En plus du conflit militaire qui oppose la Géorgie à la Russie depuis une semaine, se livre un autre combat, cette fois-ci sur le terrain de l’information et de l’image. Décryptage.
La guerre qui a éclaté au soir du sept août en Ossétie du Sud, une enclave sécessionniste au beau milieu de la Géorgie, n’a pas cessé de s’aggraver d’heure en heure, en se transformant en une offensive russe contre ce petit pays du Caucase. Lundi matin, la situation était toujours très compliquée et confuse. Les positions tranchées et irréconciliables des deux pays sont en partie à l’origine de la confusion qui règne. « La Géorgie est en état total d’agression militaire par la Russie, par terre, air et mer », a déclaré samedi le président géorgien à l’occasion d’une réunion du Conseil national de sécurité à Tbilissi. Dmitri Medvedev, ne voit pas les choses en ces mêmes termes. Pour le président russe, l’opération militaire en cours vise à « contraindre la partie géorgienne à la paix ». Il a qualifié dimanche de génocide les actions militaires de la Géorgie contre la république séparatiste d’Ossétie du Sud.
Sur le terrain, c’est le grand flou. Ainsi, samedi en fin de journée, Moscou a affirmé avoir complètement libéré Tskhinvali, la capitale de l’Ossétie du sud, alors que Tbilissi disait toujours contrôler la capitale. Autre point de discorde, les frappes aériennes russes sur les villes géorgiennes. La Russie n’a eu de cesse d’affirmer que son aviation avait pris pour cibles uniquement des sites militaires, alors même que la Géorgie faisait état de victimes parmi les civils, notamment à Gori. Et c’est vraiment à contre-coeur que le commandement russe a reconnu, après que les chaînes géorgiennes aient montré les images des pilotes russes en captivité, que deux de ses avions, ont été abattus. Les autorités géorgiennes affirment en avoir atteint dix. Impossible non plus d’évaluer avec précision le nombre de victimes. Pour Moscou presque deux mille personnes auraient perdu la vie, toutes de nationalité russe.
Sur le terrain de l’information, la surenchère est maximale, au mépris souvent de la réalité. Les grandes agences à Moscou, comme si elles cherchaient à attiser le feu, rapportaient ce week-end des témoignages poignants sur les agissements des troupes géorgiennes, sans jamais chercher à vérifier les faits. Une dépêche d’ITAR-TASS tombée le 8 août, à 13:34, cite ainsi un responsable ossète du district Znaourski, Inal Poukhaev, qui a raconté par téléphone que les Géorgiens « se débarrass(aient) de tous les civils dans les villages occupés », y compris des enfants blessés. Une autre dépêche du 9 août à 18:43 de la même agence rapportait que « les soldats géorgiens jet(aient) des explosifs dans les caves des immeubles de Tskhinvali, où se réfug(iaient) des femmes et des enfants », d’après un témoin, Oleg Teziev, un ancien militaire ossète. « Des enfants envoient des sms avec des appels au secours », précisait cet homme. L’information gravissime, ni confirmée, ni démentie par la suite, relayée par les médias, a produit son effet.
La télévision russe a diffusé en boucle les images avec les forces armées géorgiennes bombardant Tskhinvali à partir des hauteurs dominant la ville. La chaîne russe Vesti, une des plus regardées, a montré des photos des réfugiés géorgiens, juste après le bombardement de la ville de Gori, en les confondant avec les réfugiés ossètes.
Pour Oleg Panfilov, directeur du Centre pour le journalisme en situations extrêmes, interviewé par la radio l’Echo de Moscou dimanche 10 août « il s’agit d’une véritable guerre d’information. (…) J’admets volontiers que l’armée géorgienne mène une campagne de désinformation, en période de guerre chaque pays cherche à dissimuler de l’information. Mais ce que montrent les chaînes russes n’est tout simplement pas regardable ».
Si l’opération russe de « contrainte à la paix » n’a pas convaincu la communauté internationale, la population russe semble y croire dur comme fer. En témoignent les propos haineux et va-t-en-guerre qui ont envahi les blogs et les forums russes. Le président géorgien, quant à lui, a donné l’ordre de bloquer le domaine internet « .ru », affirmant que les médias russes déforment les faits qui se déroulent dans son pays.
Par ailleurs cinq organisations de jeunesse pro-kremlin se sont réunies le 9 août pour déclarer « une guerre d’information dans l’Internet au régime de Saakachvili ». Plusieurs sites officiels géorgiens - celui de la présidence, du gouvernement et du ministère des affaires étrangères - ont été paralysés par les attaques des hackers. La page du site analytique russo-géorgien pankisi a été détournée. L’agence NewsGeorgia, également inaccessible toute la journée du 10 août, présentait ses excuses pour d’éventuels problèmes de connexion, dûs « à la surcharge du site et aux attaques incessantes des hackers ».
Ceux qui ont mené cette campagne de communication côté russe, ont su mettre à profit le silence dominical des journaux et les départs en congé d’analystes politiques. Dans une quasi absence de voix discordantes, la version officielle a dominé l’espace médiatique durant tout le week-end.
