La justice poursuit ses investigations dans le volumineux dossier des transferts du PSG avec la mise en examen de Robin Bolli. Un véritable artiste des transferts et des factures, qui a aussi sévi à Marseille.
Décidément, les mauvaises nouvelles se succèdent au PSG. Non content de devoir gérer le spectre de la relégation en Ligue 2, le club va devoir se passer définitivement de l’un de ses plus fidèles et loyaux fournisseurs… de factures. Un temps très apprécié du club parisien mais également de son rival marseillais qui a eu recours à ses services lors du fameux transfert Calendria [1], Robin Bolli, dirigeant de la société vaguement anglaise, Quadris Sports Management, vient en effet d’être mis en examen pour faux et usage de faux par les juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Deset, en charge de l’enquête sur les transferts du PSG.
« Monsieur 5% » comme le surnommaient affectueusement ses clients clubs, agents et joueurs, de préférence sud-américains, répondait toujours présent lorsqu’on avait besoin de lui. Il adressait avec célérité, les factures qu’on lui demandait d’établir et dont 95% du montant était reversé aux bénéficiaires désignés par ses donneurs d’ordre.
Ayant eu à décrire la manière dont il passait commande à Quadris, Roberto Osvaldo Rodriguez, agent de joueurs dont on retrouve la trace derrière celles des Heinze, Cardetti, Pochettino et autre Cristobal dans le club parisien, a révélé aux magistrats ayant eu l’honneur de recueillir ses confidences : « D’abord je téléphone à Monsieur Bolli ou à l’un de ses associés, puis je confirme par fax l’opération concernée. Pour le PSG, tous les documents, conventions, étaient rédigés par le PSG conformément aux accords que j’avais seul discutés avec les représentants du club. J’adresse pour signature ces documents par courrier certifié à la société Quadris en Grande Bretagne, à l’adresse mentionnée par Quadris sur le contrat. Monsieur Bolli ne s’est jamais déplacé au PSG, tout s’est fait par courrier… ».
Il faut croire que le pauvre Robin Bolli a été victime de surmenage puisqu’il n’a manifestement pas eu le temps d’entrer les nombreuses factures qu’il établissait et encaissait pour le compte de ses clients dans la comptabilité de Quadris Sports management. Un détail qui semble ne pas avoir particulièrement choqué le redoutable cabinet Matthew Edwards & Co, son commissaire aux comptes qui certifiait, sans fausse pudeur, les comptes de la société.
Attention Robin, c’est à cause de légèretés de ce genre que d’honnêtes commerçants se voient qualifiés, abusivement cela va sans dire, de faux facturiers ! Gageons qu’il sera plus attentif à l’avenir lorsqu’il adressera ses prochaines factures – d’un montant un brin plus modeste, L2 oblige – au Paris Saint-Germain pour ses prochaines recrues.
[1] Voir la Face cachée du foot business de Jérôme Jessel et Patrick Mendelewitsch (Flammarion)