence est importante pour les militaires qui battent en retraite lorsque l’issue des combats est incertaine ou périlleuse - Ici, il semble que les Russes contrôlent et décident unilatéralement de leur retrait éventuel.
Quant à l’essentiel, l’article est une synthèse intéressante - rien de plus, rien de moins.
Cher anonyme, là tu fais fort, à moins que ce ne soit ironique : "Et bien Bakshit, Citez donc un support de presse où vous trouvez ces infos…" Es tu aveugle ou de mauvaise fois ? L’article est une synthèse des réactions des médias russes. Absolument rien d’original puisque le journaliste a juste fait une revue de presse en Russie (très intéressante d’ailleurs). " Citez donc un support de presse où vous trouvez ces infos…" : très bien, je te prends au mot, donc, selon l’article : Novaïa gazeta ; www.ej.ru ; www.grani.ru ; les Echos de Moscou ; Itogui ; Izvestia. Si traduire des infos d’une langue dans une autre permet d’accoler la mention "scoop" à une revue de presse, où on va ?
Je tiens à préciser que ce qui passe pour un détail aux yeux de certains lecteurs et pour moi hautement insupportable. J’aime (ou plutôt j’aimais) bien Bakchich jusqu’à ce qu’ils tombent dans des travers propres à ce qu’ils dénoncent : auto promotion, reprise d’infos people ou insignifiantes, certes traités sur un ton "décalé" mais dont l’intérêt est nul. On peut se permettre de critiquer ses petits confrères si on est soit-même irréprochable. Dans certaines brèves, c’est vraiment l’hopital qui se fout de la charité…
Ces remarques n’ont rien d’intéressées. Elles traduisent juste la désillusion d’un lecteur fidèle depuis les premiers jours et qui voit le niveau du journal baisser de semaines en semaines. Agacé par les travers de la presse nationale, je le suis également par le ton "donneur de leçon" d’un canard qui n’a malheureusement plus rien d’original. Cela dit, j’espère que les retours de vacances vont redonner un peu de vigueur à la bête car je ne souhaite nullement que l’aventure Bakchich s’arrête. Bien au contraire.
Amicalement
Cher Bakchich, Pourquoi la mention "scoop toujours !" au dessus d’un papier d’analyse ? Où est le scoop ? Bakchich, toi qui est si prompt à brocarder tes petits confrères, allant même jusqu’à pinailler sur des détails insignifiants (cf : http://www.bakchich.info/breve1064.html), pourquoi ce besoin désespéré de se faire de la pub quitte à en rajouter un peu et à tomber dans les mêmes travers que vous dénoncez si justement ? Un peu raz le bol de vous voir commenter abondamment des infos pas toujours pertinentes, mais qui font la une de vos petits confrères plutôt que d’essayer de produire des reportages originaux et de qualité.
Voilà pour ce simple petit coup de gueule amené à se perdre dans le flot des commentaires…
Je suis pour une intervention des russes quand un valet des US qui a d’ailleurs la nationalité américaine attaque une communauté pro-russe. La Russie se tourne vers le capitalisme,comme le monde entier.Ouvrez les yeux.
Quand aux blogs français,qui se prétendent de gauche comme le votre laissez-moi sourire.
Banane. Poutine réduit considérablement la dette de la Russie, pendant que la France grossi sa dette. Je te signale pauvre inculte que j’ai vécu plus de 10 ans en Russie et en connais plus que ce te racontes tes torches culs français. Et si la Corse qui demande son indépendance était attaquée disons par l’Italie la France ne ferait rien ?Ha bon !.
Si la presse russe est divisé ca prouve qu’il existe une démocratie, en fait ce sont les pros américains qui font la gueule, style Sakharov. Vous devriez changer de passion et etre moins grossier.
Un américain qui vous dis bien des choses.
votre comparaison m’aparait plutot malheureuse,
si j’ai bien compris (rien n’est moins sur) c’est comme si la corse faisait cessession et que l’Italie soutenais la corse en effrontant la France. non ?
Encore faudrait-il que la majorité des Corses revendique une identité italienne (qu’elle l’ait confirmé par 2 référendums d’autodétermination) et que l’armée italienne dispose d’un mandat de l’ONU pour maintenir la paix en Corse …
Il faudrait aussi que le président français soit un pantin des Etats Unis … Quoique, pour ça, c’est déjà bon.