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Le préfet prend une veste durable

Pyrénées / vendredi 7 mai 2010 par Jean-Sebastien Mora
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Depuis plus de cinq ans, l’État et ses services s’acharnent sur une structure visant à promouvoir une agriculture durable en Pays Basque. Un comportement pas très grenello-compatible…

Le nouvel épisode en appel de la saga Laborantza Ganbara s’est traduit par une nouvelle relaxe pour l’association de paysans basques. Les juges de la cour d’appel de Pau ont estimé qu’il n’y avait pas de confusion possible entre la chambre d’agriculture départementale et l’association EHLG (pour Euskal Herriko Laborantza Ganbara, littéralement la chambre d’agriculture du Pays Basque).

Et une gifle de plus pour le représentant de l’État Philippe Rey qui, depuis plus de cinq ans, s’acharne sur la structure. En portant plainte à deux reprises contre Laborantza Ganbara, le préfet considérait que l’appellation « chambre d’agriculture » (même en basque) revient uniquement à la Chambre d’agriculture départementale des Pyrénées Atlantiques, établissement public reconnu par l’administration préfectorale.

Mais une nouvelle fois, les juges ont reçu pleinement les arguments de la défense : l’avocate et ancienne ministre, Corinne Lepage, avait rappelé longuement dans sa plaidoirie le caractère «  inconstitutionnel » de la poursuite judiciaire, dans laquelle, elle voyait une atteinte à la liberté d’association.

De son coté l’avocat bayonnais Jean-René Etchégaray avait notamment dénoncé « l’amalgame permanent qui caractérise cette affaire avec des revendications politiques annexes ». Enfin et surtout, la seule langue officielle de la République est le français. Les juges ont considéré que deux mots basques traduits en français n’ont pas de valeur juridique.

L’acharnement va t-il s’arrêter ?

En février EHLG publiait un pavé de 700 pages qui retraçait la pression permanente, quasi hebdomadaire qu’elle subit depuis sa création. « Nous espérons vivement que cette nouvelle relaxe se traduira par l’arrêt des poursuites contre nous, explique Mattin Ihidope, coordinateur de la campagne de soutien, cette série de procès est un énorme gâchis en terme d’énergie et de moyens ».

En effet, en réponse à l’énoncé du verdict, le président de l’association Michel Berochoirigoien a rappelé que la seule finalité de Euskal Herriko Laborantza Ganbara était l’agriculture paysanne et durable, avec le souci de développer une alternative à un modèle agricole en « crise et à bout de souffle ». Petit clin d’œil à la chambre d’agriculture de Pau, qui entre les mains de la FDSEA, s’était porté partie civile lors du premier procès à Bayonne l’année dernière.

Dessin de Ray Clid - JPG - 30.4 ko
Dessin de Ray Clid

Aujourd’hui, encore débouté, le préfet Philippe Rey a cinq jours pour renvoyer l’affaire devant la cour de cassation. S’y risquera t-il ? C’est une hypothèse peu probable selon Textx Etxeberri d’EHLG : « Nous sortons renforcés de cette épreuve. On espère vraiment le caractère décisif de cette victoire. D’autant plus que le préfet vient tout juste d’essuyer deux revers au tribunal administratif, renforçant ainsi le caractère grotesque de sa démarche ».

En effet, en marge du procès à la cour d’appel de Pau, la commune basque de Saint Pée sur Nivelle et le conseil général des Pyrénées Atlantiques étaient sur le banc des accusés du tribunal administratif départemental pour avoir attribué une subvention à Laborantza Ganbara. Dans ces deux cas, l’État, décidément tenace, a été débouté et condamné à verser des indemnités aux parties mises en cause.

Ces deux affaires font surtout suite à des désaveux répétés des pratiques de Philippe Rey, très zélé dans l’application des idéaux bessoniens en matière de sans-papiers. Il a notamment été sanctionné le 19 mars 2009, par la cour d’appel de la Haute Garonne pour une pratique illégale visant à transférer au centre de rétention de Toulouse des sans-papiers interpellés dans les Pyrénées Atlantiques, dans le seul but de « faire du chiffre ».

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C’est une gueguerre judiciaire. Depuis plus de cinq ans, l’État et ses services s’acharnent sur la structure visant à promouvoir une agriculture durable en Pays Basque. Avec un nouvel épisode en (…)

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8 MESSAGES
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Forum

  • Le préfet prend une veste durable
    le samedi 15 mai 2010 à 17:31
    Aucun recours en cassation n’a été formé dans le délai de cinq jours francs. L’arrêt de la cour d’Appel de Pau du 6 Mai devient donc définitif et la relaxe prononcée a l’autorité de la chose jugée. Euskal Herriko Laborantza Ganbara est définitivement relaxée : son objet, ses activités, son organisation et sa dénomination sont donc validés légalement.
  • Le préfet prend une veste durable
    le mercredi 12 mai 2010 à 23:07, Cyril_H a dit :
    A Michel Befort : Vous vous plantez le TA de Pau n’est pas plus indépendant ou moins servile que les autres. Mais cet excité de préfet les a poursuivi devant le tribunal de grande instance (un bidule qui peut filer des mois de taules fermes…) pour un nom d’association non conforme (et en plus il avait tort, ce naze).
  • Le préfet prend une veste durable
    le dimanche 9 mai 2010 à 11:02, MICHEL BEFORT a dit :
    je vois un point positif:l indépendance de ces tribunaux administratifs mais est ce le cas partout ?
  • Le préfet prend une veste durable
    le vendredi 7 mai 2010 à 21:39, Ta orain ? a dit :
    La relaxe de Laborantza ganbara est aussi un formidable pied de nez à ETA. Si les basques souhaitent une institution, ils leur suffit de la construire. La logique d’affrontement idéologique permanent est contre productive, réclamer à l’état espagnol et français des institutions par la violence, comporte de nombreuses limites. Bien sûr le projet EHLG est politique, mais comme les fondateurs du projet rejettent la stratégie de lutte armée et n’ont aucun lien avec ETA, il a été beaucoup plus difficile pour l’État de les discréditer, voir de les interdire. D’ailleurs, si vous souhaitez quelque chose et ne cessez de le demander, c’est un honneur que vous faites à ce qui vous domine. Le pays basque français regorge d’initiative civile alternative : le festival EHZ, la richesse des gaztexte, la culture artistique et musicale très forte, le nombre manifeste d’associations, les ikastolas, le dynamisme de la campagne, les marchés et le nombre impressionnant d’Amap. Vivement qu’ETA disparaisse et que le pays basque retrouve l’image positive qu’il mérite. Cela ne lui sera bénéfique dans toutes les luttes à venir.
  • Le préfet prend une veste durable
    le vendredi 7 mai 2010 à 17:38, Txetx semea a dit :
    Bessonien ? Philippe Rey n’aime pas qu’on parle de « rafles à la sortie des écoles ». Après avoir poursuivi pour outrage un médecin, Eric Soarés, qui lui avait écrit : « Je tombe des nues, j’apprends que l’on autorise l’enfermement d’enfants, cela me rappelle une triste époque où l’on mettait les enfants dans des wagons », Philippe Rey décide de poursuivre pour le même délit Valérie Martinez qui lui a écrit en juillet 2008, suite à la mise en rétention de la famille Kuka à Hendaye : « Je soutiens l’action de RESF, cessez les rafles à la sortie des écoles, halte à l’ignominie de l’enfermement des enfants. » Risque t-on d’être accusé d’outrage en laissant un message sur le bakchich ?
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