S’il était jusqu’alors resté discret -une marque de fabrique chez les conjoints de femmes politiques-, le mari de Martine Aubry, Jean-Louis Brochen, sort de l’ombre.
Que les admirateurs éperdus de la première secrétaire du Parti Socialiste se le tiennent pour dit : Martine Aubry n’est pas une femme seule. Jean-Louis Brochen, son mari depuis 2004, est sorti de l’ombre. Cet avocat grisonnant de 66 ans s’est dévoilé en accordant cet été une interview au site nonfiction.fr, proche du PS. Depuis, les articles fleurissent sur celui qui partage la vie de la maire de Lille. Mais si ! C’est celui qui était au fond à gauche derrière elle pendant son discours d’ouverture à l’université d’été du PS de la Rochelle.
Jean-Louis Brochen entre ainsi dans le club très fermé des conjoints de femmes politiques. Ils rechignent souvent à s’afficher avec leur chère et tendre quand ce ne sont pas elles qui leur demandent gentiment de rester en retrait. C’est une question de survie pour le couple. François Hollande en sait quelque chose.
Jean-Louis Brochen a rencontré Martine Aubry à la mairie de Lille dans les années 90 lorsqu’elle était adjointe de Pierre Mauroy. C’est à regret qu’il s’est écarté de la vie politique jusqu’à ce que sa présidentiable de femme lui donne le feu vert pour se faire connaitre en vue de l’élection de 2012. Car jusqu’alors, même dans le Nord, leur relation n’était guère évoquée.
Jean-Louis Brochen en « premier Homme » de France ? La place du mâle non dominant a déjà été occupée en Europe avec Mister Thatcher ou plus récemment Herr Sauer : on se souvient encore, même si on a oublié son nom, de cet homme seul parmi sept femmes tirées à quatre épingles lors du dîner réservé aux conjointes des chefs d’État ou de gouvernement du G8 de 2007. C’était Joachim Sauer, le mari d’Angela Merkel.
Si l’on compare parfois Martine Aubry à Angela Merkel, il existe aussi des similitudes entre leurs maris. Tous deux savent cultiver leur effacement. Jusqu’ici Jean-Louis Brochen était « l’homme invisible ». Joachim Sauer, marié à Angela Merkel depuis 1998, est quant à lui surnommé le « fantôme de l’Opéra ». Un sobriquet qu’il doit à ses apparitions furtives auprès de la chancelière allemande, une fois par an, lors du festival de Bayreuth dédié à Wagner.
Les deux hommes ont également eu l’immense privilège d’être rebaptisés par Nicolas Sarkozy en personne. En 2008, le président de la République avait gaffé en appelant « Monsieur Merkel » le mari d’Angela alors que la chancelière allemande a hérité ce patronyme d’un précédent mariage. Sarkozy s’est également amusé à surnommer Jean-Louis Brochen, le « Martin » de Martine.
La comparaison a toutefois des limites. Le mari de Merkel refuse catégoriquement les interviews qui concernent son couple. Angela a bien avoué à un magazine people, sans doute dans un moment de faiblesse, que son mari « ne cuisine pas mais fait les courses ». On est rassuré pour l’égalité des sexes. En revanche, Jean Louis Brochen n’a pas attendu pour s’épancher côté popote en se vantant de « mieux réussir le tiramisu » que la première secrétaire du PS.
Quand il ne cuisine pas, Jean-Louis Brochen est avocat. Tour à tour membre du conseil de l’Ordre ou bâtonnier du barreau de Lille, il est connu pour s’être occupé d’affaires qui lui ont valu l’ire de certains groupes d’extrême droite. En 1993, c’est lui qui défend les 17 lycéennes voilées exclues du lycée Faidherbe. En 1996, il représentera également un des jeunes islamistes du « gang de Roubaix » après le braquage d’une épicerie.
ATTENTION : ceux qui croient que Sarko est d’ores et déjà battu se méfient. Ils risquent d’avoir une sacrée gueule de bois au lendemain des présidentielles.
Sarko Ier n’est pas encore battu hélas ; loin de là
"Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué"
Cette spécialité made in France me donne la nausée depuis toujours et je suis prête à parier que les français de plus en plus dans le bling bling, le m’as-tu vu, la com de bas étage ne voteront pas pour la loyauté, le travail et la discrétion ; ce serait prendre un virage détonnant dans l’univers impitoyable d’une société où la rigueur et la modestie ne sont pas in mais out !!!
Anne Monicat