Ça y est ! Le ministère marocain de l’Intérieur a enfin accouché des résultats définitifs des élections législatives du week-end dernier. A quelques sièges près, pas de changement majeur par rapport aux résultats provisoires annoncés dès samedi :
N°1 : Istiqlal (centre droit nationaliste) : 52 sièges (+ 4 par rapport à 2002).
N°2 : PJD (islamiste) : 46 sièges (+ 4 par rapport à 2002).
N°3 : Mouvement Populaire (berbériste) : 41 sièges (— 14 par rapport à 2002).
N°4 : Rassemblement National des Indépendants : 39 sièges (— 2)
N°5 : Union Socialiste des Forces Populaires : 38 sièges (— 12).
L’abstention grande gagnante
Avec un taux d’abstention officiel de 63 %, le plus élevé dans l’histoire du Maroc, inutile de préciser que le grand gagnant de ces législatives marocaines est le parti des … abstentionnistes. Plus grave encore, ce taux bat des records dans les villes du royaume où seuls 30 % des Marocains ont voté, contre 43 % dans les campagnes. L’abstention atteint par exemple près de 80 % à Tanger et 73 % à Casablanca ! Non négligeable également, le pourcentage de votes nuls (donc en partie blancs) qui atteint tout de même 19%. Ces élections se sont en fait surtout soldées par un désaveu tant de la classe que du système politique du royaume enchanté.
Revers électoral pour le PJD
Alors qu’à deux semaines du scrutin, les dirigeants du PJD roulaient des mécaniques en espérant récolter entre 70 et 80 sièges, force est de constater qu’ils sont loin du compte. Selon les résultats communiqués par le ministère de l’Intérieur, les islamistes n’ont récolté « que » 46 sièges, soit un peu moins de 14 % des votes. Ils arrivent même en seconde position, derrière le vieux parti de l’Istiqlal (centre droit nationaliste). Difficile pour autant de parler de bérézina islamiste. Ils sont en effet les premiers en nombre de voix (ce qui signifie que la majorité des votants ont voté pour le PJD) et les premiers dans la plupart des villes marocaines. Pas si nul quand on sait que les urbains se sont bien moins rendus aux urnes que les ruraux.
Des élections transparentes ?
La commission des observateurs étrangers doit rendre un rapport détaillé d’ici à quelques semaines mais a dores et déjà fait savoir que les élections avaient été transparentes « même si des membres de la délégation ont été informés d’irrégularités isolées le jour du scrutin ». Tout comme l’Union Européenne qui salue « la réussite et la transparence » de ces élections et Nicolas Sarkozy qui encense le royaume enchanté dans une lettre adressée à Mohammed VI et rendue publique par l’Elysée. À noter toutefois que les observateurs étrangers et marocains n’étaient que 3 000 pour un peu plus de 38 600 bureaux de votes dans tout le pays… Par ailleurs, au lendemain du scrutin, la presse marocaine a fait part d’irrégularités ici et là. Rien de généralisé certes mais tout de même. Ainsi, selon des militants de plusieurs partis politiques, dans certaines circonscriptions, des votes ont été achetés ou encore des citoyens ramassés par des cars dans les campagnes pour aller voter. De leur côté, les dirigeants et militants du PJD ne décolèrent pas et accusent depuis plusieurs jours déjà les autres partis de corruption électorale et d’avoir « laissé l’argent couler à flots » pendant la campagne électorale. Certaines voix au PJD s’élèvent également pour crier que quelques sièges ont été retirés aux islamistes ni vu ni connu. Mauvais perdants ou cri du cœur ? Ils auront à le prouver.
Et maintenant ?
Le roi Mohammed VI a jusqu’au 12 octobre pour choisir son Premier ministre. Alors que radio moquette Casablanca et Rabat donnait pour acquise la nomination de Fouad Ali El Himma, ex-ministre délégué à l’Intérieur et tout nouveau député sans appartenance politique, ce dernier vient de le démentir sur la chaîne de télévision 2M. Outsider comme Driss Jettou ou jeune loup du parti du l’Istiqlal, le parti gagnant, qui sera le futur premier ministre du royaume enchanté ? Les rumeurs vont bon train. Il incombera ensuite à l’heureux élu de former le gouvernement. Pas vraiment une partie de plaisir quand on sait que ces élections ont mené plus de 24 partis au Parlement dont seulement sept ont plus de dix sièges. Désireux de ne pas s’allier avec les islamistes du PJD, les dirigeants de l’Istiqlal ont fait savoir dès dimanche qu’ils souhaitaient reconduire leur alliance avec les socialistes de l’USFP qui ont subi une véritable déroute électorale en passant de 50 sièges en 2002 à 36. Le PJD, devrait lui, rester dans l’opposition histoire de ne pas perdre davantage de plumes en intégrant un gouvernement où il jouerait le rôle de figurant.
