Petit nouveau dans la cour des lobbyistes cireurs de babouches des pontes africains ou moyen-orientaux, Pascal Renouard de Vallière n’en est pas le membre le plus discret
Voici un homme qui ira loin. Petit nouveau dans le monde clos des lobbyistes au service des cheikhs des sables et des chefs africains, Pascal Renouard de Vallière n’hésite pas à recourir à la grosse caisse pour faire parler de lui. En témoignent les photos de sa soirée au Ritz pour la nouvelle année 2007, publiée cette semaine dans un magazine qui traîne gratuitement dans les boutiques du triangle d’or parisien.
On l’y voit aux côtés du milliardaire Al Fayed, son grand ami et proprio du palace, et aussi du juge Bruguière, de Tibéri, d’un Dassault, d’un ancien dircab de Chirac, du fils de Roger-Patrice Pelat, l’ancien ami sulfureux de Mitterrand, de quelques généraux et préfet et d’une brochette d’ambassadeurs – Sénégal, Émirats arabes unis, Djibouti… Que du beau linge. Petite déception tout de même, le ministre convié, Renaud Dutreil, a séché la réception, flairant le mauvais coup. Du coup, il n’a pas eu droit comme les autres invités à la photo avec l’hôte de la soirée, immédiatement affichée sur le site de l’intéressé, garantie de son entregent.
Parmi les sorciers blancs de l’Afrique et du Proche Orient, Renouard a acquis une influence indéniable. Il serait, à en croire l’un de ses contacts, à l’origine de la remise de décoration qu’un richissime égyptien, le docteur Hamza Al Kholi, va recevoir le 20 mars des mains de Philippe Douste-Blabla lui-même. Al Kholi, qui a fait sa fortune en Arabie, a longtemps été associé à un fils du roi Fahd et a joué au généreux mécène en versant des fonds pour aider à la résolution du conflit israélo-palestinien.
Quand il ne se pose pas en parrain désintéressé de la cause du Proche Orient – rien que ça ! –, il faut dire que celui qui se présente comme « conseiller en relations internationales » joue aussi au trublion. Ce « sympathique personnage », à en croire une connaissance, jure être l’artisan de la création d’une nouvelle Sorbonne à Abu Dhabi. Nenni, assurent les autorités locales, qui viennent de le barrer d’un voyage en mars dans les Émirats du fameux Dutreil et d’une pelletée de chefs d’entreprises. Ce qui est certain, c’est que Pascal Renouard de Vallière, en dépit de sa particule, joue les hommes à tout faire pour un milliardaire saoudien qui n’est autre que l’ancien mari de la jet-setteuse Mouna Ayoub et le conseiller du prince Sultan, tout puissant ministre de la Défense. C’est donc lui qui remplit les dossiers à la préfecture pour que son patron saoudien puisse utiliser son hélicoptère à partir de son immense yacht, le Lady Moura, quand ce dernier baigne dans les eaux territoriales françaises. Un métier d’avenir.
À l’UMP, dont il se sent proche, Renouard de Vallière a fait aussi grincer des dents. Au prétexte qu’il siégeait dans un comité théodule du parti consacré aux relations internationales, il n’a pas manqué de se faire fabriquer des cartes de visite de « conseiller de l’UMP ». Et pourquoi pas dircab de Sarkozy pendant qu’il y est ? Jérôme Peyrat, le bras droit de Sarko dans la boutique, a dû taper du poing sur la table pour remettre de l’ordre. Et lui retirer ses précieuses cartes dont il se serait probablement servi pour ouvrir quelques portes difficiles à entrebailler…