Embastillé au Brésil, Cesare Battisti sera-t-il extradé vers l’Italie ? La Cour suprême brésilienne devait réexaminer jeudi la demande italienne visant l’ancien militant d’extrême-gauche, accusé de quatre meurtres dans son pays dans les années 1970.
En 1993, l’ancien activiste d’extrême gauche devenu écrivain Cesare Battisti a été condamné par contumace à la perpétuité pour quatre assassinats dont il se dit innocent. Après avoir voté une première fois en faveur de son extradition (cinq voix pour et quatre contre), la Cour suprême du Brésil doit réexaminer son cas dans un contexte politique délicat : cette vénérable institution est un nid à opposants au Président Lula da Silva, dont le gouvernement a accordé l’asile politique à Battisti en janvier 2009.
Depuis, un magistrat de la Cour est décédé, et Lula lui a nommé un remplaçant a priori peu favorable à l’extradition de l’ex-activiste. Au grand soulagement de ses défenseurs dont fait partie l’écrivain, Fred Vargas. La romancière française s’est mise au portugais pour aider son ami et, accompagnée de sa sœur jumelle, porte actuellement le combat à Brasilia pour mobiliser l’intelligentsia locale.
En décembre 2008, Fred Vargas a d’ailleurs rencontré Nicolas Sarkozy, avant qu’il s’envole fêter Noël au Brésil avec Carla. Si cette dernière a nié à la télé italienne agir en sous-main en faveur de Battisti, sa sœur, l’actrice Valéria Bruni Tedeschi, déclarait sur Europe 1 en octobre 2008 : « C’est quelqu’un qui n’a plus d’idées terroristes. Je ne vois pas pourquoi il doit être en prison. » La police brésilienne non plus, visiblement.
Les policiers français ont participé à l’arrestation de Battisti sur une plage de Rio de Janeiro, en mars 2007. Ils espéraient prendre l’oiseau la main dans le sac en train de recevoir de l’argent d’une femme venue l’aider. Mais les Brésiliens ont mis un point d’honneur à arrêter la donzelle avant qu’elle ne sorte du bois. Puis annulé à la dernière minute une conférence de presse au cours de laquelle ils auraient pu avoir à servir la soupe à la France, comme à l’Italie. Et toc !
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