Le clip cochon d’ue danseuse sénégalaise enflamme les conversations et provoque les foudres des autorités religieuses
Dans la torpeur du très pieux mois de ramadan, les Sénégalais n’ont plus qu’un seul sujet de conversation à la bouche : les turpitudes d’une danseuse quasi inconnue dans l’hexagone mais qui s’agite ici sur les clips de Pape Diouf, Khady Mbaye, Amy Colé ou encore sur la scène de Paris-Bercy avec la superstar Youssou N’Dour. Le tout à cause d’un film amateur d’une poignée de minutes, enregistré en 2004 au dancing « Alexandra », où l’on voit la pauvre Ndeye Guèye se déhancher sensuellement vêtue d’un simple body et d’un pagne troué ne laissant rien cacher (ou presque) de sa sculpturale anatomie.
Visible sur Internet sous le nom de « Gouddi town » (la ville de la nuit), cette très périssable œuvre cinématographique fait pourtant le bonheur des vendeurs de CD à la sauvette (à 1500 CFA l’unité) et la fortune de la presse qui suit avec minutie et force de détails tous les rebondissements de cette saga sénégalaise. Nettement plus réjouissante, il faut bien le reconnaître, que les interminables et nullissimes « novelas » brésiliens et mexicains qui se succèdent à la RTS (« Rien Tous les Soirs », comme on l’appelle affectueusement), la première chaîne de télévision. Depuis que les protagonistes de cette soirée privée ont été interpellés et écroués le 18 septembre, le passé de Ndeye Guèye, sa vie son œuvre, sont passés au crible par les plus fins limiers du pays : son passé – voir son « présent », ricanent certaines mauvaises langues – supposé de prostituée, le meurtre de sa sœur, danseuse elle aussi, poignardée par son mari en Allemagne l’année dernière avant d’être balancée du 8ème étage, ou encore la mort de son frère aîné emporté par le palu… Mais si cette affaire secoue autant la société sénégalaise, c’est qu’elle révèle le clivage entre les traditions séculaires d’un pays musulman à 80%, et une jeunesse abreuvée jusqu’à la lie de clips « made in US », avec leurs cortèges de matérialisme clinquant et de panthères dénudées réduites au rang de femmes-objet. Pendant que les dollars et les strings pleuvent sur les écrans de télés, les autorités religieuses, soutenues par une partie de la population, tentent de dénoncer cette supposée « dépravation des mœurs ». « Il est inconcevable pour un musulman digne de ce nom de se taire devant pareille situation, expliquait ainsi l’Imam de la mosquée des HLM Grand-Yoff, au 8ème jour du ramadan. Il faut dénoncer avec la dernière énergie ce qui se passe sous nos yeux, y compris même pourquoi pas, faire comme les ouvriers en grève dans les usines, en portant des brassards rouges ». Hélas pour l’homme de foi, selon qui le Sénégal serait devenu la risée des infidèles, c’est bien les CD pirates de Ndeye Guèye qui se vendent comme des petits pains. Les brassards rouges, eux, demeurent introuvables
"jeunesse abreuvée jusqu’à la lie de clips « made in US », avec leurs cortèges de matérialisme clinquant et de panthères dénudées réduites au rang de femmes-objet. Pendant que les dollars et les strings pleuvent sur les écrans de télés…"
MDR !
Ce qu’on voit dans la vidéo est une danse traditionnelle, simulacre d’acte sexuel comme il y en a également dans des danses masculines (femmes-objet mon cul).
Faudra m’expliquer le rapport entre une danse traditionnelle sénégalaise et le marketing musical style MTV, les dollars et les strings.
N00b !