Statistiquement, les armées occidentales n’ont jamais brillé dans le conflit dit "contre-insurrectionnel". Mais les gradés y réfléchissent.
La France est en guerre ; nos armées ne sont-elles pas engagées en Afghanistan ? Une bataille sans répit, même en période de plage et de « guerre de kilos ». Quelles sont nos chances de « gagner » ? Statistiquement, quasi nulles, les armées occidentales n’ont jamais brillé dans ce genre de conflit, dit « contre-insurrectionnel » ou « asymétrique ». Les militaires n’ont vaincu que trois fois dans ces circonstances, en Malaisie (1898-1954), aux Philippines (1948-1960), et enfin en Irlande du Nord (1967-2007). Les chefs bidasses sont conscients de leur faiblesse et réfléchissent aux conditions d’une victoire !
Les Américains, sans doute lassés de tirer leur philosophie du film la Bataille d’Alger, ont donc publié un document, le Field Manuel 3-34 – Counterinsurgency. Topo qui structure leur réflexion en « sept principes, cinq impératifs, et plusieurs paradoxes à connaître pour mener une telle guerre ».
L’armée française n’est pas en reste. Elle réfléchit (eh oui) à partir de sa propre histoire. Ainsi, les Principes de contre-insurrection viennent d’être publiés par trois colonels tricolores. Ces 15 barrettes dégagent trois axes « pour gagner ce type de guerre » : la légitimité de l’action, l’adaptation au contexte local en portant l’effort principal sur la population et, enfin, un principe purement militaire : la marginalisation de l’ennemi. Alors ? Faut-il dire adieu à Clémenceau et à sa sentence « La guerre est une chose trop sérieuse pour être confiée à des militaires » ?