Jean-François Probst, ex-conseiller de Jacques Chirac, Charles Pasqua ou de Jean Tiberi, commente l’actualité politique. Cette semaine : rumeur, toboggan et quatre-quarts.
Dans le canton de Saint-Jean-de-Luz, où je me trouve, les bruits venus de Paris laissent tout le monde indifférent. Rachida Dati et ses bagnoles, Pierre Charon et ses rumeurs, mes amis ne connaissent pas. Parlez-leur des retraites, du chômage de leurs enfants, du bouclier fiscal ou du projet de TGV jusqu’en Espagne. Encore que, pour le TGV, il ne faudrait pas que la ligne perfore la montagne de Rhune ou traverse le village d’Ascain. Qu’ils se rassurent, le TGV n’arrive pas encore jusqu’à Bordeaux.
Les rumeurs, parlons-en ! Il fallait écouter le communicant de Sarkoko, Pierre Charon : la peur change de camp. Et le complot devient mondial… Et les dessous-de-table, qui auraient présidé aux rumeurs contre le couple présidentiel. Charon est devenu le garde-chasse de l’Élysée, il chasse le braconnier !
Si on veut tuer une rumeur, on ne la commente pas. Lorsque j’étais maire de Bois-Colombes, des tracts anonymes m’avaient traité de trafiquant de drogue. Je n’ai pas bougé. Toute cette agitation ressemble à un écran de fumée. Les mouches ont changé d’âne, comme on dit pendant un match de rugby où le score bascule. Et le score, on ne l’aura qu’avec les cantonales de mars 2011.
Le Kaiser Sarkoko ne veut plus te parler, annonce Claude Guéant, à Dati. L’année dernière, le Prince Jean faisait des siennes. Le Papa, Pal, découvre aussi l’ivresse médiatique même si le tirage de son livre, 70 000 exemplaires, paraît bien optimiste au vu des ventes. Le meilleur pote du Kaiser, Balkany, se fait étriller par sa suppléante. La famille connaît une exposition extrême. Sarkoko est sur un toboggan glissant.
Et j’entends Christine Lagarde, assistant à un conseil des ministres européens, reprocher à Angela Merkel : « Vous exportez trop ! » Ce n’est pas sérieux. Avec leurs méthodes un peu rudes, les Allemands font partir les trains à l’heure. Quant à moi, je suis bloqué à Saint-Jean-de-Luz par une grève de cheminots.
Les Français rêvent à un peu de Villepin, en souvenir du général De Gaulle ; un peu de Bayrou, pour Henri IV ; un peu de DSK, parce que Pinay ; et un peu de Ségo, en hommage à Jeanne d’Arc. Un quatre-quarts hélas introuvable.