Le secrétaire d’Etat aux anciens combattants Alain Marleix, par ailleurs expert électoral de l’UMP, était convoqué au conseil des ministres du 12 mars, non pour parler du dernier poilu, décédé le même jour, mais pour évoquer le bilan des élections municipales et cantonales. Un joli mélange des genres
Mercredi 12 mars, comme chaque semaine se tenait à 10h le Conseil des ministres à l’Elysée. Au menu du jour, les Balkans, la protection des sources journalistiques, les études de médecine, le Québec, la Légion d’honneur, et la politique industrielle. Vastes chantiers…
Présent dans le salon Murat, l’équipe habituelle, à laquelle il fallait ajouter cette fois « Bob Marley »… comme le surnommaient à la grande époque ses amis chiraquiens. De son vrai nom Alain Marleix, secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants et, surtout, secrétaire national de l’UMP chargé des élections depuis 2005. Un poste clé au sein de la machine sarkozyste qui distribue ou retire le soutien de l’UMP aux candidats.
Une présence opportune aussi, et plutôt rarissime 4 jours avant le 2ème tour des municipales, alors que Sarkozy fait mine de ne pas s’impliquer dans la démocratie locale. Le bon Marleix était donc convié, non pour évoquer ses projets de secrétaire d’Etat aux anciens combattants, mais pour livrer son analyse sur le sens du scrutin. Aujourd’hui apparatchik du parti du président, Alain Marleix fut un proche de Pompidou avant de devenir l’une des figures de la chiraquie autour des Pons, et autres Pasqua…
Et les élections, il connaît ! Maire de Massiac (Cantal), ex-député du Cantal et député européen, il vient d’être réélu au premier tour des élections cantonales au conseil général du Cantal avec un score digne d’un dictateur africain. Plutôt facile quand on est le seul candidat, il est vrai. Très proche de Patrick Devedjian, le secrétaire général de l’UMP, il rêve aujourd’hui d’être sénateur. Et chez les Marleix, la politique, c’est dans les gênes. L’un de ses enfants, Olivier, a été membre du cabinet de Brice Hortefeux jusqu’en 2007, et reste proche de l’Elysée. Sa femme, enfin, est maire, elle aussi, d’une petite commune dans le Cantal.
Et du Cantal au Palais, il n’y a qu’un pas, qu’Alain Marleix a allègrement franchi, mercredi 12 mars. Sarkozy, qui prépare son remaniement, a tendu l’oreille pour connaître les conclusions du docteur es élections de l’UMP. Et le sort de certains ministres candidats de se préciser un peu plus dans l’esprit du président. Un peu plus et on se serait cru rue d’Enghien, au QG de campagne, en mai 2007.
Selon le compte-rendu du Conseil, pourtant, ni le thème des élections, ni celui des Anciens combattants n’ont été abordé. Ce qui n’a pas empêché Marleix de parler élections avec les journalistes à la sortie du palais. Pour les Anciens Combattants, on attendra. Pas si grave finalement, le dernier poilu est décédé ce même mercredi à 12h22, il ne votera donc pas dimanche…