37% de votants, parmi les quels une bonne partie qui s’est déplacé pour le Dirham la veille, et tous ceux contents d’aller faire un trou en bus, une petite excursion en « campagne » marocaine. On peut rester généreux et diviser ce chiffre par deux. Nous avons donc un tout honorable 18%. Pas mal pour un pays ou le roi en personne à appeler à se rendre massivement aux urnes non ?
Ça fait tout de même un 82% de marocains, qui n’ont cure ni des partis politiques, ni du roi. Car il est évident que tout cela est un rejet de tout un système le makhzen. On a beau faire du marketing post-électoral, le produit est tellement naze que la réclame prête plutôt à rire qu’à acheter. Continuez votre esbroufferie, le peuple marocain vous réserve bien de surprise.
Le PJD parti affilié au palais n’a pas réussi à tromper les marocains , mais le matraquage médiatique sur le péril islamiste (sic) à donné l’illusion à quelques non initiés un semblant de compétition. In fine le parti le plus corrompu a gagné les élections, tout un symbole.
Que Dieu protège les marocains.
Merci pour ce délire qui est plus une prière d’envieux qu’un écrit cohérent et réflichi.
ma koulou ma yatamana el mar’ou youdrikouhou, tahwi el riyahou bima la tachtahi essoufounou (vers de poésie arabe, el moutanabi pour la culture de bakchich et une petite pique pour le petit maroc)
Alors, tu oublies l’urticaire et tu réponds juste à cette question :
Le roi appelle dans un discours (plutot une lecture maladroite) les marocains à voter et leur rappelle que in fine c’est lui commande (commandeurs des croyants et incoryants oblige) et personne n y va. Une lecture autochtone est-elle possible ?
Merci d’’eclairer les Bakchichiens. Sans Bakchcih please.
on t’as sans doute donné la version light du discours (tout consacré aux elections, un effort et tu nous que le roi a appelé à boycotter les lections.
J’ai toujours écrit que le PJD est de la poudre aux yeux…. un acteur en plus dans le jeu sombre et anti-démocratique du makhzen… les vrais opposants se cachent sans doute pour mourir..
Stay tunned l’ami DuKon
Les 62% au Sahara, c’est absurde. Nous n’avons aucun doute que le Sahara, c’est le région le plus opprimé, plus militarisé, plus infiltré par les services de sécurité, et que les vieilles méthodes pour arranger une élection vivent encore la-bas - l’esprit de Driss Basri, sinon l’homme. Et aussi, les provinces du Sud/Sahara occidental n’ont pas été visitées par aucun observateur étranger pendant cette élection… Donc, s’il y a toujours beaucoup plus de votants au Sahara, à chaque élection, et toujours un résultat beaucoup plus pro-makhzènien, chaque fois, c’est pas à cause de quelconque marocanité extra-spéciale des sahraouis. Alors, les marocains de Rabat, avec un taux de participation plus bas, quelque 30-40% ; ils ne sont pas marocains ?
C’est pas le question si le Sahara est marocain ou par contre occupé, c’est un question de ne pas se laisser tromper, de pas accepter la propagande comme réalité. Si qqn vraiment supporte les "frères sahraouis" (comme citoyens marocains ou peuple indépendant, les positions politiques n’importent pas dans ce cas) il n’accepte pas la crédibilité de ces figures officielles fantastiques. Les "62% du Sahara" sont une preuve de corruption et falsification de l’élection, pas une raison de fierté et patriotisme !
63% des Marocains en pleine possession de leur capacités mentales, et en possession du droit et de la carte de vote n’ont pas voté, et parmis les 37% qui l’ont fait je présume qu’un bon 15 à 20 % l’ont fait par coutume, par intérêt, ou besoin psychologique sinon et simplement par obeissance ou complaisance…
ce 37% de votants ont fait gagner l’Istiqlal, le PJD, le MP et le RNI, ça ne veut aucunément dire que ces 30% croient encore vraiment en ces partis politiques ou à leur rôle au Maroc, ça veut surtout dire que ces 4 partis sont dotés de moyens et de ficelles qui leur ont permis d’approcher et convaincre un electorat aussi ridicule par le nombre soit-il.
d’autre part, plus de 40 millions d’Euros ont été débloqué par l’Etat marocain pour ces élections, et d’autres millions d’euros ont été lâché par les candidats et les bailleurs de fonds privés dans la nature…pour qu’enfin la réelle victoire revienne à l’abstention et au vote blanc !