Ça promet pour les jours qui viennent !
Cette attaque en règle contre l’Ossetie du Sud de la coalition néoconservatrice US-UK-France-Israël avec l’assentiment de son organisation faîtière OTAN est le premier acte de l’attaque globale et imminente contre l’Iran.
Coïncidence du calendrier, la date du premier assaut, le 08-08-08 (nomenclature chère à nos amis néocons) et de surcroît le jour où la Chine est neutralisée par une manifestation sportive qui capte toute l’attention médiatique mondiale passe sous silence la violence inouïe des bombardements de la grande famille etasunienne sur un peuple qui demande depuis plus de 15 ans le droit à son auto-détermination.
Dans cette guerre de propagande, seule la riposte logique et attendue des troupes russes (La Russie ne peut laisser passer l’agression d’une telle ampleur sur ses concitoyens), est relayée et largement amplifiée par les médias occidentaux. On parle désormais officiellement de milliers de morts en Georgie (sans faire le décompte Ossétie/Georgie).
Une telle agression n’aurait en aucun cas pu être orchestrée par la Georgie seule. Elle fait partie d’un épisode du feature film global que nous concoctent les "bons" scénaristes néoconservateurs.
Les médias occidentaux se sont uniquement focalisés sur la réplique (certes musclée) des "méchants russes" qui envahissent et bombardent le territoire d’un état "démocratique" allié.
Il faut réfléchir sur le fond, et se poser la question de : Qui est l’agresseur dans cet affrontement ? Je doute fort que des enquêtes neutres ne soient jamais entreprises à ce sujet.
Le but ultime de cette opération est clair : 1. Isoler et de stygmatiser le vieux démon russe avec des relents de nouvelle guerre froide 2. Préparer le terrain de l’opinion publique aux opérations à venir…
Le second épisode est limpide au vu des déploiements militaires massifs qui se déroulent actuellement dans le golfe… (voir http://www.jpost.com/servlet/Satellite ?cid=1218104233164&pagename=JPArticle%2FShowFull).
Le but de ces manoeuvres est d’affaiblir la position des russes dans l’opinion internationale et de minimiser leur droit de veto au Conseil de Sécurité des Nations Unies. La Chine étant bien trop préocupée à redorer sa vitrine commerciale avec les JO.
Ne perdons pas de vue que la Chine et la Russie sont les principaux partenaires commerciaux de l’Iran et ont fait savoir officiellement qu’ils étaient opposés au blocus unilatéral étasunien (HR 362) qui, avec l’aide de ses alliés (UK, France, Israël), tente de manière illégale d’imposer manu militari l’arrêt du programme nucléaire civil de l’Iran. Sous ce faux prétexte, nous devons nous attendre à au prochain épisode : un terrain de bataille naval…Les russes vont tenter d’escorter les tankers à destination ou en provenance de l’Iran quitte à engager un bras de fer à la sauce cubaine milésime 1962.
Bref, ne nous laissons pas prendre au jeu des médias institutionnels et cessons de regarder passivement ce grand film de guerre hollywodien avec ce relens de télé réalité chère à tous les moutons hébétés de notre civilisation occidentale.
la guerre de l’information ?
oui allons-y : ce machin qu’on appelle "armée géorgienne" de quelques milliers d’hommes est donc encadré par des militaires du pentagone et SURTOUT par des privés… vous savez, ces même privés de MPRI et autres Raethon notamment qui sont les formateurs des fous furieux qui ont pris en otages des centaines de personnes à Beslan en ….ossétie du nord…il y a quelques années afin de pourrir la vie de poutine.
Ces mêmes mercenaires oops -militaires privés dit-on en occident- , qui sont à l’origine d’autres opérations terroristes ’spectaculaires’ attribués à …devinez qui ? al qaeda…
c’est ça l’information.
Actuellement on a un affrontement entre les usa et la russie c’est pas un scoop. Saakachvili a mi "son" peuple au milieu d’un truc qu’il ne maîtrise pas. Par contre, le père saakachvili il maîtrise pas la comm, mais plutôt les caisses du pays.
Par contre, comme saddam, c’est saakachvili qui va trinquer si ses copains occidentaux le lâche, ou à défaut, il laisseront les russes l’aider à avoir un infarctus…
Plus besoin de "presse internationale" ou "presse officielle". tous des escrocs…
Un groupe de spécialistes occidentaux de communication aide la présidence géorgienne à faire passer son message, en bombardant les reporters d’un flot de communiqués en anglais.
AFP
http://afp.google.com/article/ALeqM5jKFFt4M_WmcdXYmaxgD_41ZS1usQ
MOSCOU, 10 août - RIA Novosti. Le site internet et l’infrastructure technique de l’agence RIA Novosti ont été dimanche la cible de pirates informatiques qui ont bloqué l’accès au site www.rian.ru et ont entravé le fonctionnement des services de l’agence. "Les pirates attaquent massivement le site de l’agence et ses serveurs DNS", a indiqué le chef du département IT de l’agence RIA Novosti Maksim Kouznetsov.
http://fr.rian.ru/world/20080810/115937707.html
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