Aux yeux du "Monde", l’informaticien de la HSBC est un fuyard concupiscent sans orgueil ni morale. Ça tombe bien.
Outre le fait d’être un grand quotidien, journal de « référence » devenu journal de « validation », Le Monde a la vieille réputation d’avoir été fondé et soutenu par des banquiers protestants.
C’est sans doute en raison de cette nostalgie des hommes en noirs, cravatés, sévères mais humanistes, que Le Monde continue de défendre les banquiers.
Le Monde a raison, l’argent est une valeur qui ne disparaîtra qu’avec le monde. En plus, les dirigeants de HSBC ne sont pas des chiens, et commandent de jolies pages de publicité.
C’est avec ce code qu’il faut décrypter un article de Gérard Davet publié le 19 décembre. Notre pugnace confrère publie une enquête sur Hervé Falciani, l’informaticien, héros qui devrait permettre à la France de récupérer quelques milliards ; cachés en Suisse par des fraudeurs français. Visiblement, entre les hommes en noirs eux aussi, ceux de HSBC, et Falciani, Le Monde a choisi la banque.
On voit le pli dès le titre : « L’informaticien, sa maîtresse et le listing explosif de Bercy »… Tout est dans « la maîtresse », ici, Davet trempe sa plume dans de l’encre de caniveau qui, d’ordinaire, n’est pas un lieu de bivouac pour immense quotidien vespéral. Puisqu’il est bien clair qu’au Monde, pas un ou une journaliste n’a de « maîtresse ». Désignant ainsi celui ou celle, l’amoureux ou l’amoureuse de l’immorale personne, comme un être aux abois, lui-même pas très catholique, prêt à toutes les folies pour cet amour fou. Voire piller une banque.
A-t-on lu dans Le Monde des pages sur Mitterrand et ses « maîtresses » ? Des tonnes, bien sûr. Gérard Davet, qui me semble davantage être un homme d’airain que des reins, nous guillotine d’entrée ce Falciani. Que Bakchich prend pour un Robin des Bois, le héros national -hormis Besson- dont nous manquons ; rapportant plus de fonds dans nos caisses que les droits d’auteur de Christian Clavier.
Non, écrit Davet, la réalité des actes de l’informaticien pourrait « être moins glorieuse ». Davet s’y connaît donc en gloire. Plus loin, puisque nous sommes là dans l’investigation lourde, notre glorieux confrère nous précise un détail utile, le couple voulait « obtenir de l’argent pour financer le divorce d’Hervé Falciani avec sa femme »… Moi, j’aurai écrit « d’avec ». Bon. Mais le fond tient bon : Falciani veut divorcer « avec » sa femme et non « avec » son chien, ou son coiffeur. De la bonne info.
Plus loin, notre graphomane évoque « les deux amants ». En est-il sûr ; et la vie privée ? Je plaisante. Utiliser « les deux amants », c’est retourner au langage de caniveau, dans le but de blesser, de rabaisser, ce que les mots savent si bien faire. « Deux amants » ? Ces clandestins de l’amour sont nés pour faire des misères à une banque. C’est sûr. Souvenez-vous de ces affaires « d’amants diaboliques ». Où on tue de conserve le mari et allumant le gaz. Voilà où Davet nous guide.
Plus loin, quittant la Suisse à bord d’une voiture de location, on pourrait supposer que notre dynamiteur de HSBC, la dépose plus tard. Non, Davet nous dit que la voiture, ce Falciani, il « l’abandonne à l’aéroport de Nice ». Ah, séduite et abandonnée, elle aussi, l’auto. Ce type, en cavale comme Mesrine, n’est pas un homme de confiance. C’est un mec d’abandon. Bon.
Dernière vacherie, pour la route, mettre le nom du village où le « fuyard » vit maintenant. C’est utile pour le repos de ce présumé innocent lui-même bienfaiteur de nos finances publiques. Davet, tu aurais pu ajouter le numéro de sa rue et son téléphone, l’immatriculation de sa voiture et le signalement de sa femme et de sa fille. Il faut être complet quand on investigue.
Disons en passant, question de budget de pub ou de morale banquière – si marier ces deux mots est possible – que la presse aime mieux les fraudeurs du fisc que ceux qui les dénoncent. Autre explication, n’y aurait-il pas des hommes de presse, couchés, c’est-à-dire dans leur position favorite, sur cette maudite liste ?
C’est drôle, je n’ai jamais lu, écrit avec cette encre, de papier de Davet ou autres sur nos barbouzes de la DGSE ; qui ne font pas que des choses légales, mais réputées utiles pour le pays. Jamais lu de papier, utilisant ce ton, pour évoquer, par exemple, les prestations de conseiller médical de Kouchner au Gabon. Ah, c’est vrai, c’est impossible. Si le ministre des Affaires étrangères a un maître, il n’a pas de « maîtresse » et ne se « débarrasse » que de ses convictions.
Bonjour, Tout d’abord, merci de corriger ’à priori’ par ’a priori’ (du latin, sans accent grave !!). Ensuite, soulignez que M. BANIER qui a perçu à peu près 1 milliard d’€ de Mme BETTENCOURT doit régler au fisc les impôts pour ces cadeaux. Mme WOERTH, conseillère fiscale de Mme BETTENCOURT, ne pourrait-elle pas le rappeler à son mari ? à moins qu’elle ait sorti le bouclier que n’a pas trouvé M. FALCIANI. Des impôts sur 1 milliard d’€, ça doit faire quelques millions quand même.
HSBC et ses magouilles