Cette incohérence des efforts et des visions entre l’etat et ses representants d’une part et les marocains d’autre part dénote bien entendu l’ecart considérable qui sépare le citoyen de l’objet de la politique au Maroc, tant cet objet à été décrédibilisé et malmené tout au long des années écoulées. Même les analyses, les sondages et les prévisions qui se voulaient les plus pertinents et donnaient le PJD comme victorieux loins de tous les autres ne se sont pas avérés réalistes et représentatifs du Maroc aujourd’hui.
la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si de même pour les projets que mènent l’Etat et les elites et autour desquels ils font un tapage sans précédent, s’avèrent réellement utiles et concordant avec les besoins des Marocains ? le plus grave est qu’en 2007, toute personne qui vit et connait le Maroc vous dira que ni les disparités sociales et economiques, ni l’anarchie economique et organique ne semblent diminuer pour autant ! additionnez ça à une manque total de visibilité realiste pour le futur, et en etroite corrélation avec les réalités du pays, et vous comprendrez que le Maroc ne compte se construire que grâce à des initiatives ici et là pour sauvegarder le principal, grâce aussi aux efforts des petits travailleurs qui en solidifient un peu l’économie et grâce à la Baraka ou presque !
Il faut tout de même rester optimiste car sinon, c’est l’abstentionnisme total et non pas seulement éléctoral dont il sera question au maroc pour les années à venir. les défis du Maroc sont réellement tres grands face à une pauvreté qui a l’air de s’enraciner jour apres jour autour des villes et dans le milieu rural, et dans une situation ou la dépendance du pays dans beaucoup de domaines reste le principal problème dont l’énergie et les apports en capitaux dans les secteurs vitaux de l’economie.
une autre source d’espoir et d’optimisme vient du fait aussi de la prise de conscience des Marocains qu’ils soient au Maroc ou à l’etranger de l’importance d’agir afin de solutionner une partie des problèmes du pays, car en effet peu importe les instigateurs des changements positifs au Maroc, les marocains sont preneurs et ne demandent qu’à prendre ce qui leur est offert, que cela vienne des pouvoirs publiques et soit non négocialble ou des investisseurs ou d’ailleurs, il faut avouer que nous en sommes au point de ne plus tergiverser sur quoi que ce soit pourvu qu’il y ait benefice aussi insignifiant soit-il.
En tant que Marocains, il faut avoir le courage de dire ce qu’il en est de la situation de notre pays, et oser parler ouvertement des vrais problèmes de nos concitoyens même si nous ne vivons pas tous dans la misère ni que nous soyons à plaindre en ce qui est de nos situations personnelles, et au risque de faire ricaner les indéliquats et les esprits tordus ou même les voisins haineux que nous avons et dont certains n’hésitent pas à attaquer notre pays sur le net, même s’ils ne sont pas plus avancé que nous malgrès les richesses du petrole et du gaz ! ( 35% de vote lors des dernières elections algériennes, et des taux de pauvreté et d’analphabétisme qui n’ont rien à envier à ceux du maroc…).
A la rédaction de Backchich et aux intervenants ici qui sèment la mauvaise foi : veuillez donc prendre note que nous les Marocains, malgrès nos difficultés, et malgrès le ridicule de certains de nos politiques qui vous font ricanner et lâcher la meute d’Algériens haineux sur nous, nous n’avons pas honte de notre situation, ni n’aurons honte d’en parler, ni remettre pour autant en cause notre monarchie, malgres tout le mal que vous en dites, et malgres le fait que nous espérons qu’un jour cette monarchie trouvera face à elle des partis politiques capables de partager son pouvoir, et lui faciliter la tâche, et faire en sorte que le pays se releve definitivement. Sachez donc que nous avons commencé notre marche, et que même si nos elections on été ainsi , c’est justement le début et que nous n’avons ni comptes ni justificatifs à rendre à personne.
merci
Merci M.Benji de cette valeureuse analyse.
Et j’espère pour toi de continuer le combat avec vos compatriotes sur les forums et sur le terrain.
Notre destin nous a mis géographiquement à côté d’un seul pays voisin arabe : fou, jaloux, orgueilleux et très têtu.
Dieu merci nous somme protégé par les océans et les mers de l’autre côté.
Bravo et rien à dire
Bonjour, Voilà une dépèche toute fraiche de l’AFP qui va ravir nos frères Sahraouis et les conforter dans leur massir et bon courage au makhzen (nid de vipères)…Suivez le lien:Site du Télégramme de Brest.
http://www.letelegramme.com/afp_depeches/depeche.php ?id=070913203445.7k9groii